Télécharger le livret - Outhere
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autres mouvements devinrent, avec <strong>le</strong> reste du<br />
fonds posthume, la propriété du frère de Schubert,<br />
Ferdinand ; il <strong>le</strong>s vendit en 1842 à l’éditeur de<br />
Leipzig K.F. Whistling, qui ne <strong>le</strong>s publia jamais.<br />
Considérés longtemps comme disparus, ils réapparurent<br />
en 1903 seu<strong>le</strong>ment, lorsque Erich Prieger<br />
en fit l’acquisition, mais celui-ci ne publia, en 1907,<br />
que l’Al<strong>le</strong>gretto. C’est seu<strong>le</strong>ment en 1928, cent ans<br />
après la mort de Schubert, que <strong>le</strong> magazine Die<br />
Musik publia <strong>le</strong> Scherzo. Et <strong>le</strong>s autographes ont à<br />
nouveau disparu depuis, de même que <strong>le</strong> manuscrit<br />
du Rondo. il subsiste heureusement, outre la<br />
première impression déjà mentionnée (et légèrement<br />
falsifiée par l’éditeur), une copie contemporaine<br />
de Schubert appartenant à la Gesellschaft der<br />
Musikfreunde Wien, portant <strong>le</strong> titre de « Sonate.<br />
Rondo », qui suffit à prouver qu’il ne s’agit pas<br />
d’une pièce indépendante, mais bien d’une partie<br />
de sonate. Le seul autographe conservé est une<br />
copie au propre du premier mouvement, avec <strong>le</strong><br />
titre « Sonate i » de la main de Schubert – alors<br />
que c’était en fait au moins la sixième qu’il écrivait<br />
! Cette façon d’appe<strong>le</strong>r première sonate ce qui<br />
ne l’est pas est typique de l’attitude excessivement<br />
autocritique de Schubert, que nous rencontrerons<br />
encore par la suite. Outre cette parenté stylistique,<br />
on a d’autres indices tendant à prouver que <strong>le</strong><br />
Rondo est vraiment <strong>le</strong> dernier mouvement de cette<br />
Sonate. il existe ainsi une esquisse de ce Rondo<br />
notée par Schubert au verso du lied Lebenslied de<br />
décembre 1816. Comme <strong>le</strong> montre mon commentaire<br />
de la Sonate en fa dièse mineur, Schubert, qui<br />
manquait toujours de papier, utilisa, justement en<br />
juin 1817, <strong>le</strong> verso encore vierge de compositions et<br />
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ébauches antérieures. Et il n’au-rait sans doute pas<br />
commencé à copier cette Sonate au propre s’il<br />
n’avait pas trouvé très réussi ce fragment. Quel<br />
dommage qu’il n’ait pas recopié <strong>le</strong>s autres<br />
mouvements !<br />
Malgré quelques réminiscences beethovéniennes<br />
et un quatrième mouvement qui annonce<br />
Chopin (Premier Concerto pour piano, troisième<br />
mouvement), cette Sonate est du meil<strong>le</strong>ur et du<br />
plus pur Schubert. Son joyau est <strong>le</strong> deuxième mouvement<br />
: beau au début – on pourrait voir une<br />
parenté avec <strong>le</strong> deuxième mouvement de la Sonate<br />
opus 90 de Beethoven, dans la même tonalité –<br />
puis plus beau encore, il nous comb<strong>le</strong> pour finir<br />
d’un bonheur cé<strong>le</strong>ste tels que seuls Schubert et<br />
Mozart ont su l’exprimer. ∆<br />
Sonate n. 7 en Mi bémol majeur, opus posthume<br />
122, D 568<br />
juin 1817<br />
immédiatement après la plus brève – Schubert<br />
compose la Sonate la plus longue qu’il ait alors<br />
jamais écrite, cel<strong>le</strong> en Ré bémol majeur D 567,<br />
qui est de toute évidence un premier état de la<br />
Sonate en Mi bémol majeur D 568, imprimée<br />
seu<strong>le</strong>ment après la mort de Schubert sous <strong>le</strong><br />
numéro d’opus 122, à Vienne en 1829. Les thèmes<br />
et <strong>le</strong> contenu des deux versions sont à peu près<br />
identiques. il est donc faux de considérer, comme<br />
on <strong>le</strong> fait souvent, D 567 et D 568 comme deux<br />
Sonates différentes. En comptant de cette façon, il<br />
faudrait par<strong>le</strong>r de deux opéras de Beethoven, et<br />
chez Bruckner de plus de 12 symphonies.