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Revue celtique - National Library of Scotland

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Noms germaniques dans des inscriptions latines. 165<br />

'nent composés, dont le premier membre est au. Or, il y a quelques mots<br />

jans les langues germaniques dont la forme ancienne doit être avia, apa<br />

m avi, existant encore en allemand sous les formes d'aue, au, en néerl.<br />

mwet ooi (compar. Grimm, D. \V. I, 601), etc. Un thème avi resterait<br />

:;n goth. inaltéré comme premier membre d'un composé, du moins régu-<br />

dèrement. Il n'en est pas ainsi dans les autres langues germaniques. Un<br />

hème fém. en a perd, de même, son a, sauf en goth. ; p. ex. en v. h.-all.<br />

on dit erda, terre, mais erdlich; anglos. eordhe, mais eordlicyning,<br />

mdidic, etc. ; néerl. aarde, mais aardrijk; v. -saxon ertha, mais erthriki.<br />

Jn thème avia perdrait dans les anciens dialectes germ. son a au nomi-<br />

iiatif, même en goth. dans la plupart des cas ; de même comme premier<br />

nembre du composé avia deviendrait généralement avi. Cependant la<br />

ilernière règle admet quelques exceptions. P. ex. le thème thivia « jeune<br />

ille, servante, » devient en v. -saxon thivi (comme en goth. au nomin.),<br />

\hiu, même ////, et dans un dialecte considérablement plus ancien, le<br />

rancique de la Loi Salique, nous trouvons plus d'une fois thiu, p. ex. en<br />

heu-r<strong>of</strong>ana « raptus puellae. » Ainsi il nous est permis de supposer sans<br />

lucune hésitation que déjà au temps des inscriptions rhénanes les thèmes<br />

met ava pouvaient perdre la terminaison, quand ils formaient le premier<br />

;nembre d'un composé, et de présumer la même chose d'un thème avia,<br />

I Les<br />

inalogue à thivia.<br />

significations d'aue, au sont assez bien résumées par Grimm<br />

D. W. I, 601), quand il les paraphrase par « terre entourée d'eau, terre<br />

lumide, pré, ile. » Ses efforts pour rattacher aue au goth. aliva, v.-sax.<br />

iha, néerl. a, ne sont pas heureux. Et par le sens et par la forme la<br />

.:onjecture du philologue illustre est inadmissible. — Par le sens, parce que<br />

lans aucune langue arienne aqua, ahva, ap, ne signifie « terre, » de quelque<br />

*orte; par la forme, parce que d'a/;va ne saurait devenir augia, forme<br />

;:ollatérale à'avia, auia. Les mots germ. sont évidemment les congénères<br />

:lu sanskr. avani, qui signifie aussi bien « fleuve » que « terre, » et par<br />

\ forme un parallèle du franc, rivière et de l'allemand revier, emprunté,<br />

'. n'est pas nécessaire de le dire, au vieux français '<br />

r I. Le v.-nor. ey, île, suéd. oe, etc. se réduit au thème avia, comme mey, jeime<br />

lie, à mavia [nomin. mavi). Au premier siècle de notre ère les Scandinaves disaient<br />

'ncore a\ii{a), témoin Scandinavia. Le néerl. ooi, « pré près d'un fleuve, n dérive<br />

robablement du même thème, bien qu'un autre mot ooi « a bien certainement pour<br />

.lèrne avi, sanskr. et goth. avi, lat. ovi-s, etc. Une forme avec l'èpenthèse d'un g,<br />

revenant de la transformation de la semi-voyelle, est augia, île; forme aussi répandue<br />

u sud, en Bavière, qu'au Nord le long des côtes, p. ex. Wangeroog, Rottumeroog,<br />

chiermonnikoog, Calantsoog, etc. La forme anglos. d'aiigia est êg, îg {tgland), d'où<br />

anglais island. Que l'é, i du mot anglos. est long, c'est prouvé par l'orthographe ieg =<br />

;. Le néerl. ei dans eiland, île, est une transformation d'avia ou avi; la preuve nous<br />

il fournie par l'homonyme ci, « œuf, » provenu d'un mot arien aviam, et dialect.<br />

.

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