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Elle secoua la tête.<br />
—Non. J’espère que nous parviendrons tous les deux à nous échapper, mais si les choses en arrivaient<br />
à une telle extrémité, je… Elle marqua une hésitation avant de continuer. Disons que j’ai plus souvent<br />
pensé à me suicider qu’à vous tuer.<br />
Le visage d’Holmann se fit plus troublé, mais <strong>au</strong>ssi plus intéressé.<br />
—Vous préféreriez mourir plutôt que de prendre du sang humain ? Auriez-vous du mal à supporter <strong>ce</strong><br />
que vous êtes devenue ?<br />
Ulrika renifla.<br />
—Ne tombons pas dans un tel mélodrame, templier. Je ne suis pas une de <strong>ce</strong>s héroïnes d’une tragédie<br />
de Detlef Sierck. Comme je me le suis vu répéter à plusieurs reprises, je dispose de l’opportunité de<br />
régler ma situation chaque matin lorsque le soleil se lève. Elle h<strong>au</strong>ssa les ép<strong>au</strong>les. Je suis une trouillarde<br />
et quand arrive <strong>ce</strong> moment, je préfère faire en sorte de rester en vie. Je ne vous dis <strong>ce</strong>la que pour que<br />
vous vous prépariez à faire de même.<br />
Holmann hocha la tête et détourna le regard.<br />
—Je… je me tiendrai prêt.<br />
Ulrika se dégagea du sarcophage et fit un geste pour englober le misérable campement des goules, un<br />
humour morbide s’emparait d’elle.<br />
—Et si vous réussissez, alors vous pourrez me brûler sur <strong>ce</strong> bûcher et tout sera bien pour Sigmar. Si<br />
c’est moi qui gagne, je vous ensevelirai derrière l’une de <strong>ce</strong>s plaques et j’essayerai de me souvenir des<br />
prières que disait mon père…<br />
Elle se tut soudain et observa les murs. Ses yeux s’ouvrirent en grand.<br />
—Qu’est-<strong>ce</strong> qu’il y a ? demanda Holmann soudain alarmé. Ils reviennent ?<br />
—Les plaques ! s’écria Ulrika. Je n’ai pas vérifié les plaques !<br />
Elle courut vers le mur le plus proche et examina les bords de la première plaque. Elles faisaient un<br />
peu plus de deux pieds de large et étaient boulonnées <strong>au</strong> mur à h<strong>au</strong>teur de poitrine. La première sur<br />
laquelle elle tira ne bougea pas. Elle sortit ses griffes et les fit passer derrière la plaque, puis elle tira de<br />
toutes ses for<strong>ce</strong>s. La plaque ac<strong>ce</strong>pta enfin de céder dans un grin<strong>ce</strong>ment et elle tomba <strong>au</strong> sol dans un<br />
claquement sec. Ulrika regarda à l’intérieur, un squelette portant des vêtements vieux de cinq siècles était<br />
allongé dans une niche profonde, les bras repliés sur la poitrine. Il était tel qu’on avait dû le pla<strong>ce</strong>r là.<br />
Elle jura et se déplaça devant la plaque suivante. Holmann alla tirer sur une <strong>au</strong>tre.<br />
—Heu… si vous voulez mon avis, si ça ne vient pas facilement, c’est que <strong>ce</strong> n’est pas la bonne plaque,<br />
dit-il. Ils n’<strong>au</strong>raient probablement pas boulonné de la sorte une issue de secours.<br />
Ulrika faillit rougir de confusion.<br />
—Oui, vous avez raison, templier Holmann. Excusez-moi, je me suis laissée emporter.<br />
Ils firent rapidement le tour de la première salle, essayant les différentes plaques les unes après les<br />
<strong>au</strong>tres. Ulrika commença à s’impatienter lorsqu’ils arrivèrent à la toute dernière, <strong>ce</strong>lle-ci se montra <strong>au</strong>ssi<br />
résistante que toutes les <strong>au</strong>tres. Ils se séparèrent pour aller chacun explorer l’une des salles latérales et<br />
elle trouva enfin <strong>ce</strong> qu’ils cherchaient. La plaque vint à peine eut-elle commencé à tirer dessus et Ulrika<br />
arriva tout juste à la rattraper avant qu’elle ne tombe <strong>au</strong> sol. La niche était vide à l’ex<strong>ce</strong>ption d’une<br />
généreuse couche de poussière et lorsqu’elle regarda à l’intérieur, elle vit un trou circulaire dans le<br />
marbre <strong>au</strong> fond, et un tunnel qui s’enfonçait dans le noir.<br />
—Herr Holmann ! appela-t-elle. Je l’ai trouvée !<br />
Il arriva en courant, tenant bien h<strong>au</strong>t sa torche, puis s’approcha de la niche ouverte et soupira de<br />
soulagement.<br />
—Loué soit Sigmar, dit-il. Je commençais à douter que <strong>ce</strong> passage existe.