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Revue celtique - National Library of Scotland

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Noms germaniques dans des inscriptions latines. \ 57<br />

néerl. gave. Un dérivé en goth. est gabigs « riche, » v.-norois gbfugr<br />

« munificus, généreux; » et goth. gabei « richesse, munificence. » On<br />

pourra donc traduire matronae gabiae par « les dames distributrices de<br />

dons, « ou « dames de munificence. » Dans un sens plus restreint, le<br />

motdonner signifie donner en mariage, p. ex. en v.-norois gijta. Partant<br />

les Matronae gabiae pouvaient être envisagées comme les protectrices des<br />

mariages. Si l'explication, donnée ailleurs, de Nehalennia par « dona-<br />

trice » est Juste, on s'explique aisément pourquoi le synonyme gabia se<br />

retrouve assez souvent comme un attribut des Matronae, dont l'homo-<br />

généité avec Nehalennia est reconnue '. Junones gabiae pourrait signifier<br />

tant que Junones munificae, et en même temps Junones pronubae.<br />

L'explication que nous avons donnée trouve un appui dans l'inscrip-<br />

tion 296, où on lit : Matronis Alagabiabus « aux dames de grande<br />

munificence. » Le mot ala « tout » est comparable au grec 7:av; ainsi<br />

alagabia est parfaitement analogue à Travow-sipa, Tràvowpoç, ou KaviX-<br />

ê'.o;.<br />

Le même ala « tout, tout-à-fait, très « comme première partie d'un<br />

mot composé se reconnaît dans le mot alatervis. La pierre qui contient ce<br />

mot a été découverte en Ecosse; on y lit (d'après de Wal, Moederg.,<br />

n° CXXIIj :<br />

MATRIB. ALA<br />

TERVIS ET<br />

MATRIB. CAM<br />

PESTRIB. COH I<br />

TVNGR.<br />

Quoique la pierre ait été découverte en Ecosse, nous voyons pourtant<br />

que les fondateurs étaient des Belges germains, des Tongres de l'armée<br />

romaine. Cette inscription nous dédommage tant soit peu de la perte<br />

d'un monumeut rhénan, où il y aurait eu le mot alatervis d'après une<br />

conjecture adoptée par Brambach (n" 625), mais dont le fac-similé, soit<br />

exact, soit défectueux, ne nous donne pas le droit de lire ainsi. Dans<br />

alatervis nous trouvons teru= moyen-néerl. tere (arbre), qui se rapporte<br />

au goth. tria de la même manière que le grec y-vu, lat. genu, au goth.<br />

kniu. Un rapport analogue existe entre le skr. dru et dâru; jànu etjnu;<br />

sânu et snu; entre le skr. snâva, snâyu et néerl. zenuw « nerf, » anglos.<br />

sinu, v. h. -ail. senawa, etc.^ Puisque les idées d'arbre, bois, forêt se<br />

.<br />

.<br />

1. M. de Wal, dans son ouvrage sur les Déesses-Mères, p. xcv a indiqué la ressemblance<br />

entre Matronae-Cabiae et la Frû Gaue.<br />

2. De teru est dérivé le néerl. teer « goudron » anglos. teorve, tyrve « résine, goudron,<br />

et par faute de mieux désignant aussi bitume. » Ce mot signifie donc primitivement<br />

« provenant de l'arbre, » substant. « produit de l'arbre. » Teru doit avoir désigné

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