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CHAPITRE VINGT-HUIT
L’ÉPREUVE DU SERMENT
Mathilda glapit comme un chien et se jeta par la porte fracassée du jardin, mais les autres parurent trop
stupéfaites pour réagir. Elles se contentèrent de regarder la gouvernante faire un pas de côté et faire un
signe à l’attention de l’imposante silhouette du capitaine des chasseurs de sorcières qui entra, suivi de six
de ses lieutenants. Les templiers pénétrèrent dans la pièce en faisant claquer les talons de leurs grandes
bottes, leurs longs manteaux sur les épaules, la main sur la garde de leur épée et le regard inquisiteur.
Près d’Ulrika, le templier Holmann grogna, marmonna quelques mots emprunts de déception, et elle
entendit Famke et Hermione gronder, mais avant que les Lahmianes aient pu se trahir, Gabriella avança et
ouvrit grand ses bras en geste de bienvenue.
—Capitaine Schenk ! lança-t-elle. Je suis ravie de vous voir !
L’officier s’arrêta au beau milieu de la pièce et leva le menton.
—Vraiment ? lui demanda-t-il sèchement. Vous êtes donc si impatiente que je vous arrête ?
Gabriella posa une main sur sa poitrine et prit un air surpris.
—M’arrêter ? Mais je ne comprends pas. N’êtes-vous pas venu pour nous protéger de ces horribles
monstres qui nous ont attaquées ?
—Ne dites pas n’importe quoi, répondit Schenk. C’est vous, les monstres.
La comtesse ouvrit de grands yeux.
—Capitaine ! Qu’est-ce qui peut vous laisser croire cela ? Regardez vous-mêmes ! Nous avons été
victimes d’une terrible attaque !
Schenk la toisa d’un regard de travers.
—Vous serez les victimes de la justice de Sigmar très bientôt, séductrice. Vous…
Il venait de se rendre compte de la présence d’Holmann juste derrière Ulrika.
—Templier Holmann ? Que faites-vous ici ? lui demanda-t-il sèchement.
Holmann regarda Ulrika et elle eut soudain peur qu’il ne la trahisse, mais après une interminable
seconde, il fit un pas de côté pour révéler la tête du strige toujours sur le tapis derrière lui.
—Je… je suis venu tuer le vampire, capitaine, dit-il enfin.
Schenk regarda l’énorme et immonde tête et fit le signe du marteau sur sa poitrine.
—Par la barbe dorée de Sigmar, quelle bête ignoble est-ce donc ?
—N’avez-vous pas entendu, capitaine ? lui demanda Gabriella en avançant vers lui. Nous avons été
littéralement assiégées ici. Ce vampire et ses immondes serviteurs se sont introduits dans cette demeure
et ont tenté de nous tuer !
—Et pourquoi un vampire voudrait-il tuer d’autres vampires ?
Gabriella lui adressa un regard stupéfait, puis elle se tourna vers Hermione, Famke et Ulrika.
—Vous croyez donc toujours que nous sommes des vampires ? Il me semblait que ce malentendu avait
été dissipé ! Se dire que tant de femmes innocentes sont mortes parce que vous vous amusiez à investir le