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vérité.<br />
—Et les femmes ? insista Schenk.<br />
—Je n’ai vu <strong>au</strong>cun signe qui puisse laisser penser qu’elles soient <strong>au</strong>tre chose que <strong>ce</strong> qu’elles avan<strong>ce</strong>nt,<br />
répondit Holmann.<br />
Ulrika se dit qu’en plus, il avait l’étoffe d’un juriste.<br />
—Pourtant, vous les aviez dénoncées <strong>au</strong>paravant, rétorqua Schenk en pointant un doigt vers Ulrika.<br />
Vous avez même qualifié <strong>ce</strong>lle-ci de vampire en ma présen<strong>ce</strong>.<br />
L’estomac d’Ulrika se serra. Elle avait oublié <strong>ce</strong>t épisode. Holmann et Schenk les avaient vues dans la<br />
cour de La Tête de Loup. Le subterfuge allait être éventé. L’affrontement s’annonçait comme inévitable,<br />
finalement.<br />
Holmann se montra embarrassé.<br />
—À <strong>ce</strong> moment… j’ai cru qu’elle l’était, car je l’ai vue combattre avec une vigueur et une agilité qui<br />
ne me semblaient pas naturelles pour une femme. Il grimaça et Ulrika comprit qu’il était <strong>au</strong> bord des<br />
larmes. Mais elle n’a rien d’une bête. C’est la fille d’un boyard, une noble guerrière qui m’a s<strong>au</strong>vé la vie<br />
à deux reprises alors que j’étais menacé par les serviteurs du monstre et qui s’est battue à mes côtés<br />
contre eux.<br />
—Vous faites un be<strong>au</strong> naïf, mon garçon, se moqua Schenk. Nous les avons vues ensemble ! Vous me<br />
l’avez désignée ! Vous avez dit que vous aviez vu ses crocs !<br />
—De quoi parlez-vous ? s’empressa d’intervenir Gabriella. Je ne me souviens pas avoir rencontré le<br />
templier Holmann avant <strong>ce</strong>tte nuit.<br />
Schenk se tourna vers elle.<br />
—Ha ! Vous voilà surprise à mentir ! N’étiez-vous pas dans <strong>ce</strong>t établissement douteux, La tête de<br />
Loup, dans le F<strong>au</strong>lestadt ? Vous avez failli nous rouler dessus avec votre carrosse !<br />
Gabriella se redressa avec une attitude offusquée.<br />
—Une maison de passe ? Au sud du fleuve ? Ne soyez pas ridicule ! Aucune dame de qualité n’<strong>au</strong>rait<br />
sa pla<strong>ce</strong> dans un tel endroit !<br />
—C’est justement là où je voulais en venir, répondit Schenk avec toujours <strong>au</strong>tant de froideur. Toujours<br />
est-il que je vous y ai vue, comtesse. Mes hommes <strong>au</strong>ssi.<br />
—Vraiment ? s’étonna Gabriella. Ou bien est-<strong>ce</strong> que vous m’en voulez tellement que vous espérez m’y<br />
avoir vue ? Elle porta la main à sa coiffure désordonnée. Dites-moi, dans <strong>ce</strong> cas, quelle était ma<br />
coiffure ? Et Ulrika, portait-elle sa perruque ou bien montrait-elle ses boucles blondes comme<br />
maintenant ?<br />
—N’essayez pas de jouer avec moi, comtesse, ricana Schenk. Vous portiez un voile et votre servante<br />
avait tiré sa cape sur sa tête pour se protéger de la lumière du jour. Une preuve de plus de votre<br />
vampirisme.<br />
Gabriella le regarda d’un air incrédule.<br />
—Vous avez vu une femme dont le visage était dissimulé par un voile et une <strong>au</strong>tre cachée sous une cape<br />
et vous avez décidé qu’il s’agissait d’Ulrika et moi ? Vraiment, capitaine, peut-être est-<strong>ce</strong> vous le naïf.<br />
Elle se tourna alors vers les hommes de Schenk.<br />
—L’un d’entre vous reconnaît-il le visage de <strong>ce</strong>s femmes ? Vous, templier ? ajouta-t-elle en se tournant<br />
vers Holmann qui était resté silencieux.<br />
Celui-ci secoua la tête, il semblait réellement perturbé.<br />
—En réalité, je ne suis pas sûr, madame. Ce n’est pas très clair.<br />
—Mais <strong>ce</strong>tte femme nous a dit que vous y seriez ! rétorqua Schenk qui commençait à rougir de colère.<br />
—Quelle femme ? demanda Gabriella. Qui vous a donné <strong>ce</strong>s f<strong>au</strong>sses in<strong>format</strong>ions ?