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aller là-bas.
La première pièce était sombre, mais Ulrika parvenait à y voir assez distinctement. Holmann alla
ramasser un brandon dans le feu et vint la rejoindre. Elle repartait déjà vers l’autre pièce. Elle n’avait
rien trouvé dans la première hormis d’autres nids de feuilles et des tas d’ossements rognés.
—Votre maîtresse est une vampire, n’est-ce pas ? demanda Holmann alors qu’elle examinait les murs.
—Cela a-t-il une importance ? répondit-elle. Cette chose qui lui court après en est un, et son camarade
est un adepte des arts noirs. Ce sont eux qui menacent l’Empire de Sigmar, pas elle.
Elle jura à nouveau et ressortit de la pièce après n’avoir trouvé aucun signe de passage dérobé.
Holmann la suivit dans la troisième salle.
—Je dois venir avec vous, lui dit-il. Je dois m’assurer qu’ils seront détruits.
Ulrika éclata de rire.
—Je ne crois pas, non. Je ne pense pas que vous vous contenterez de la mort du monstre et du sorcier.
Et ajouta pour elle-même que la comtesse ne le laisserait pas en vie après ça.
—J’ai peur de devoir insister, ajouta Holmann.
Elle fit le tour de la dernière pièce, donnant des petits coups sur les dalles de marbre et écoutant
attentivement les résonances. Elle n’entendit rien de suspect, elle jura à nouveau et se retourna pour
repartir vers le portail.
Holmann se tenait là, son épée pointée vers son cœur.
—Vous ne m’empêcherez pas de faire mon devoir.
Elle soupira.
—Herr Holmann, de toute façon, je ne trouve aucun moyen de sortir d’ici, répondit-elle en ouvrant les
mains. Aucun de nous n’ira nulle part, nous sommes piégés ici.
Il lui jeta un coup d’œil soupçonneux.
—Est-ce une ruse ? Chercheriez-vous à m’écarter de cette affaire ?
Ulrika rigola.
—Au prix d’en rester à l’écart moi aussi ? Ne soyez pas bête ! Si j’avais voulu vous laisser en
arrière…
Elle fit un pas et lui attrapa le poignet avant même qu’il se soit rendu compte qu’elle venait de se
déplacer, et le lui tordit. Il siffla de douleur et son épée tomba au sol en un claquement qui se répercuta
sur les murs de la crypte.
—Je ne me serais pas laissée enfermer moi-même, lui dit-elle en se penchant sur lui.
Elle le repoussa, puis repartit vers la pièce centrale pour s’adosser à l’un des sarcophages et elle
enfouit sa tête dans ses mains.
—Je vais devoir attendre le retour du monstre et du sorcier, puis j’exercerai ma vengeance pour ce que
je n’ai pas pu empêcher.
Elle entendit racler l’épée d’Holmann sur le sol quand il la ramassa.
—Et s’ils ne reviennent pas ?
Elle leva les yeux vers lui puis réfléchit à ce qu’il se passerait si elle restait enfermée dans cet endroit
en compagnie d’Holmann pour une journée ou plus. Quand s’était-elle nourrie pour la dernière fois ? Sur
Lotte, ce matin même, juste avant que Gabriella ne la livre à la foule en furie. Elle pourrait sans doute
tenir un jour ou deux, mais ensuite…
—S’ils ne reviennent pas, alors vous devriez recharger vos pistolets avec vos balles d’argent, lui ditelle.
Il est possible que je devienne alors cette chose que vous pensez que je suis.
Une étrange expression se dessina sur le visage d’Holmann.
—Vous me pousseriez à vous tuer ?