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mélancolique en une marche rapide progressant de<br />

manière irrésistib<strong>le</strong>, l’énergie rythmique du début<br />

du Scherzo se décharge, après deux prises d’élan,<br />

dès la quatrième mesure, dans un fortissimo.<br />

La partie principa<strong>le</strong> est tenue en forme sonate<br />

succincte. Le travail des motifs recourant à la répétition<br />

typique des sons du motif initial paraît, si<br />

l’on ose dire, “beethovenien”. Après la fin rayonnante<br />

en La majeur – un des rares moments lumineux<br />

de cette Sonate – <strong>le</strong>s quelques mesures de<br />

transition vers <strong>le</strong> trio semb<strong>le</strong>nt nous ramener avec<br />

<strong>le</strong> motif la-ut-la à la “ristesse” du La mineur. Mais<br />

à notre surprise, au lieu d’aboutir au La mineur, ces<br />

notes mènent au Fa majeur, qui comprend <strong>le</strong>s<br />

mêmes notes. La suite est un des morceaux <strong>le</strong>s plus<br />

envoûtants de Schubert, une danse aérienne et<br />

claire dans un registre des plus tendres, troublée<br />

seu<strong>le</strong>ment au milieu par des harmonies en mineur<br />

et des dissonances : ni expression de dou<strong>le</strong>ur ni<br />

expression de joie, l’âme est dans <strong>le</strong>s “limbes”.<br />

Après ce rêve de paix, <strong>le</strong> retour de la première partie<br />

“déchirée” du Scherzo est comme un choc.<br />

Très contrasté éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> dernier mouvement,<br />

un rondo présentant une certaine affinité<br />

avec <strong>le</strong> mouvement final de la Sonate tragique en<br />

La mineur, K 310 de Mozart : un thème mélancolique<br />

en deux-quatre, des sursauts explosifs, une<br />

partie centra<strong>le</strong> tendre en La majeur et une fin énergique<br />

et tragique. Mais ce qui est encore plus marqué,<br />

ce sont naturel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s rapports avec <strong>le</strong>s<br />

mouvements précédents. Déjà <strong>le</strong> motif initial remplit<br />

<strong>le</strong> même espace sonore (mi 2 -mi 1 ) que <strong>le</strong> thème<br />

principal du premier mouvement. Nouveau est<br />

cependant <strong>le</strong> tétracorde, la quarte descendante<br />

99 English Français Deutsch Italiano<br />

(mi-ré-ut-si), qui domine tout <strong>le</strong> mouvement sous<br />

différentes formes. Cela commence déjà avec <strong>le</strong><br />

second thème énergique qui repose sur quatre<br />

notes descendantes. La partie centra<strong>le</strong> tendre en la<br />

majeur commence éga<strong>le</strong>ment avec un tétracorde<br />

(ut dièse-si-la-sol dièse), immédiatement suivi de<br />

son renversement, plus amp<strong>le</strong> (de la à ré), qu’on<br />

avait déjà entendu dans la basse comme continuation<br />

du thème énergique. Mais cette atmosphère<br />

de consolation ne dure pas. Comme dans un développement,<br />

el<strong>le</strong> est suivie, en Ré mineur, d’une<br />

“confrontation” contrapuntique de ce thème avec<br />

<strong>le</strong> thème du rondo qui l’emporte à la fin. Au dernier<br />

léger sursaut de l’harmonie en La majeur répond<br />

la fin mélancolique du thème initial en La mineur.<br />

Ensuite, une reprise presque littéra<strong>le</strong> de la première<br />

partie qui débouche dans un La majeur hectique<br />

ressemblant à une joie forcée. La coda n’apporte<br />

pas de délivrance, au contraire : encore une<br />

fois, <strong>le</strong>s deux thèmes sont mêlés en mode mineur.<br />

Comme dans un combat, <strong>le</strong> thème central apparaît<br />

tantôt en haut, tantôt en bas, et est quasiment<br />

déchiqueté jusqu’à ce qu’il ne reste, dans un acce<strong>le</strong>rando,<br />

que la tierce fina<strong>le</strong> ut-la. C’est comme si<br />

des furies étaient à l’œuvre. Deux accords abrupts<br />

ff terminent enfin la tragédie.<br />

∆<br />

Sonate n. 16 en Ré majeur, opus 53, D 850<br />

« Sonate de Gastein »<br />

Cette Sonate fut composée à Gastein, en août<br />

1825. Nul<strong>le</strong> autre, dans l’œuvre de Schubert, ne respire<br />

autant la joie comme cel<strong>le</strong>-ci, et quoiqu’il fail<strong>le</strong><br />

tou-jours être prudent quand on associe l’œuvre à la

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