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CHAPITRE TREIZE
NÉCROPHAGES
—Et quelles affaires vous amènent au Jardin de Morr ? leur demanda à travers les grilles de fer du
cimetière de Nuln un prêtre à la tête recouverte d’une lourde capuche.
—Les affaires de Sigmar, initié, répondit Holmann en lui montrant l’insigne de son office. Ouvrez-nous.
Le prêtre regarda entre les barreaux, levant sa lanterne et révélant son vilain visage, puis il soupira et
attrapa un trousseau de clés.
—Je ne sais pas ce que vous cherchez parmi nos pensionnaires, chasseur de sorcières, ricana-t-il. Ils
ne parleront pas, même sous la torture.
—Mais ce n’est pas à vos protégés que je désire parler, grommela Holmann.
Ulrika grimaça un sourire en voyant pâlir le prêtre, l’homme se hâta un peu plus de trouver de ses
doigts gantés et tremblants la clé qui ouvrirait la porte. Ils avaient eu moins de problèmes à franchir le
mur de l’Altestadt qu’à obtenir l’accès au cimetière. Les gardes de la Haute Porte les avaient laissés
passer après leur avoir jeté un seul et unique coup d’œil, ce qui avait changé Ulrika de sa précédente
tentative. Elle disposait peut-être de la capacité d’escalader les murs, mais le chasseur de sorcières
pouvait les traverser en lançant juste un regard appuyé de sous son chapeau à larges bords.
Elle avait marché jusqu’au cimetière au côté du templier Holmann à travers les rues serpenteuses du
quartier des temples et même si elle avait appréhendé ce trajet, elle n’avait pas ressenti la moindre peur
ni la moindre douleur. La vue des icônes et des statues des dieux qui décoraient les murs de marbre
semblait n’avoir aucun effet sur elle. Peut-être était-ce parce qu’il ne s’agissait pas des siens ? Peut-être
cela aurait-il été différent à Kislev. Elle espérait ne jamais en avoir la confirmation.
—Bienvenu, messire chasseur de sorcières, dit le prêtre en s’inclinant d’une courbette obséquieuse tout
en ouvrant le battant grinçant pour les laisser entrer. Dois-je faire venir le prêtre supérieur ?
Ulrika se crispa un peu en posant le pied dans l’enceinte du cimetière, craignant de devoir lutter contre
des énergies qui voudraient l’en expulser, mais rien ne se produisit. Cette sainte influence qui avait
protégé l’église de Morr semblait absente en ces lieux. Elle en soupira de soulagement.
—Ce ne sera pas nécessaire, fossoyeur, répondit Holmann. À moins que vous n’ayez pas les réponses à
mes questions.
Le visage boutonneux se recula un peu plus sous sa capuche.
—Je… vais faire de mon mieux, templier, bredouilla le prêtre.
Holmann sortit le morceau de tissu ensanglanté et le lui montra.
—Nous avons trouvé ceci en pourchassant des vampires cette nuit. Vos frères auraient-ils débusqué un
de ces monstres récemment ? Avez-vous perdu l’un des vôtres ?
Le prêtre approcha sa lanterne du pan de tissu noir, puis grimaça.
—Je vais demander au Père Taubenberger, mais je n’ai pas entendu parler de tels événements. Nous
laissons ce genre d’opération à vos semblables et à la Garde Noire.