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ésolution des hivers de Kislev. Elle ne laisserait plus jamais <strong>ce</strong>tte situation se reproduire.<br />

Lorsque l’ultime grain franchit le col évasé du sablier, Ulrika se retourna vers Quentin, totalement<br />

apaisée.<br />

—C’est l’heure, dit-elle.<br />

—Oui, maîtresse. Merci, maîtresse.<br />

Le jeune chevalier se leva et ouvrit le col de son gilet, puis lui présenta son cou en penchant la tête.<br />

Elle s’approcha de lui, il ne présentait plus <strong>au</strong>cun signe de peur, seulement de l’excitation. Sa respiration<br />

s’accéléra et la sueur perla sur ses lèvres. Il était clair que <strong>ce</strong> n’était pas pour lui la première fois et qu’il<br />

appréciait <strong>ce</strong> moment. Il tendit les bras vers elle, ses mains tremblaient.<br />

—S’il vous plaît, maîtresse.<br />

Elle passa ses bras <strong>au</strong>tour de lui et l’attira contre elle, puis abaissa la tête pour humer le cou. C’était à<br />

son tour de trembler. Le sang était si proche et elle avait tellement faim. Elle n’avait plus à attendre.<br />

Quentin se raidit, à nouve<strong>au</strong> apeuré. Elle lui attrapa les bras, il voulut s’éloigner, la panique s’était à<br />

nouve<strong>au</strong> emparée de lui.<br />

—Je vous en supplie, maîtresse !<br />

Elle le poussa avec for<strong>ce</strong> et le fit basculer sur le lit. Il lutta pour se dégager sous elle.<br />

—Par pitié, maîtresse, ne me tuez pas !<br />

Ulrika lui écarta la tête de côté et ouvrit la bouche, mais elle s’arrêta net lorsque ses pensées reprirent<br />

le dessus sur ses instincts. Elle se m<strong>au</strong>dit elle-même. Juste après s’être promis de ne plus jamais se<br />

comporter comme une bête, elle avait failli recommen<strong>ce</strong>r à la première provocation. Un tout petit<br />

raidissement de peur avait suffi à faire surgir l’animal en elle et elle s’était trouvée à un doigt d’ouvrir la<br />

gorge de Quentin.<br />

Elle soupira et relâcha sa prise.<br />

—Je suis désolée, Quentin. Je vais faire attention, mais tu dois rester tranquille. Il est difficile de ne<br />

pas me prendre pour un chat si tu te comportes comme une souris.<br />

Le jeune chevalier hocha la tête.<br />

—Oui, maîtresse.<br />

Et il resta allongé, les bras le long du corps, immobile comme un cadavre. Elle se coucha près de lui,<br />

passa un bras sur sa large poitrine et posa sa tête contre son cou. L’impatien<strong>ce</strong> était toujours là, mais elle<br />

la repoussa et parvint à rentrer les crocs. Elle déposa ses lèvres sur son cou, il était salé par la sueur.<br />

Elle mordit dou<strong>ce</strong>ment, pas assez fort pour per<strong>ce</strong>r la pe<strong>au</strong>.<br />

Quentin grogna et il se relâcha un peu. Elle trouva la veine et mordit plus fortement. Ses crocs la<br />

transpercèrent et Quentin hoqueta, un sang riche et ch<strong>au</strong>d se répandit dans sa bouche. Un frisson de plaisir<br />

lui traversa le corps et la frénésie bestiale revint à l’ass<strong>au</strong>t. Elle dut se for<strong>ce</strong>r à ne pas arracher la gorge,<br />

à ne pas enfon<strong>ce</strong>r ses griffes dans la poitrine de sa proie. Elle se contenta de le serrer plus fort contre elle<br />

et laissa la chaleur de son cœur lui emplir la gorge et glisser jusqu’à son estomac puis jusque dans ses<br />

propres veines. Cette sensation était délicieuse, enivrante, plus forte que le kvas, plus dou<strong>ce</strong> que le<br />

brandy, plus réconfortante qu’un bouillon ch<strong>au</strong>d par une nuit froide de Kislev.<br />

Quentin gémit sous elle, elle le caressa d’une main absente tout en fermant les yeux et en se laissant<br />

immerger dans un océan de sensations, de doux murmures et de voluptueuse plénitude.<br />

—Maîtresse… souffla Quentin. Arrêtez !<br />

Elle ne comprit même pas de quoi il parlait, en fait, elle l’entendit à peine. Ces mots ne constituaient<br />

qu’une suite de notes discordantes perdues dans un chœur orchestral.<br />

—Maîtresse…

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