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Revue celtique - National Library of Scotland

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Une Enigme d'onomastique fluviale. 441<br />

compare l'ancien gallois melu, au plur. meluet, escargot; mod. malw, et<br />

malwen; corn, melyen, armor. melfeden, etc. Cf. gall. melwi, s'étendre en<br />

glissant, et armor. melv, morve; ainsi que gall. mail, doux, flasque, lent,<br />

irl. mail, id. maille, lenteur, etc.'<br />

6) Sira (Anon. Rav. 158, 4), Maur. César.<br />

StVap, -poç (Ptol. 4, 2, 10), p. ê. la même.<br />

Ces deux noms se rattachent sans doute à la rac. sar, couler, d'où,<br />

en sanscrit, sara, saras, eau, lac, sarit, rivière, sarila, eau, etc. ; mais<br />

aussi .j/râ, canal, voie d'eau, veine d'eau, et sîrâ, rivière. Sisar semble<br />

être une forme redoublée, comme, en sanscrit, sisarîi, sisrati, de sar.<br />

Je ne trouve pas, chez les Celtes, comme nom de rivière la forme<br />

affaiblie Sira, mais la racine sar y est largement représentée. Ainsi par<br />

Sara, Saravus (iv" et Vs.) (Auson. et Ven. Fort.), la Saar, affluent de<br />

la Moselle; Sarius (Anon. Rav. 289, 5), le Serio, id. du Pô; Sariu, id.<br />

de la Sale (Var) ; Sar, id. du Blavet (Morbihan); Sor, id. de l'Agout<br />

(Tarn); plusieurs Sera (du ix'' au xiii^ s.), affluents de l'Oise, de la Ga-<br />

ronne et de la Dordogne, etc., etc.<br />

7) SaXa (Ptol. 4, I, 2; 4, I, 14), deux rivières, dont l'une dans la<br />

Mauritanie Gaditane.<br />

Sala (Plin. V, I, 3), aussi une ville sur la rivière Sala.<br />

Salensis (Anon. Rav. 164, 20), latinisé de la ville Sala. En France,<br />

nous trouvons, au ix*" et au xii' siècle. Sala, Sela, la Selle, affluent de<br />

la Somme; Salia (ix" s.), la Seille, id. de la Saône. Plusieurs autres<br />

Sala, Saale, etc., se rencontrent aussi dans la portion de l'Allemagne<br />

occupée anciennement par les Gaulois (cf. Fôrstemann. Ortsn. 1209).<br />

La racine ici est également sar qui, en sanscrit déjà devient sal, d'où<br />

sala, salila, eau = sara, sarila, etc. Toutefois Sala peut, dans quelques<br />

cas, désigner aussi un cours d'eau salée. Cf. irl. saile, salonn (Cormac.<br />

Gl. 148),<br />

gallois hal, halen, sel, etc., lat. sal, et langues européennes<br />

passim, ainsi que le sanscrit sara, sel, de sa fusibilité. A sal, dans son<br />

acception propre de couler, se rattachent l'irl. séile, gall. haliw, lat.<br />

saliva, etc. Mais, de même que sar est devenu sir, sîr, dans sirâ, sîrâ<br />

(v. supra), sal, en irlandais, s'est changé en sil (silim), dégoutter,<br />

distiller, armor. sîla, filtrer, etc. Un changement semblable doit avoir<br />

eu lieu en gaulois, comme on le voit par les noms de rivières, Silis<br />

I. La rac. mar. mal, primit. broyer, dans les autres branches de la famille arienne,<br />

donne naissance à des termes qui expriment la mollesse, la douceur, la lenteur, etc., au<br />

physique et au moral. Pour la forme marva, malva, cf. entre autres Fick (Vergl. Wb.<br />

150, 384 . Aux exemples qu'il donne, comme lat. malva, la mauve émolliente, etc., il<br />

faut ajouter le lithuanien mulwe, boue, marécage, et, au moral, le sanscrit malva, niais,<br />

idiot, insensé (D. Pétersb.),

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