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coin de ses lèvres.<br />
—Maîtresse, souffla-t-il. Pardonnez-moi. Pardonnez ma jalousie. Jamais je n’<strong>au</strong>rais dû vous<br />
abandonner.<br />
Gabriella prit ses mains dans les siennes.<br />
—Jamais je n’<strong>au</strong>rais dû vous rendre jaloux, mon ami. Elle déposa un baiser sur sa joue. Vous êtes<br />
pardonné.<br />
Rodrik eut la for<strong>ce</strong> d’attirer ses mains vers ses lèvres et il lui embrassa les doigts.<br />
—Merci, maîtresse. Je suis fier de mourir en vous ayant défendue. C’est <strong>ce</strong> pour quoi j’ai toujours<br />
vécu.<br />
Il inspira avec difficulté. Sa poitrine s’abaissa une ultime fois, expulsant son dernier souffle, sa tête<br />
retomba en arrière et ses yeux restèrent ouverts sur le plafond. Gabriella le regarda durant de longues<br />
secondes, puis elle tendit la main et les lui referma.<br />
—P<strong>au</strong>vre Rodrik, dit-elle avec tristesse. Sa dévotion me l’a enlevé, puis me l’a rendu pour qu’il<br />
meure.<br />
—Je suis désolée, maîtresse, dit Ulrika. J’ai l’impression que c’est mon arrivée près de vous qui l’a<br />
éloigné de sa dame.<br />
Gabriella secoua la tête.<br />
—Tu n’y es pour rien. J’<strong>au</strong>rais dû trouver un moyen de te faire une pla<strong>ce</strong> sans empiéter sur la sienne.<br />
J’ai été <strong>au</strong>ssi sotte que lui dans ma manière d’agir. Elle regarda le dos de sa main et le sang qui la tachait.<br />
C’était un idéaliste un peu fier, mais un grand cœur. Il va me manquer.<br />
Elle soupira, puis passa sa langue sur ses doigts et leva les yeux, pour les poser sur Holmann, debout et<br />
pas très à l’aise à quelques pas derrière Ulrika.<br />
—Ainsi donc, voici ton chasseur de sorcières.<br />
Ulrika acquiesça d’un signe de tête, appréhendant <strong>ce</strong> qui allait suivre.<br />
—Je vous présente le templier Friedrich Holmann, madame la comtesse.<br />
Gabriella se leva difficilement, puis fit une révéren<strong>ce</strong> à l’attention d’Holmann.<br />
—Je suis votre débitri<strong>ce</strong>, templier, dit-elle. Votre arrivée opportune m’a s<strong>au</strong>vé la vie, et très<br />
probablement <strong>ce</strong>lle de Maîtresse Ulrika.<br />
Holmann s’inclina à son tour.<br />
—Je n’ai fait que mon devoir, madame, rien de plus.<br />
Gabriella lui adressa un sourire glacé.<br />
—Et votre devoir est-il terminé, ou bien allez-vous maintenant m’arrêter ?<br />
Holmann hésita, sa main se crispa un peu sur sa hanche.<br />
—J’ai promis à demoiselle Ulrika que je ne le ferais pas, répondit-il.<br />
—Vraiment ? s’étonna Gabriella. Et vous allez tenir votre promesse ?<br />
Holmann se crispa davantage encore.<br />
—Je… je n’ai jamais rompu une promesse, madame.<br />
—C’est tout à votre honneur.<br />
—Je vous avais dit que c’était son joli cœur, ricana Mathilda.<br />
Holmann rougit légèrement.<br />
—Elle m’avait promis que je participerais à la mise à mort du monstre et que je pourrais en retirer tout<br />
le crédit.<br />
—Oh, je vois, dit Gabriella avec un petit sourire. Ceci explique <strong>ce</strong>la.<br />
Elle sembla sur le point d’ajouter quelque chose, mais c’est le moment que choisit la lourde porte du<br />
vieux donjon pour s’ouvrir, les têtes d’Hermione et de Famke apparurent dans l’embrasure, comme deux