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violen<strong>ce</strong> que né<strong>ce</strong>ssaire. Lotte inclina tristement la tête, puis le suivit.<br />
Des<strong>ce</strong>ndu sur le pavé enneigé, Rodrik s’inclina froidement.<br />
—Je prie pour votre sécurité, maîtresse, dit-il avant de refermer la porte.<br />
Gabriella attendit qu’il se soit éloigné, puis elle éclata de rire.<br />
—Aussi fidèle qu’un toutou, dit-elle en secouant la tête. Et tout <strong>au</strong>ssi stupide. Cocher ? En route !<br />
lança-t-elle en frappant du doigt sur la cloison de bois.<br />
Le carrosse fit halte devant une bâtisse robuste et prospère du district K<strong>au</strong>fman, là où toutes les maisons<br />
étaient robustes et prospères, mais quelque peu sinistres néanmoins. La comtesse et Ulrika des<strong>ce</strong>ndirent<br />
du carrosse et approchèrent des lourdes portes blanches. Ulrika se dit qu’elle n’avait jamais vu une<br />
ch<strong>au</strong>ssée <strong>au</strong>ssi bien tenue, ni avec <strong>au</strong>ssi peu de caractère.<br />
Gabriella frappa et quelques secondes plus tard, un valet <strong>au</strong>stère et en livrée bleu royal ouvrit la porte<br />
et baissa les yeux vers elles.<br />
—Qu’est-<strong>ce</strong> que c’est ?<br />
—Herr Aldrich, je vous prie, lui dit Gabriella. C’est <strong>au</strong> sujet de son épouse.<br />
—Je vais voir s’il peut vous re<strong>ce</strong>voir, répondit le valet, puis il referma la porte et elles l’entendirent<br />
tirer les verrous.<br />
Elles attendirent très peu de temps avant d’entendre des pas précipités à l’intérieur, puis les verrous<br />
jouèrent à nouve<strong>au</strong>, la porte s’ouvrit pour révéler un homme gras, le regard fou et qui s’était visiblement<br />
habillé à la hâte par-dessus sa chemise de nuit.<br />
—Que savez-vous <strong>au</strong> sujet de mon épouse ! leur lança-t-il. Où est-elle ?<br />
—Je ne puis vous dire <strong>ce</strong>la en pleine rue, Herr Aldrich, lui répondit Gabriella. N’allez-vous pas<br />
m’inviter à entrer ?<br />
L’expression agitée d’Aldrich fit pla<strong>ce</strong> à l’abattement et il dévisagea Gabriella.<br />
—Vous… vous êtes l’une de ses sœurs. Oh, par Sigmar, c’est grave, n’est-<strong>ce</strong> pas ? Il s’est passé<br />
quelque chose ?<br />
—C’est grave, admit Gabriella. Puis-je entrer ?<br />
Le maître de guilde éclata en sanglots et leur fit signe d’entrer, puis il les conduisit dans un salon<br />
plongé dans la pénombre. Un valet vint pour allumer les lampes, puis il se retira, Aldrich se tourna alors<br />
vers Gabriella avec un regard implorant.<br />
—Expliquez-moi, lui demanda-t-il.<br />
—Elle est morte, messire, lui apprit Gabriella. Je suis désolée.<br />
Aldrich ferma les yeux et se laissa tomber dans un grand f<strong>au</strong>teuil.<br />
—Morte ! Je le savais. Je l’avais senti. Il leva la tête. Mais comment ? Que s’est-il passé ?<br />
—La même chose qui a tué ses sœurs, lui expliqua la comtesse. Elle a frappé à nouve<strong>au</strong>.<br />
Aldrich éclata en sanglots, son corps trembla et il s’essuya les yeux d’un pan de sa chemise de nuit.<br />
Gabriella laissa transparaître son impatien<strong>ce</strong>, puis elle tira une chaise pour s’asseoir près de lui et posa<br />
une main réconfortante sur son bras.<br />
—Messire, je suis vraiment…<br />
—Ne me touchez pas, sangsue ! Tout <strong>ce</strong>la est de votre f<strong>au</strong>te. Vous et votre satané couvent et vos foutues<br />
intrigues ! Vous l’avez tuée, comme si vous teniez vous-même le poignard !<br />
—Messire, je vous assure que…<br />
—Alfina n’était pas comme vous ! lui cria-t-il. Ce n’était pas une sorcière sans cœur ! Elle était bonne<br />
et pure et ne prenait du sang que par<strong>ce</strong> qu’elle s’était retrouvée piégée malgré elle dans un état qu’elle<br />
déplorait ! Elle ne voulait rien avoir à faire avec vos complots et vos coups bas, mais elle est morte à