14.06.2013 Views

Revue celtique - National Library of Scotland

Revue celtique - National Library of Scotland

Revue celtique - National Library of Scotland

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Nehaknma. 1<br />

gouman. Dans le moyen haut-allemand al est devenu el\ par exemple<br />

goumel, triegel « trompeur, » etc. Le nombre des adjectifs en al pour le<br />

vieux haut-allemand, ol pour l'anglo-saxon, en moyen haut-allemand et<br />

en néerlandais el est bien plus considérable ; pour n'en citer que quel-<br />

ques-uns : en vieux haut-allemand ezzal « glouton » ; petal « mendiant »<br />

en anglo-saxon sagol « bavard » îhoncol « circonspect » ; en moyen néer-<br />

landais vergetel, etc. Pour les substantifs comme pour les adjectifs, al<br />

désigne une habitude, ainsi haotal, par exemple, est quelqu'un, chez qui<br />

l'action de garder est devenue une habitude, une pr<strong>of</strong>ession; slalmls,<br />

quelqu'un qui a l'habitude, la manie de frapper et pas du tout quelqu'un<br />

qui agit ainsi par occasion ou par hasard.<br />

Il nous reste maintenant à rechercher le thème verbal dont dérive<br />

nehal. Ici encore, une différence d'orthographe nous met à même de<br />

dire de quelle sorte d'e il s'agit ici. Ainsi, à côté de nehal nous trouvons<br />

neihal ou neehal. La diphthongue employée par le lapicide importe peu ;<br />

car aussi bien ee que ei répondent à notre ee; en gothique ai; en anglo-<br />

saxon a (aa) ; en vieux norois ei, vieux haut-allemand ei, vieux saxon e<br />

(c.-à-d. ë): L'e unique que nous voyons sur la plus grande partie des mo-<br />

numents n'a rien d'étonnant, surtout quand nous nous rappelons que le<br />

nom de la déesse a été latinisé. Il est à remarquer combien dans la plu-<br />

part des langues germaniques anciennes ou modernes, l'usage de la<br />

voyelle redoublée, pour désigner un son ouvert ou prolongé , a lutté<br />

contre le penchant des copistes à employer le moins de lettres possible.<br />

Tandis que les manuscrits de l'Heliand et d'autres ouvrages vieux-saxon<br />

s'en tenaient toujours à un seul e, a, 0, l'orthographe la plus ancienne<br />

en anglo-saxon prescrivait aa, ee, 00. Les plus anciens documents des<br />

Francs Saliens du vi'' siècle environ, avaient ee, et aussi ij; les manuscrits<br />

modernes ont seulement un e ; des documents francs du viii" siècle ont<br />

aa, 00. De même dans le vieux haut-allemand, et dans la langue des Runes<br />

Scandinaves, le redoublement de la voyelle n'est pas inconnu ; dans le<br />

gothique il n'en pourrait pas être question, excepté pour Vu long, et<br />

peut-être le législateur ou le réform.ateur de l'orthographe gothique<br />

aurait-il pu prendre (7 (y) pour ei. L'allemand moderne n'est pas encore<br />

d'accord sur l'emploi de la voyelle redoublée; il y a aussi bien : staat,<br />

schnee, que lehren, lehn. Il n'y a qu'en néerlandais que celle-ci a<br />

pleinement triomphé. Si donc neehal, et non neihal, est de la main du<br />

lapicide, nous trouvons là, autant que nous sachions, le premier exemple<br />

d'un fait qui se retrouve dans presque tous les dialectes germaniques.<br />

Si nous voulons nous rendre compte du sens de neeh ou neih, nous ne<br />

sommes pas aussi favorisé par le hasard que pour les éléments de déri-<br />

5

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!