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également de ré<strong>ce</strong>ntes empreintes de pas dans la couche de poussière vieille de plusieurs années et qui<br />

recouvrait tout. Elles étaient de plusieurs natures : des bottes, des pieds nus et une en particulier qui la fit<br />

frissonner. Une tra<strong>ce</strong> de pied de femme, parfaitement dessinée, avec un orteil pointu.<br />

Un bruissement provenant d’<strong>au</strong>-dessus lui rappela à quel point <strong>ce</strong>rtaines empreintes étaient toutes<br />

ré<strong>ce</strong>ntes. L’inconnu se trouvait à l’étage <strong>au</strong>-dessus et se déplaçait en prenant toutes les préc<strong>au</strong>tions.<br />

Ulrika écouta. Les pas, malgré toute leur discrétion, étaient lourds et résonnaient comme <strong>ce</strong>ux de bottes.<br />

C’était donc un homme, et d’une stature respectable. Elle tira son sabre et poursuivit en silen<strong>ce</strong>. Mais les<br />

planches craquaient, très légèrement. Les bruits provenant de l’étage, ainsi que les battements de cœur<br />

n’indiquèrent pas que l’inconnu l’avait entendue.<br />

Les portes devant lesquelles elle passa étaient ouvertes et lui révélèrent <strong>ce</strong> qu’avait été <strong>ce</strong>t endroit.<br />

Chaque piè<strong>ce</strong> était occupée par des lits superposés, chacun d’eux était occupé par un corps qui n’était<br />

plus qu’un squelette enveloppé dans des draps poussiéreux. Entre les lits, parfois effondrés sur eux,<br />

d’<strong>au</strong>tres squelettes portaient toujours les robes blanches des sœurs de Shallya qui avaient visiblement<br />

poursuivi leur tâche jusqu’à succomber avec leurs malades. Ulrika se demanda si elles s’étaient<br />

volontairement enfermées avec leurs patients, ou si elles avaient été contaminées par les gens dont elles<br />

s’occupaient et avaient fini par être abandonnées à leur tour. Impossible à savoir, mais elle fut émue par<br />

la noblesse de <strong>ce</strong>s femmes qui avaient poursuivi leur mission en se sachant condamnées par elle à la<br />

même mort que <strong>ce</strong>ux à qui elles étaient venues en aide.<br />

Elle se tourna vers l’escalier et se pencha pour regarder vers le premier palier. Une lueur j<strong>au</strong>ne et des<br />

ombres dansantes révélèrent la présen<strong>ce</strong> d’une lanterne. Puis la lueur s’éteignit brusquement et les pas se<br />

firent encore plus discrets. L’homme était entré dans une piè<strong>ce</strong>. Parfait.<br />

D’une démarche féline, Ulrika monta rapidement les marches en prenant bien garde à rester collée<br />

contre le mur, là où le bois avait le moins de chan<strong>ce</strong> de craquer. Elle atteignit le palier. Une porte ouverte<br />

donnait dans le couloir qui traversait tout le premier étage, l’escalier poursuivait son as<strong>ce</strong>nsion vers les<br />

<strong>au</strong>tres étages. Elle s’accroupit contre la porte et écouta.<br />

Les pas revenaient vers elle et la lueur enflait dans le couloir. Sa proie ressortait de la piè<strong>ce</strong> dans<br />

laquelle elle était entrée. Elle se recula dans l’ombre de l’escalier et attendit que l’inconnu se décide à<br />

visiter une <strong>au</strong>tre piè<strong>ce</strong>, mais il n’en fit rien. La lueur se rapprochait, l’homme venait vers elle en suivant<br />

le couloir.<br />

Elle se recula davantage et posa le pied sur les marches qui menaient à l’étage d’<strong>au</strong>-dessus. Elle serra<br />

davantage la poignée de son sabre, prête à toute éventualité.<br />

La lumière et les pas s’arrêtèrent juste devant la porte donnant sur les escaliers, Ulrika entendit<br />

l’homme se tourner dans plusieurs directions, comme s’il se demandait quoi faire. Son odeur lui parvint<br />

et elle se figea net quand elle la reconnut. Le templier chasseur de sorcières ! Celui qu’elle avait<br />

rencontré dans les égouts !<br />

Elle recula encore. Que devait-elle faire ? Devait-elle s’enfuir ? Le tuer ? Tenter de lui soutirer<br />

quelques in<strong>format</strong>ions ?<br />

Le chasseur prit une décision et revint sur le palier en levant sa lanterne comme pour se rendre à<br />

l’étage supérieur, il s’arrêta net en aper<strong>ce</strong>vant Ulrika accroupie <strong>au</strong> milieu des marches.<br />

—Vous ! dit-il.<br />

—Templier Holmann, répondit Ulrika. Quelle surprise !

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