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—C’était la nuit dernière ! sanglota-t-elle. Jan est sorti et n’est pas rentré. Il a été enlevé, comme tous
les autres ! J’en suis certaine !
Ulrika soupira, déçue. Cela ne ressemblait pas réellement à une disparition.
Holmann sembla penser la même chose, car son visage se durcit.
—Quel âge a votre fils ? Quelle est sa profession ?
La femme cligna des yeux, surprise par ces questions.
—Il a dix-neuf ans et il est étudiant à l’université, répondit-elle. Il…
—Un étudiant absent depuis une journée n’a pas forcément été enlevé par les vampires, lui envoya
Holmann. Il doit plutôt être en train de cuver son vin dans un établissement louche quelque part.
—Oh non ! s’offusqua la femme. Pas mon Jan ! C’est un garçon très pieux, il…
—S’il n’est toujours pas rentré dans quatre jours, la coupa Holmann, faites part de sa disparition au
Donjon de Fer et nous lancerons une enquête. En attendant, attendez et priez Sigmar pour qu’il vous
revienne sain et sauf. Maintenant, veuillez m’excuser, j’ai des affaires plus importantes à traiter.
Et il laissa la femme à ses sanglots.
—Quelle démence ! souffla-t-il alors qu’Ulrika le rattrapait. C’est toujours la même chose. Pour
chaque disparition réelle, on a dix signalements abusifs. Nous avons déjà assez de travail sans que la
première bonne femme nous envoie à la chasse au poivrot !
Ulrika hocha la tête, mais ses pensées étaient déjà ailleurs.
—Absolument… Mais pensez-vous qu’elle pourrait avoir raison ? Ces disparitions sont-elles liées à
ce que nous cherchons ?
Holmann grogna.
—Il y a toujours des disparitions. Les gens n’en prennent conscience que lorsque quelque chose d’autre
excite leurs peurs. Vampires, cultistes, mutants… Mais elles ne cessent jamais.
Ils poursuivirent ensuite en silence durant plusieurs minutes, chacun d’eux plongé dans ses propres
pensées. Holmann leva soudain la tête et la tourna vers elle.
—Vous ne m’avez pas raconté ce qui vous avait lancé à la poursuite de ce vampire dans les égouts.
Ulrika toussa légèrement, prise au dépourvu. C’était exactement le genre de difficulté auxquelles il
fallait s’attendre quand on fréquentait un chasseur de sorcières. Une promenade anodine, des discussions
l’air de rien et tout à coup, comme sortie de nulle part, une question embarrassante. Elle repassa
rapidement en revue leurs conversations précédentes et chercha à retrouver ce qu’elle avait pu inventer
afin de ne pas se contredire.
—Je… je me suis lancée à la poursuite de ma sœur depuis ce jour où je n’ai pas pu me résigner à la
tuer, expliqua-t-elle finalement. J’ai réalisé, comme vous me l’aviez fait remarquer, que cela avait été une
fausse pitié que de l’avoir épargnée et je suis depuis déterminée à corriger mon erreur.
Holmann approuva un tel discours d’un signe de tête.
—Je suis arrivée à Nuln, reprit-elle, en pensant qu’il y avait peut-être un rapport avec ces femmes qui
avaient été démasquées comme étant des vampires.
—Vous pensez qu’elle pourrait répandre sa corruption ?
—Je ne sais pas.
Ulrika marqua une pause avant de reprendre.
—J’étais en chasse cette nuit-là quand j’ai entendu parler, tout comme vous, d’une sorte de monstre qui
aurait été aperçu aux abords du Silver Lily. J’y suis allée et je n’ai rien trouvé non plus, mais j’ai vu un
homme, ou une silhouette qui aurait pu être un homme, qui me surveillait depuis un recoin d’ombre. Il
s’est enfui dès que je me suis approché et je l’ai pourchassé jusque dans les égouts. Vous connaissez la
suite.