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—Elle a découvert le petit homme, alors ?<br />

Gabriella leva un sourcil.<br />

—Quel petit homme ?<br />

Ulrika commença à enlever ses habits.<br />

—J’ai surpris un petit homme portant une cape et une profonde capuche en train de me surveiller quand<br />

je me suis rendue là-bas pour enquêter. Je l’ai poursuivi, mais…<br />

Elle s’arrêta, sans savoir si elle devait parler à la comtesse du chasseur de sorcière, Friedrich<br />

Holmann.<br />

—Mais il a invoqué une sorte de sortilège et a disparu. Je n’ai pas pu le retrouver.<br />

—Un sorcier ? s’étonna Gabriella. Tu penses qu’il a quelque chose à voir avec la mort d’Alfina ? Ce<br />

serait l’assassin ?<br />

Ulrika enleva son pantalon et s’approcha entièrement nue de la bassine.<br />

—Je ne crois pas. Ou alors, il n’était pas seul. Elle prit de l’e<strong>au</strong> dans ses mains, elles étaient toujours<br />

crasseuses à c<strong>au</strong>se de son escalade. J’ai perçu la même odeur <strong>au</strong>tour de la maison de Madame Dagmar<br />

que sur son cadavre. Une odeur de décomposition. Ce petit homme ne sentait pas ainsi, mais plutôt la<br />

girofle. Et il y avait <strong>au</strong>ssi un chien.<br />

—Un chien ?<br />

—J’ai trouvé des touffes de poils noirs sur pla<strong>ce</strong>, expliqua Ulrika. Ainsi que des empreintes de pattes.<br />

Von Zechlin et ses hommes les ont trouvées eux <strong>au</strong>ssi et ils semblaient persuadés d’avoir découvert un<br />

indi<strong>ce</strong> important, même si je n’en suis pas si sûre. Je n’avais pas perçu <strong>ce</strong>tte odeur de chien sur le corps<br />

d’Alfina, ni sur la clôture où elle a été retrouvée.<br />

—Une odeur de décomposition, un sorcier qui empeste la girofle, un chien, énuméra Gabriella d’un air<br />

pensif. Quelle énigme ! Je me demande si tout <strong>ce</strong>la a un rapport avec <strong>ce</strong>s meurtres…<br />

Ulrika se savonna les mains, puis elle commença à se nettoyer le visage. Elle s’arrêta, puis se tâta les<br />

joues et le front. Elle ne sentit pas la moindre cicatri<strong>ce</strong>. Elle eut le réflexe de vouloir se regarder dans le<br />

miroir, mais elle ne put rien voir, bien sûr. Elle se tourna vers Gabriella.<br />

—Maîtresse ? Mon visage. Est-il… ?<br />

Gabriella lui sourit.<br />

—Aucune tra<strong>ce</strong>, lui répondit-elle. Le sang nous soigne, s<strong>au</strong>f des blessures trop importantes. Allez,<br />

dépêche-toi, ajouta-t-elle avec un geste d’impatien<strong>ce</strong>. Peut-être Hermione a-t-elle résolu <strong>ce</strong> mystère et<br />

nous pourrons alors retourner en Sylvanie pour y prendre un repos bien mérité.<br />

Ulrika leva le bas de sa robe et évita une flaque de boue lorsqu’elle s<strong>au</strong>ta du carrosse devant l’<strong>au</strong>berge<br />

où Rodrik était des<strong>ce</strong>ndu, un établissement à l’apparen<strong>ce</strong> très respectable nommé L’Oreille de la Truie.<br />

La neige tombée la nuit précédente avait fondu durant la journée et des rigoles d’e<strong>au</strong> dévalaient les rues.<br />

Elle s’arrêta pour lisser ses longues nattes, puis elle franchit la porte basse pour pénétrer dans une piè<strong>ce</strong><br />

calme dans laquelle brûlait un bon feu et où de grassouillets marchands affalés dans de luxueux f<strong>au</strong>teuils<br />

discutaient entre eux à voix basse. Ulrika était sur le point d’aller jusqu’<strong>au</strong> comptoir du ré<strong>ce</strong>ptionniste<br />

pour qu’il envoie quelqu’un frapper à la porte de la chambre de Rodrik quand elle le vit. Il était écroulé<br />

dans un f<strong>au</strong>teuil à h<strong>au</strong>t dossier près de la cheminée, les deux jambes tendues, les talons de ses bottes<br />

presque dans les braises.<br />

Ulrika traversa la piè<strong>ce</strong> en ignorant le regard insistant des hommes sur son passage. Dans sa tenue de<br />

tous les jours, elle attirait déjà les regards, mais <strong>ce</strong>la n’avait rien à voir avec <strong>ce</strong>ux qui se posaient sur elle<br />

en <strong>ce</strong>t instant. Et tout <strong>ce</strong>la, juste par<strong>ce</strong> qu’elle portait une robe et une perruque. Les hommes ne<br />

s’intéressaient-ils donc qu’à l’emballage sans jamais se soucier de <strong>ce</strong> qu’il y avait dedans ?

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