Télécharger le livret - Outhere
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semb<strong>le</strong>-t-il, aucun commentaire. Pour <strong>le</strong> Fina<strong>le</strong>,<br />
c’est un vrai délice de retrouver <strong>le</strong>s motifs du premier<br />
mouvement – ses décompositions en triades<br />
ainsi que la note ut dièse répétée trois fois – non<br />
plus désormais élégiaques mais sur un rythme de<br />
danse, vigoureux et joyeux. il n’empêche que l’on<br />
ne parvient à surmonter tout à fait la mélancolie<br />
du premier mouvement, malgré l’atmosphère de la<br />
nature consolatrice au deuxième mouvement (cf.<br />
<strong>le</strong>s lieder plus tardifs Erlaufsee D 586 et Der<br />
Wachtelschlag D 742) et au joyeux Scherzo. Un épilogue,<br />
aux cou<strong>le</strong>urs graves de l’élégie, introduit un<br />
nouveau rythme de trio<strong>le</strong>ts qui dominera <strong>le</strong> développement,<br />
tandis que la mélancolie, s’amplifiant,<br />
prendra une tournure pathétique. Ce mouvement,<br />
dont il manquait la reprise, a été complété selon <strong>le</strong>s<br />
mêmes principes que ceux adoptés pour <strong>le</strong> premier.<br />
La Sonate s’achève comme el<strong>le</strong> a débuté, dans<br />
une douce mélancolie. ∆<br />
Sonate n. 9 en Si majeur, opus posthume 147, D 575<br />
composée en août 1817<br />
A vingt ans, Schubert pouvait être satisfait du<br />
résultat de son “printemps pianistique” de 1817 :<br />
trois véritab<strong>le</strong>s chefs-d’œuvre étaient nés, très différents<br />
<strong>le</strong>s uns des autres, mais tous trois marqués<br />
du sceau indubitab<strong>le</strong> d’une personnalité mûrie : la<br />
Sonate en La mineur, D 537, tragique, cel<strong>le</strong> en<br />
La bémol majeur, d’une brièveté naïve, enfin<br />
cel<strong>le</strong> en Mi bémol majeur, amp<strong>le</strong> et détendue,<br />
plus profonde dans son premier état en ré bémol<br />
majeur du fait de l’immense tristesse de l’Andante<br />
en Ut dièse mineur. Une courte pause – même un<br />
79 English Français Deutsch Italiano<br />
Schubert a besoin de se reposer – et voici la<br />
Sonate en Si majeur, intitulée avec raison<br />
Grande Sonate dans la première édition posthume<br />
de Diabelli & Co de 1846.<br />
Schubert a voulu ici, manifestement, conquérir<br />
et intégrer de nouveaux aspects au comp<strong>le</strong>xe déjà<br />
riche de la sonate. Et il y a magnifiquement réussi :<br />
dès l’entrée, p<strong>le</strong>ine de force, en octaves, nous<br />
sommes en terre inconnue. Si <strong>le</strong> début de la<br />
Sonate en Mi bémol majeur montrait sur <strong>le</strong><br />
plan mélodique des analogies avec la Sonate en Si<br />
bémol majeur, K 570 de Mozart ou avec <strong>le</strong> début<br />
de la Troisième Symphonie de Beethoven, <strong>le</strong><br />
thème en Si majeur aspire irrésistib<strong>le</strong>ment, juvéni<strong>le</strong>ment<br />
vers <strong>le</strong> haut, de la fondamenta<strong>le</strong> si jusqu’à<br />
sa douzième Fa dièse, pour retomber ensuite très<br />
bas. On sent déjà pointer Bruckner, avec ses<br />
thèmes si souvent d’un ambitus extrême. Après<br />
l’adoucissement d’une réponse sereine qui assied<br />
la tonalité, la deuxième entrée du motif initial fait<br />
irruption, énergique et comme impatiente, avec<br />
une demi-mesure d’avance, et s’élance en octaves<br />
jusqu’à la neuvième mineure ut : <strong>le</strong>s notes si-ré#-ut<br />
qui se sui-vent forment à l’évidence un accord de<br />
dominante de Mi mineur ou Mi majeur. Tout musicien<br />
ou mélomane s’attend donc à entendre un<br />
de ces deux accords. Mais il se passe tout autre<br />
chose.<br />
L’audace des enchaînements harmoniques représentant<br />
l’innovation la plus importante de<br />
Schubert dans cette Sonate, c’est ici un sujet incontournab<strong>le</strong>.<br />
Malheureusement, on ne peut <strong>le</strong><br />
faire sans utiliser un certain jargon. Le <strong>le</strong>cteur non<br />
instruit dans cette matière voudra bien nous excu-