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Revue celtique - National Library of Scotland

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Une Énigme d'onomastique fluviale. 44}<br />

p. 1 2) pour lecs = lat. laxus. A cette forme, se lient en France plusieurs<br />

noms de rivières, comme Lescia (Bolland. Febr. 3, ^66], dans les Ar-<br />

dennes, Lescay, affluent du Luy de Béarn (B. Pyren.) ; peut-être aussi,<br />

par assimilation, Lessia, ruisseau affluent de l'Uri (ibid.) ; Lesse, id. de la<br />

Meuse, en Belgique, Lesse, Laisse, riv. à Chambéry ; Laisse, affluent du<br />

Cens (Loiret), etc.<br />

D'après tout cela, le nom de Lixus, Lissus, Liscus, paraît avoir désigné<br />

un cours d'eau lent '<br />

; mais j'ignore si ce caractère est bien celui du Lixus<br />

mauritanien, aujourd'hui Alkos ou Lucas (Pape, Benzler. Wb. v. Aiç).<br />

1 1) Anatis (Plin. V, 1, 8), Maurit. Tingit.<br />

Ce nom semble allié de près à celui de Anas ("Avaç, Strab. PtoL, etc.).<br />

Ana (Avien. Or. mar. v. 205) aujourdhui Guadi-ana, en Espagne et en<br />

Portugal, composé avec l'arabe ouadi, rivière, comme Guadalquivir,<br />

Guadiamar, etc. Stokes a rapproché /lna5, en tant que celtibère, avec l'ir-<br />

landais an, eau, que donnent Lhuyd, O'Clery et O'Reilly, v. aidbeis. Cf.<br />

ibid. anach, lotion. Il a comparé de plus le anam, paludem (au nomin.<br />

ana], du petit glossaire gaulois d'Endlicher.<br />

Je ne trouve pas, chez les Celtes, la forme Anatis; mais celles de Ani-<br />

sus, Anisa (viiie siècle), plus tard Anasis, l'Ens, affluent du Danube<br />

(Fôrstem. Ortsn. 78) 2; et deAnava (Anon. Rav. 438, 4) en Angleterre,<br />

peuvent se rattacher aussi au nom de l'eau. Cf. encore Anemo, -onis<br />

(Plin. 3, 20, i) dans la Cisalpine, auquel répond singulièrement ^Aze/nam<br />

(xiiie siècle), aujourd'hui l'Allemagne, affluent de la Somme (Somme).<br />

Je ne sais si l'on peut comparer les noms actuels de ÏAne, affluent de la<br />

Tirette (Drôme), et de VAine, id. de la Nied (Meurthe), dont les formes<br />

plus anciennes ne sont pas connues.<br />

12) Tamuda (Plin. V, i, 13), rivière navigable (Maurit. Tingit.),<br />

Un assez grand nombre de rivières <strong>celtique</strong>s tirent leurs noms, par des<br />

suffixes variés, d'une racine arienne tam, laquelle, en sanscrit, signifie<br />

proprement étouffer, s'engourdir, perdre le mouvement, et qui là, comme<br />

en <strong>celtique</strong> et dans plusieurs langues congénères, donne naissance à des<br />

termes qui expriment l'obscurité, la couleur sombre ou noire, ce qui sert<br />

souvent à caractériser les cours d'eau. En fait de noms <strong>celtique</strong>s, je ne<br />

citerai, comme les plus remarquables, que :<br />

Tamesis, la Tamise, exactement le sanscrit Tamasa, Tâmasl, rivières<br />

de l'Inde ancienne, de tamasa, adj., sombre, tamas, obscurité, etc.?<br />

1. cf. le nom d'homme gaulois Liscus (Ces. 1, 16, 17), vergobret Eduen.<br />

2. Cf. p. ex. dans le Cantal, Anes, affluent de la Rance, et Anisson, id. du ruisseau<br />

l'Angles.<br />

3. Cf. lithuan. îamsà, obscurité, iamsus, sombre, etc. de témti, devenir sombre.

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