JE ME SOUVIENDRAI 2012 Mouvement social au ... - La boîte à bulles

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« Eh bien, je voudrais dire aux jeunes gens que l’absence de
foi désoriente : pour que ce monde rime à quelque chose,
il ne tient qu’à vous.
Il ne tient qu’à l’homme, et c’est de l’homme qu’il faut
partir. Le monde, ce monde absurde, cessera d’être absurde,
il ne tient qu’à vous. Le monde sera ce que vous le ferez. »
Cet ouvrage est né maintes fois.
Une première fois, en janvier 2009, quand
mon ami Maximilien Le Roy m’a demandé
de participer au collectif Gaza, réuni
et édité dans l’urgence d’un drame en
Palestine où des milliers de civils
mouraient dans l’indifférence pour
l’injuste et inepte raison que personne
n’entendait leur souffrance.
Il est né au gré de ces discussions, de ces
soirées mémorables où on refait le monde
et où on a le sentiment qu’on peut changer
les choses, passé une certaine heure et un
certain nombre de bières. Des soirées où
l’on regarde ses amis en se sentant fier
d’eux et en les aimant encore un peu plus.
— André Gide
Il est né parce que, bien plus qu’une crise,
c’est un éveil collectif que nous venons de
vivre, la renaissance d’une identité et d’une
conscience en tant qu’individus mais aussi
en tant que peuple. Ce livre n’est pas destiné
à prêcher des convertis ni à exalter
des « partisans » ; vous n’y trouverez ni
haine, ni violence, ni mauvaise foi, peutêtre
juste parfois un peu de frustration ou
d’agacement. Il est là pour tendre la main
vers ceux qui ne comprennent pas encore,
ouvrir le dialogue, informer et expliquer,
calmement.
J’ai préféré vous faire partager l’émotion
ressentie en voyant cette petite-fille
avec son grand-père dans Je marche à
nous de Samuel Matteau et Alexandre
Isabelle, ou ce touchant regard d’amour
dans J’entends quelqu’un qui se moque de
Jimmy Beaulieu. J’espère que, vous aussi,
vous vous sentirez fiers de notre jeunesse
et optimistes pour l’avenir en lisant avec
un sourire la fougue et l’intelligence
de Léa Clermont-Dion, en voyant ces illustrations,
ces poèmes d’une nouvelle génération
d’artistes ; que vous sortirez grandis,
bouleversés et peut-être même transformés
par la découverte des textes d’Hugo
Latulippe, Normand Baillargeon, Laure
Waridel ou Frédéric Dubois ; que vous
aimerez la finesse et l’humour de Stéphane
Laporte, Adib Alkhalidey, Jackie San,
Michel Falardeau ou Philippe Girard.
Je pourrais vous citer tous les participants à
ce collectif un à un mais je vais plutôt vous
laisser les découvrir, et nous espérons tous
qu’après la lecture de Je me souviendrai
vous refermerez ce livre avec une étincelle,
une fierté, un espoir ou au moins un doute,
une ouverture si son contenu n’est pas en
harmonie avec vos convictions premières.
En octobre 1961, suite au massacre de
dizaines d’Algériens en France lors d’une
manifestation pacifiste, le poète Kateb
Yacine disait :
« Peuple Français, tu as tout vu
Oui, tout vu de tes propres yeux
[...]
Et maintenant vas-tu parler ?
Et maintenant vas-tu te taire ? »
Cinquante et un ans après, il pourrait
nous demander à nouveau : gens du pays,
maintenant que vous avez vu, que vous
avez lu, allez-vous vous taire ?
Vous souviendrez-vous ?
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