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Revue celtique - National Library of Scotland

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4 ] 8 Une Énigme d'onomastiijue fluviale.<br />

Pinder et Parthey' . Ce<br />

sont les suivants, que je rapproche de leurs cor-<br />

rélatifs dans les Gaules anciennes, et dans la France du moyen-âge.<br />

i) Ligar (Anon. Rav. 158^ 8) dans la Mauritanie Césarienne.<br />

En Gaule, Liger, la Loire (César, etc.), AÎYfsç, AiY-r^p (Strab.<br />

Ptol., etc.), sans doute d'une racine lig, leg, conservée dans l'irlandais<br />

leigli, liquéfier, dissoudre. Cf. legad, dissolutio (Zeuss^, 625), irl. moy.<br />

leglmim^ I dissolve, melt (Stokes. Ir. Gl. 1071); gaël. d'Ecosse lighe,<br />

flux, inondation, fleuve, torrent, etc.<br />

Ce nom n'était pas isolé dans la Gaule, comme le montrent au moyen-<br />

âge ceux de Ligerus, Legrus, le Loir, Ligerinus, le Loiret (Vales. 534,<br />

276, 278). Cf. de plus Liger, nom plus ancien de l'Oir, affluent de<br />

la Sélune (Manche), Liger, affluent de la Bresle (Somme); Ligoure, affluent<br />

de la Vienne (Haute- Vienne). Peut-être aussi Le'^tzrre, affluent du Bastan<br />

(Basses-Pyrénées;; Legaron, ruisseau (Yonne) 2. En Angleterre aussi, on<br />

trouve une rivière Legre, affluent du Soar, près de Leicester. Je laisse<br />

de côté plusieurs noms contractés comme Loire Pest de Liger, ou dérivés<br />

de la rac. lig par d'autres suffixes. Ce qui précède suffit pour montrer<br />

que tout ce groupe est éminemment <strong>celtique</strong>.<br />

2) Isaris (Anon. Rav. j 58, 6), Maurit. César.<br />

Trois corrélatifs <strong>celtique</strong>s se présentent dans Isara, l'Isère, Isara,<br />

l'ancien nom de l'Oise, et Isara, l'Isar, affluent du Danube, dans l'an-<br />

cienne Vindélicie. Un Iser, affluent de l'Elbe, en Bohême, doit sans doute<br />

son nom aux Boii gaulois. L'Eisach, qui se jette dans l'Adige, s'appelait<br />

autrefois /5aru5 (Mannert. Geogr.,t. III, 515). On peut ajouter en France,<br />

Isrus, synonyme de Arutius, l'Arroux, affluent de la Loire (Vales. 64)<br />

Iseron, torrent près de Lyon, et, en Belgique, Yser, affluent de l'Yperbé.<br />

Comme plusieurs de ces noms s'appliquent à des rivières notoirement<br />

rapides, on peut les rattacher à un terme gaulois congénère du sanscrit<br />

isliira, et du zend ishara, rapide, actif, fort, de la racine ish, inciter,<br />

pousser, lancer, imprimer un mouvement vif. De cette même racine déri-<br />

vent, par d'autres suffixes, un bon nombre de cours d'eau <strong>celtique</strong>s, tels<br />

que Isa, Isaca, Isca, Isala, Isla, Isana, Isonîa, etc., que je ne fais ici<br />

qu'indiquer.<br />

3) iaùoç, Savus (Ptol. 4, 2, 6), Maurit. César.<br />

C'est exactement le Savus, Sijîoç, Saoç, des Anciens, pour la Save<br />

1. Ravennatis Anonymi Cosmographia, etc., ediderunt M. Pinder et G. Parthey. Berolini,<br />

1860.<br />

2. Ces noms sont tirés soit des Dictionnaires topographiques de la France, publiés jus-<br />

qu'à ce jour, .soit des rapports communiqués par les archivistes des départements.<br />

,

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