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Revue celtique - National Library of Scotland

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3 16 Contes populaires de la Bretagne Armoricaine.<br />

— Depuis que je suis ici, mon frère chéri, je n'ai jamais éprouvé<br />

faim, ni soif, ni froid, ni chaud, ni aucun besoin, ni aucune contrariél<br />

Est-ce que tu as faim, toi ?<br />

— Non vraiment, et c'est ce qui m'étonne. Est-ce qu'il n'y a que i<br />

et ton mari dans ce beau château ?<br />

— Oh! si, nous sommes nombreux ici, mon frère chéri; quand<br />

suis arrivée ici, j'ai vu tous ceux qui y sont; mais, depuis, je ne les<br />

jamais revus, parce que je leur avais parlé, quoiqu'on me l'eût défend<br />

Ils passent la journée ensemble, à se promener par le château el<br />

causer de leurs parents, de leur pays et d'autres choses. Le soir,<br />

mari d'Yvonne arriva, à son heure ordinaire. Il reconnut son beau-frèr<br />

et témoigna de la joie de le revoir.<br />

— Vous êtes donc venu nous voir, beau-frère .? lui dit-il.<br />

— Oui, beau-frère, et ce n'est pas sans beaucoup de mal.<br />

— Je le crois, car tout le monde ne peut venir jusqu'ici : mais vo<br />

retournerez plus aisément; je vous ferai prendre les bons chemins.<br />

Yvon resta quelques jours avec sa sœur. Son beau-frère partait to<br />

les matins, sans dire où il allait, et était absent durant tout le jotj<br />

Yvon, intrigué par cette conduite, demanda un jour à sa sœur : — ('<br />

donc va ton mari ainsi tous les matins; quel métier a-t-il aussi .^<br />

— Je ne sais pas, mon frère chéri, il ne m'en a jamais rien dit; il t<br />

vrai que je ne le lui ai pas demandé non plus.<br />

— Eh! bien, moi j'ai envie de lui demander de me permettre de l'a<br />

compagner, car je suis curieux de savoir où il va ainsi, tous les jours.<br />

— Oui, demande-le-lui, mon frère chéri.<br />

Le lendemain matin, au moment où le mari d'Yvonne s'apprêtait<br />

Beau-frère, j'ai envie de vous accompagne<br />

partir, Yvon lui dit : —<br />

aujourd'hui, dans votre tournée, pour voir du pays et prendre l'air ?<br />

— Je le veux bien, beau-frère, mais à la condition que vous fer<br />

tout comme je vous dirai ?<br />

— Je vous promets, beau-frère, de vous obéir en toute chose.<br />

— Écoutez-moi bien, alors : Il faudra, d'abord, ne toucher à rie<br />

et ne parler qu'à moi seul, quoi que vous voyiez ou entendiez.<br />

— Je vous promets de ne toucher à rien, et de ne parler qu'ù vo<br />

seul.<br />

— C'est bien, partons, alors.<br />

Et ils partirent de compagnie du Château-Vert. Ils suivirent, d'abor<br />

un sentier étroit, où ils ne pouvaient marcher tous les deux de front, l<br />

ftiari d'Yvonne marchait devant, et Yvon le suivait de près. Us arrivère<br />

ainsi à une grande plaine sablonneuse, aride et brûlée. Et pourtant, ilj

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