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CHAPITRE VINGT-SEPT
ULTIME TRAHISON
Le strige rugit et enjamba Ulrika, puis il vacilla vers le chasseur de sorcières. Elle aperçut un trou fumant
dans son dos, là où la balle d’argent s’était profondément enfoncée, mais aussi la pointe de sa rapière qui
dépassait toujours. Holmann laissa tomber ses pistolets, prit une fiole de verre de sa bandoulière, puis il
la jeta vers le monstre.
—Maudite créature de la nuit ! lui cria-t-il. Par Sigmar, je vais te détruire !
Le strige détourna la fiole, mais elle se brisa tout de même et lui aspergea la main et tout le bras d’eau
bénite. Sa peau se mit à grésiller, mais la bête se contenta de ricaner sans s’arrêter d’avancer. Holmann
tira son épée, esquiva ses coups de griffes et riposta, ouvrant de nouvelles entailles dans les longs
membres, le monstre semblait à peine les sentir.
Ulrika secoua la tête afin de s’éclaircir l’esprit, puis elle se remit difficilement sur ses pieds. L’acier et
l’eau bénite ne suffiraient pas pour avoir raison de Murnau, même blessé comme il l’était. Sans l’argent
ou le feu, Holmann ne tiendrait pas longtemps.
Un reflet attira son regard un peu plus loin. La dague d’argent ! Elle gisait toujours là où l’avait laissée
tomber le sorcier. Elle chancela vers la petite arme, Murnau attrapa Holmann par un bras et le catapulta
dans le lit, tout près de Gabriella toujours inconsciente, puis il leva les griffes pour lui porter le coup de
grâce. Ulrika ramassa la dague et se jeta sur le strige, pointe en avant, visant la blessure déjà ouverte par
la balle d’argent. Elle tomba légèrement trop court, la lame ne fit que tracer une éraflure dans son flanc.
Cela suffit pourtant à attirer son attention, le strige hurla alors que se noircissaient ses chairs autour de
l’estafilade et donna de grands coups de poing derrière lui. L’énorme main la frappa en pleine poitrine et
elle fut une nouvelle fois projetée sur le parquet de bois où elle glissa sur plusieurs mètres pour finir
contre les restes de la porte donnant sur le balcon.
—Assez d’argent ! cria la bête en marchant vers elle. Assez de douleur !
Ulrika tenta de se relever, mais la suite de coups l’avait grandement affaiblie et toute la pièce tanguait
autour d’elle.
Holmann se redressa sur le lit et il jeta une autre fiole d’eau bénite dans le dos de Murnau. Le strige
beugla quand elle se brisa entre ses omoplates et que le liquide lui aspergea tout le dos, soulevant des
panaches de fumée.
—Que Sigmar me donne la force ! cria Holmann, puis il s’élança et planta sa lame dans l’énorme cou.
Murnau se retourna et lui attrapa le bras, puis il le lança en direction d’Ulrika qui venait juste de se
remettre sur ses pieds. Ils roulèrent tous les deux par la porte fracassée et se retrouvèrent sur le balcon de
pierre. La dague d’argent échappa à Ulrika et elle tomba dans le jardin en contrebas.
Holmann grogna sur Ulrika en tenant son bras meurtri. À l’intérieur de la chambre, le strige avançait
vers eux, son visage hideux était tordu de douleur, la rapière d’Ulrika toujours plantée dans son ventre.
—Levez-vous ! lança Ulrika. Il arrive !