14.06.2013 Views

Revue celtique - National Library of Scotland

Revue celtique - National Library of Scotland

Revue celtique - National Library of Scotland

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Contes populaires de la Bretao^ne Armoricaine. i,<br />

\ 9<br />

: Il entre dans une maison, non loin de là, et demande où demeure<br />

ouenn Dagorn, son père.<br />

— louenn Dagorn?... Il n'y a personne de ce nom par ici, lui<br />

épond-on.<br />

Cependant un vieillard, qui était assis au foyer, dit :<br />

— J'ai entendu mon grand-père parler d'un louenn Dagorn; mais il y<br />

bien longtemps qu'il est mort, et ses enfants et les enfants de ses<br />

infants sont aussi tous morts; il n'y a plus de Dagorn dans le pays.<br />

I<br />

Le pauvre Yvon fut on ne peut plus étonné de tout ce qu'il entendait,<br />

|t, comme il ne connaissait plus personne dans le pays, et que personne ne<br />

: connaissait, il se dit qu'il n'avait plus rien à y faire, et que le mieux<br />

tait d'aller rejoindre ses parents où ils étaient allés. H se rendit donc au<br />

imetière et vit là leurs tombes, dont quelques-unes dataient déjà de<br />

•ois cents ans et plus.<br />

Alors, il entra dans l'église, y pria du fond de son cœur, puis il mou-<br />

Jt sur la place, et alla sans doute rejoindre sa sœur au Château-Vert.<br />

Conté par Louis Le Braz,<br />

Tisserand à Prat (Côtes-du-Nord), novembre 1875.<br />

Ce conte me paraît important, sous plus d'un rapport. Il est plus complet<br />

je les précédents qui roulent sur le même thème, il est moins mélangé, l'élé-<br />

ent chrétien y intervient peu, et certains détails ont dû être transmis avec une<br />

•ande fidélité, depuis les temps les plus anciens.<br />

'Cette jeune fille, espèce de Cendrillon, qui épouse un prince jeune, beau et<br />

l'illant ; ce jeune frère, qui part à la recherche de sa sœur, et qui finit par la<br />

trouver, malgré les plus grands obstacles, dans un château vert, au milieu<br />

une forêt; ces orages et cette vieille femme qui alimente le feu d'où s'élance<br />

in fils le géant, ou Titan ', pour commencer sa course journalière; cette boule<br />

.; feu qui voyage à travers les airs ; cette terre noire et couverte de serpents ;<br />

souterrain sombre et cet étang qu'il faut traverser avantd'arriverauChâteau-<br />

ert; cette jeune fille endormie sur son lit, que son époux baise si singulière-<br />

ent, matin et soir, et qui ne s'éveille pourtant que sous les baisers de son<br />

ère; ce voyage d' Yvon avec son mystérieux beau-frère, et les choses singu-<br />

';res qu'ils voient ; enfin quelques autres détails encore me semblent constituer<br />

le fable ancienne, intéressante et basée sur un mythe solaire qu'il est difficile<br />

: méconnaître. Je n'essayerai pas davantage d'interpréter ici les ressorts et le<br />

ns de ce mythe. La lumière sort de la comparaison des mythes des différents<br />

I. En Breton, le mot « Titan » semble signifier « maison de feu », de ti, maison, et<br />

fûn, feu.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!