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chasseurs, nous aussi, vous savez ?
Elle lui adressa un sourire coquin, puis fit de même à l’attention de tous les autres.
—Oh, il se pourrait bien qu’il faille plus d’un seul pieu pour me tuer, murmura-t-elle. Et il faudrait bien
toute une nuit pour m’achever ! Elle s’appuya contre le torse de celui à la mèche, cambrant son dos et
mettant sa poitrine en avant. Si seulement nous pouvions disposer d’un endroit à l’écart de toute cette
fumée et de ces vilains individus…
Il y eut un rapide échange de coups d’œil entre les garçons alors qu’ils commençaient à envisager la
possibilité d’offrir à Gabriella ce qu’elle semblait suggérer.
La comtesse parut percevoir leur hésitation, elle se tortilla à nouveau entre le beau garçon et celui à la
boucle d’oreille.
—Vous n’avez pas un endroit à vous ? susurra-t-elle. N’êtes-vous pas des gens du monde ?
À en juger par la mine des garçons, Ulrika se dit que Gabriella utilisait sur eux davantage que ses mots
et que ses charmes. Ils avaient le regard du bétail subjugué et même s’ils avaient des questions et des
objections, ils semblaient incapables de les formuler.
—Et ton local commercial, Sebastian ? demanda le séducteur en se tournant vers le rouquin. Tu y as
déjà amené des filles, non ?
—Je… je ne sais pas, répondit l’autre. Mon père…
—Mais ton père dort comme un loir à cette heure, ricana la mèche. Allez, Sebastian, fais pas ta
danseuse ! On a prêté serment, non ?
Le rouquin se passa la langue sur les lèvres.
—Je… bon, d’accord. Mais n’oubliez pas ce serment si on se fait attraper !
Ils lui assénèrent de grandes claques dans le dos en poussant des cris de victoire.
—Sacré gars ! lança la boucle d’oreille.
Le chef passa son bras sous celui de Gabriella et l’entraîna vers la sortie.
—Allez, venez, chère vampire. Vous êtes en état d’arrestation, le donjon de fer vous attend.
—Quatre donjons de fer ! rigola la mèche.
Gabriella rit elle aussi, puis elle fit signe à Ulrika en passant devant elle en compagnie des quatre
garçons.
—Par ici, Rika. Nous sortons avec ces messieurs.
Les garçons s’arrêtèrent net et ils se tournèrent pour examiner Ulrika en fronçant les sourcils.
—C’est quoi, ça ? demanda la mèche.
—Vous n’avez pas dit que vous aviez un chaperon, ajouta le séducteur.
—D’ailleurs, c’est un garçon ou une fille ? grimaça la boucle d’oreille.
—Hé, je dors pas avec ça ! protesta le rouquin.
Gabriella leur sourit et leur toucha les bras et le torse.
—Vous inquiétez pas pour Rika, mes jolis ! Elle ne fait qu’assurer ma sécurité ici.
—Dans ce cas, elle peut y rester, répondit le rouquin. Vous êtes en parfaite sécurité avec nous !
—Mais bien entendu, que je le suis, lui rétorqua Gabriella avec une voix mielleuse. Mais je ne
voudrais pas embêter vos seigneuries quand il faudra me raccompagner au matin ! Ce sera quand même
une sacrée marche pour une dame seule pour rentrer chez moi. Elle s’appuya contre le chef et le regarda
droit dans les yeux, ses lèvres tout près des siennes. Elle restera hors de vue et se fera oublier, je vous le
promets, mais j’ai peur de ne pas pouvoir vous accompagner si elle ne vient pas.
Les quatre garçons échangèrent à nouveau des regards, celui du séducteur presque suppliant, ceux des
trois autres bien moins convaincus. Mais la mèche finit par hausser les épaules.
—D’accord, dit-il. Mais elle voyagera avec le cocher, elle empeste l’eau de rose.