11.06.2013 Views

Télécharger le livret - Outhere

Télécharger le livret - Outhere

Télécharger le livret - Outhere

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

du Rondo dans l’aigu, qui dépasse çà et là de deux<br />

tons celui du reste de l’œuvre (jusqu’au la 5 ). Mais<br />

cet argument ne résiste guère à l’analyse : dans la<br />

Sonate en La mineur D 537, <strong>le</strong> deuxième mouvement<br />

a éga<strong>le</strong>ment un ambitus supérieur à celui<br />

des autres mouvements, et un plus étroit dans la<br />

Sonate D 568. il est très vraisemblab<strong>le</strong> que ce<br />

mouvement ait été séparé du reste de la sonate<br />

parce qu’il était inachevé. Reste à savoir pourquoi<br />

Schubert ne l’a pas terminé. Nous en sommes bien<br />

sûr réduits aux conjectures, mais ce n’est certainement<br />

pas parce qu’il n’y parvenait pas ; la structure<br />

en est beaucoup trop simp<strong>le</strong> pour cela. Peut-être<br />

est-ce même cette simplicité qui a retenu Schubert<br />

de <strong>le</strong> terminer et d’en faire un fina<strong>le</strong>. On peut, en<br />

effet, <strong>le</strong> trouver trop “inoffensif”. Mais pour nous,<br />

c’est justement cette qualité qui apaise <strong>le</strong> cœur et<br />

permet à la Sonate de se conclure paisib<strong>le</strong>ment. Le<br />

cerc<strong>le</strong> se trouve fermé : la sérénité fina<strong>le</strong> est complémentaire<br />

de la gaieté du début du premier mouvement.<br />

Au contraire, finir sur l’attitude torturée et<br />

révoltée de ce Menuet-scherzo donnerait une impression<br />

de non-conclusion. Cet Al<strong>le</strong>gretto n’est<br />

d’ail<strong>le</strong>urs pas aussi inachevé qu’il y paraît : il suffirait<br />

de supprimer la partie fragmentaire en fa mineur<br />

pour avoir sous <strong>le</strong>s yeux un mouvement comp<strong>le</strong>t,<br />

trop court il est vrai en comparaison des<br />

autres. C’est pourquoi j’ai préféré <strong>le</strong> compléter<br />

simp<strong>le</strong>ment avec <strong>le</strong> matériau de l’exposition, en<br />

prenant pour modè<strong>le</strong> formel <strong>le</strong> fina<strong>le</strong> du Quintette<br />

La Truite, tout aussi inoffensif et serein, et qui<br />

consiste lui aussi en deux parties pratiquement<br />

identiques.<br />

∆<br />

68<br />

Sonate n. 3 en Mi mineur, D 459<br />

composée en août 1816<br />

La première sonate dont Schubert acheva toutes<br />

<strong>le</strong>s parties, écrite dès l’âge de 19 ans, est un chefd’œuvre.<br />

El<strong>le</strong> n’est pas seu<strong>le</strong>ment complète, el<strong>le</strong> est<br />

quasiment “surcomplète”, car el<strong>le</strong> comprend cinq<br />

mouvements au lieu des trois ou quatre habituels.<br />

C’est peut-être cela qui amena l’éditeur de la première<br />

édition, posthume, à la publier en 1843 sous<br />

<strong>le</strong> titre de « Fünf Klavierstücke » (“Cinq pièces pour<br />

piano”). Une autre raison pourrait être l’intérêt<br />

moindre porté au genre de la sonate au milieu du<br />

XiXe sièc<strong>le</strong>, l’éditeur pensant qu’un cyc<strong>le</strong> de morceaux<br />

de caractère isolés se vendrait mieux qu’une<br />

sonate. Heureusement, la partition autographe des<br />

deux premiers mouvements, qui porte <strong>le</strong> titre<br />

« Sonate », écrit de la main de Schubert, nous est<br />

restée. Otto Erich Deutsch, <strong>le</strong> grand spécialiste des<br />

recherches sur Schubert, l’a donc insérée dans son<br />

catalogue des œuvres de Schubert sous <strong>le</strong> titre<br />

« Sonate D 459 ». Par contre, <strong>le</strong>s éditeurs du nouveau<br />

Deutschverzeichnis, voulant être plus sensés que<br />

Deutsch, divisèrent l’œuvre en deux parties, à savoir<br />

une sonate en deux mouvements, D 459, et trois<br />

pièces pour piano, D 459a. C’était rendre un mauvais<br />

service à Schubert, car ainsi une œuvre cyclique<br />

complète fut divisée en deux fragments. Plus grave,<br />

ces fragments se retrouvent séparés, dans deux<br />

tomes différents de la Nouvel<strong>le</strong> Édition complète<br />

– non pas jugement de Salomon, mais absurdité<br />

musicologique ! Ce qui plaide en faveur de la thèse<br />

que <strong>le</strong>s cinq mouve-ments forment bien une sonate<br />

cohérente, c’est d’abord <strong>le</strong> fait que non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s<br />

deux premiers mouvements, mais aussi <strong>le</strong> cin-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!