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cause d’eux et vous, vous êtes toujours en vie ! Je vous hais ! Laissez-moi !
Il plongea son visage entre ses mains, Gabriella regarda Ulrika et roula des yeux. Ulrika fronça les
sourcils devant autant de mépris de la part de la comtesse. L’homme était bien naïf, certes, de croire à
une telle fable, mais il méritait tout de même un peu de compassion.
Gabriella essaya à nouveau, en posant cette fois-ci une main sur la large nuque d’Aldrich.
—Messire, je comprends votre colère et vous avez raison. C’est en effet une intrigue qui a tué Alfina.
Je suis venue à Nuln pour mettre un terme à ces massacres et je suis navrée du plus profond de mon cœur
de ne pas être arrivée à temps pour la sauver.
—Avez-vous seulement un cœur ? sanglota Aldrich.
—Vous savez qu’Alfina en avait un.
—Oui, elle en avait un, continua de pleurer le gros homme.
Gabriella lui souleva le visage et le tourna afin de plonger son regard dans le sien.
—Je vais être honnête avec vous, messire. Dame Hermione m’a envoyée vers vous pour vous faire
taire. Pour vous séduire afin que vous ne couriez pas trouver les chasseurs de sorcières ou les gens du
guet.
Aldrich cligna des yeux, stupéfait. Il ouvrit la bouche, mais ne dit rien.
Gabriella lui adressa un sourire triste.
—Vous voyez. C’est la vérité. Mais je ne suis pas aussi cynique que certaines de mes sœurs, je sais
que je ne pourrai jamais remplacer Alfina dans votre cœur. Je sais reconnaître le vrai amour quand j’en
vois un, je ne vais donc pas tenter de vous tromper. Je me contenterai de respecter votre chagrin si vous,
en retour, vous promettez de respecter notre secret.
—Je… je ne vous comprends pas, dit le maître de guilde.
Gabriella sembla soudain mal à l’aise.
—Je dois rester ici et prétendre vous avoir séduit, car je ne peux pas aller à l’encontre des ordres de
Dame Hermione, mais je vais vous laisser en paix pour pleurer votre chère Alfina si vous me promettez
de garder la nature de sa mort secrète et de ne pas révéler notre existence aux autorités.
—Mais je ne veux pas de vous ici ! marmonna Aldrich. Je veux Alfina !
—Je puis vous assurer que je n’ai pas plus envie que vous d’être ici, répondit Gabriella. Mais puisque
ni vous ni moi n’avons le choix, je vais faire en sorte que notre cohabitation forcée soit la plus discrète
possible. Sa main se déplaça sur son épaule. Voilà, je vais vous faire une promesse. Vous me verrez
aussi rarement que je vois moi-même le soleil. En retour, ai-je votre parole ?
Aldrich secoua la tête.
—Il semble que je n’aie pas le choix. Vous avez ma parole, mais… que dois-je dire au sujet d’Alfina ?
Et de votre présence dans cette demeure ?
Le soupir de soulagement poussé par Gabriella fut à peine perceptible.
—Nous travaillerons à cela demain. Maintenant, si vous pouviez demander à vos servantes de porter
mes affaires dans les appartements d’Alfina, je vais vous laisser à votre peine.
Il y avait d’autres larmes à l’étage, car Alfina ne laissait pas derrière elle qu’un époux, mais également
une servante. Gabriella parvint à calmer la jeune fille dont le nom était Imma. Elle n’eut cependant pas le
temps de la ménager comme elle l’avait fait pour Aldrich.
—Ne pleurez plus, mon enfant, lui dit Gabriella avec quelques gestes rassurants de la main pendant
qu’Ulrika se dépêchait de se changer à l’autre extrémité de la pièce. Nous veillerons sur vous tout comme
votre maîtresse l’a fait jusqu’à présent, ne craignez rien. Mais dans l’immédiat, vous devez nous dire
pourquoi Alfina a quitté cette maison alors qu’Hermione lui avait ordonné de n’en pas sortir. Quelqu’un