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Elle se retira, Gabriella entraîna Ulrika et Rodrik dans le salon de musique, puis elle ferma la porte<br />

derrière eux, masquant le bruit des préparatifs dans le hall.<br />

—Il y a eu des problèmes parmi mes sœurs à Nuln, annonça-t-elle en faisant fa<strong>ce</strong> à Ulrika. Et j’ai reçu<br />

l’ordre de ma reine, de notre reine, la Dame des Monts d’Argent, de me rendre là-bas pour les assister<br />

dans <strong>ce</strong>tte crise. Je dois, bien entendu, obéir, même si <strong>ce</strong>la tombe mal, en tout cas en <strong>ce</strong> qui te con<strong>ce</strong>rne.<br />

—Vous n’allez pas me laisser seule, n’est-<strong>ce</strong> pas ? demanda Ulrika.<br />

—Ce ne serait pas une bonne idée, répondit la comtesse. Et pourtant, t’emmener avec moi à Nuln…<br />

—Madame, c’est impossible, intervint Rodrik. J’ai vu <strong>ce</strong> qu’elle a laissé du p<strong>au</strong>vre garçon. Elle n’est<br />

pas prête.<br />

—Mais la laisser ici reviendrait à la condamner, poursuivit Gabriella. Sans aide, elle deviendra <strong>ce</strong>t<br />

animal qu’elle croit déjà être.<br />

—N’ai-je pas mon mot à dire ? s’offusqua Ulrika en les entendant parler d’elle comme ils le feraient à<br />

propos d’un chien.<br />

—Absolument pas, lui répondit la comtesse avant de h<strong>au</strong>sser les ép<strong>au</strong>les et de s’adresser à nouve<strong>au</strong> à<br />

Rodrik. Elle va venir avec moi. Faites préparer ses affaires. Non, attendez. Je vais d’abord lui montrer.<br />

Allez.<br />

Rodrik n’eut pas l’air satisfait de <strong>ce</strong>tte décision, mais il se contenta de s’incliner.<br />

—Comme vous voudrez, madame.<br />

Il leur tourna le dos et se dirigea vers la porte, Gabriella adressa un petit sourire à Ulrika, un peu plus<br />

chaleureux que son attitude quelques secondes plus tôt.<br />

—J’ai une surprise pour toi. Viens.<br />

La comtesse prit la main d’Ulrika et la conduisit jusqu’à la bibliothèque du châte<strong>au</strong>, une piè<strong>ce</strong> h<strong>au</strong>te de<br />

plafond avec de grandes arches et dont les murs étaient occupés de rayonnages croulant sous les<br />

ouvrages, un endroit que la comtesse utilisait également comme bure<strong>au</strong>. Ulrika se raidit sur le seuil quand<br />

Gabriella ouvrit la porte et l’entraîna à l’intérieur, car elle eut l’impression d’aper<strong>ce</strong>voir cinq silhouettes<br />

de femmes sans tête <strong>au</strong> <strong>ce</strong>ntre de la piè<strong>ce</strong>. Elle comprit alors qu’il s’agissait de mannequins supportant de<br />

somptueuses toilettes et elle en resta tout <strong>au</strong>tant stupéfaite.<br />

—Qu’est-<strong>ce</strong> que c’est ? demanda-t-elle en regardant les mannequins.<br />

Gabriella éclata de rire et mima une danse <strong>au</strong> milieu en ouvrant les bras.<br />

—Elles sont pour toi ! lui répondit-elle. Ce clown de Krieger t’a fait faire le trajet depuis Kislev<br />

jusqu’à la Sylvanie dans la même tenue de cavalière et il ne t’a donné <strong>au</strong>cun vêtement de rechange à<br />

l’arrivée. J’ai fait retailler <strong>ce</strong>s robes qui m’appartenaient, tu es si grande, elles n’<strong>au</strong>raient pas été à ta<br />

taille. Et je trouve qu’elles t’iront à ravir, n’est-<strong>ce</strong> pas ? Tiens, regarde.<br />

Elle entraîna Ulrika d’un mannequin à l’<strong>au</strong>tre, comme si elle était une jeune fille de dix-huit ans et non<br />

un membre de l’aristocratie âgée de plus d’un millier d’années. Cette robe noire, c’est pour les<br />

cérémonies formelles, la rencontre de dignitaires, <strong>ce</strong> genre de choses. Celle-ci est plus simple, une tenue<br />

de tous les jours. Et <strong>ce</strong>lle-ci, avec <strong>ce</strong> rouge et <strong>ce</strong> la<strong>ce</strong>t, est pour les grands bals. Ne sont-elles pas<br />

charmantes ?<br />

—Oui, répondit Ulrika en passant des doigts distraits sur le velours et le satin. Elles sont magnifiques.<br />

—Et regarde ça, continua Gabriella en se tournant vers une longue perruque posée sur un support<br />

adapté posé sur une table. Un postiche réalisé avec des cheveux de vierges de Cathay, pour recouvrir<br />

<strong>ce</strong>tte vilaine toison que tu as sur la tête.<br />

Ulrika l’écoutait à peine. Ces robes étaient en réalité superbes, bien plus belles que toutes <strong>ce</strong>lles<br />

qu’elle avait pu posséder dans sa froide et dure Kislev, et même si elle était be<strong>au</strong>coup plus habituée <strong>au</strong>x<br />

tenues plus pratiques, elles faisaient ressurgir en elle une féminité oubliée. En même temps, elle essayait

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