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Revue celtique - National Library of Scotland

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Bibliographie. ij;<br />

province. >> Cela dit, M. d'A. de J. va au fait, s'abstenant de personna-<br />

lités et donnant ainsi une première leçon, leçon de convenances, à<br />

M. Saiaùn. L'autre leçon est une leçon de grammaire. « Je ne puis<br />

répéter ici, dit M. d'A. de J., ce que j'ai écrit dans différentes <strong>Revue</strong>s<br />

sur la valeur historique du Barzaz Breiz. Je vais seulement vous donner<br />

un exemple du procédé par lequel j'ai formé mon opinion. » Et M. d'A.<br />

de J., prenant pour exemple le Gwerz intitulé « le tribut de Nomenoë »,<br />

montre par les anachronismes du langage et de la métrique, que cette<br />

pièce est une œuvre contemporaine et un pastiche. Il termine en enga-<br />

geant M. Salaûn à répondre à des arguments grammaticaux par des<br />

arguments grammaticaux et à réfuter « toutes les objections accumulées<br />

contre 1 a thèse qui fait du Barzaz Bre/z un monument historique », et il ajoute :<br />

i« Mais si vous ne trouvez à répondre que des personnalités, ou si vous<br />

prétendez nous entraîner sur le terrain de la politique, je serai en droit<br />

d'en conclure que, la cause plaidée par vous ne fournissant aucune raison<br />

topique, vous vous serez trouvé dans l'alternative ou de garder le<br />

silence ou de porter la discussion sur un sujet étranger au litige. C'est<br />

ce dernier parti que souvent un avocat préfère, mais il ne peut d'une<br />

manière plus éclatante reconnaître sa cause mauvaise et abandonner le<br />

iclient qu'il prétend défendre. »<br />

I Dans<br />

les articles de M. Saiaùn était citée, en faveur de M. de la Ville-<br />

marqué, une lettre de M. l'abbé Henry, le doyen des écrivains<br />

bretons, le maître et l'ami de M. de la Villemarqué, qui donne à ce der-<br />

nier un certificat inattendu. Le vénérable abbé Henry déclare qu'à<br />

l'époque de la publication du Barzaz Breiz, M. de la Villemarqué n'avait<br />

qu'une connaissance imparfaite du breton ; voici ses paroles : « A cette<br />

ipoque, M. de la Villemarqué ne savait pas assez de breton pour com-<br />

ooser un couplet de quatre vers sans faire six fautes. » Cette déclaration<br />

;st grave, et en la rendant publique dans un article écrit à la plus grande<br />

gloire du Barzaz Breiz, M. Saiaùn ne s'est pas rappelé certaine fable de<br />

^a Fontaine où il est question d'un pavé malencontreusement lancé à<br />

m ami. En outre, il aurait dû penser qu'il mettait M. l'abbé Henry<br />

luelque peu en contradiction avec M. de la Villemarqué lui-même qui,<br />

lans l'argument de la Fête des Pâtres, disait : « Que de fois ne l'avons-<br />

iious pas chanté nous-même dans notre enfance [le vieux chant des<br />

)âtres], alors que nous ne parlions d'autre langue que le breton ! » Ces<br />

jaroles se trouvent dans la première édition du Barzaz Breiz, t. 11,<br />

1. 247. L'argument où elles figurent a disparu de la dernière<br />

jdition.<br />

H. G.

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