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∆<br />

Sonate n. 5 en La bémol majeur, D 557<br />

composée en mai 1817<br />

première édition 1888,<br />

Ancienne édition complète<br />

Cette sonate charmante est omise dans la plupart<br />

des éditions des Sonates de Schubert ; c’est<br />

sans doute parce qu’el<strong>le</strong> représente une exception<br />

: <strong>le</strong> fina<strong>le</strong> n’est pas dans la tonalité principa<strong>le</strong><br />

La bémol, mais en Mi bémol majeur. Schubert a<br />

donc fait une entorse au principe sacré de l’unité<br />

tona<strong>le</strong>, créant un “précédent” qui n’aurait<br />

d’ému<strong>le</strong>s que beaucoup plus tard : la Symphonie<br />

en Ut mineur de Mah<strong>le</strong>r finit en Mi bémol majeur,<br />

<strong>le</strong> Deuxième Concerto pour piano de Frank<br />

Martin, en Ré mineur, finit en Mi majeur – pour<br />

ne citer que deux exemp<strong>le</strong>s. En dehors de la<br />

Sonate, il y avait déjà des précédents dès l’époque<br />

de Schubert : ainsi dans <strong>le</strong>s Fantaisies de C.Ph. E.<br />

Bach ou dans la Fantasie, opus 77, de Beethoven,<br />

qui commence en Sol mineur pour s’achever en<br />

Si majeur. L’hypothèse selon laquel<strong>le</strong> la Sonate<br />

en La bémol majeur serait peut-être inachevée<br />

et qu’il lui manquerait un quatrième mouvement<br />

n’est pas soutenab<strong>le</strong> : ce mouvement en Mi<br />

bémol majeur n’est pas un scherzo camouflé,<br />

mais bien un brillant fina<strong>le</strong> de forme sonate,<br />

dont <strong>le</strong> caractère conclusif est même plus fort que<br />

dans <strong>le</strong>s autres fina<strong>le</strong>s de Schubert construits sur<br />

<strong>le</strong> même principe.<br />

Si l’on fait abstraction de ce problème de tonalité,<br />

dont la plupart des auditeurs ne seront sans<br />

doute pas conscients, il s’agit là d’une des plus<br />

73 English Français Deutsch Italiano<br />

simp<strong>le</strong>s, des plus courtes et des plus régulières<br />

parmi toutes <strong>le</strong>s Sonates de Schubert. Avec une<br />

durée d’exécution de 12 minutes, el<strong>le</strong> occupe une<br />

place analogue, au sein de l’œuvre de Schubert, à<br />

cel<strong>le</strong> de la Sonate faci<strong>le</strong> en Ut majeur, K 545, pour<br />

Mozart, qui ne dure que 9 minutes. Peut-être<br />

Schubert at-il voulu repartir de ce modè<strong>le</strong> et écrire<br />

une sonate sans trop d’ambitions techniques ni<br />

musica<strong>le</strong>s, accessib<strong>le</strong> aux débutants. La proximité<br />

de Mozart et de Haydn est sensib<strong>le</strong> même sur <strong>le</strong><br />

plan <strong>le</strong> plus extérieur : c’est la seu<strong>le</strong> Sonate de<br />

Schubert qui ne dépasse pas l’ambitus de cinq octaves<br />

fa 1 -fa 5 , typique des compositions pour piano<br />

de Mozart et que Beethoven conserva jusqu’à<br />

l’opus 31 compris. Vu sous cet ang<strong>le</strong>, <strong>le</strong> problème<br />

de la tonalité pourrait être considéré autrement : il<br />

n’y avait que Mi bémol majeur pour que ce fina<strong>le</strong>,<br />

tel que l’avait conçu Schubert, pût “entrer” sans<br />

difficulté dans l’étendue du pianoforte viennois<br />

antérieur à 1800. Si on essaie a posteriori de <strong>le</strong><br />

transposer par exemp<strong>le</strong> en La bémol majeur, cela<br />

implique de couper <strong>le</strong> haut de certaines lignes<br />

mélodiques ou de dépasser cette étendue d’une<br />

quarte, en allant jusqu’au si bémol 3 .<br />

Schubert est né pour la sonate. Comme chez<br />

Mozart ou Beethoven, <strong>le</strong> mariage entre thème<br />

principal et thème secondaire à l’intérieur d’une<br />

même unité de mesure forme chez lui, tels <strong>le</strong>s principes<br />

mas-culin et féminin, un coup<strong>le</strong> idéal. Si <strong>le</strong><br />

premier thème est méditatif, contemplatif, <strong>le</strong><br />

groupe du second thème sera dansant ou pétillant,<br />

“capriccioso”. ici, avec un premier thème actif, accentué<br />

rythmiquement, on va avoir un deuxième<br />

thème calme et chantant, déroulant régulièrement

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