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n’étaient pas si min<strong>ce</strong>s que <strong>ce</strong>la. Gabriella s’arrêta et chercha une <strong>au</strong>tre possibilité. Il n’y avait <strong>au</strong>cune<br />

<strong>au</strong>tre porte. Elle jura dans son souffle et commença à resserrer ses robes <strong>au</strong>tour d’elle du mieux qu’elle<br />

put.<br />

Ulrika fit de même, elle dut s’écarter subitement lorsque deux femmes s’approchèrent en se disputant un<br />

corsage récupéré dans les bagages de la comtesse.<br />

Gabriella monta les marches puis commença à se glisser entre les trois gros bras, se pliant et se tordant<br />

pour éviter leurs ép<strong>au</strong>les et l’extrémité de leurs gourdins. Ulrika inspira bien à fond et suivit. Elle passa<br />

sans trop de problèmes entre les deux premiers, mais le troisième se tenait en retrait et il lui fallait se<br />

glisser de côté et lui passer juste devant le visage. Il bougea juste <strong>au</strong> moment où elle allait le faire et elle<br />

dut reculer contre le dos de l’homme qu’elle avait déjà dépassé.<br />

Elle parvint à s’esquiver puis à passer le troisième alors que l’<strong>au</strong>tre se retournait vers lui.<br />

—Tu veux y aller, pas vrai ? lança-t-il.<br />

Ulrika rejoignit Gabriella et toutes deux regardèrent, inquiètes.<br />

—Nan ! répondit l’homme en arrière.<br />

—Alors pourquoi tu m’as poussé ?<br />

—Ben… j’t’ai pas poussé !<br />

Gabriella serra les mains d’Ulrika dans les siennes, s’attendant à <strong>ce</strong> que les trois gars se retournent<br />

vers elles, mais ils ne le firent pas et se contentèrent de h<strong>au</strong>sser les ép<strong>au</strong>les pour continuer à surveiller le<br />

déchaînement de folie à leurs pieds.<br />

Les deux femmes soupirèrent de soulagement, puis la comtesse prit la main d’Ulrika et lui montra un<br />

escalier qui montait le long du mur de g<strong>au</strong>che.<br />

—Nous trouverons là-h<strong>au</strong>t un endroit pour attendre la fin du jour.<br />

Ulrika surveilla <strong>au</strong>tour d’elle tout en traversant la piè<strong>ce</strong>. Celle-ci était h<strong>au</strong>te de plafond, des passerelles<br />

et des chaînes y étaient suspendues <strong>au</strong>-dessus de rangées de grandes vasques alignées <strong>au</strong> sol. Il se<br />

dégageait de <strong>ce</strong>s larges récipients une odeur assommante, un mélange d’urine et d’excrément qui lui<br />

donna la n<strong>au</strong>sée. Elle se demanda comment elle ne l’avait pas remarquée plus tôt, elle se dit que c’était<br />

<strong>ce</strong>rtainement dû à son état de panique et <strong>au</strong> danger de mort immédiat.<br />

Des hommes <strong>au</strong>x pantalons roulés <strong>au</strong>-dessus des genoux s’affairaient parmi les vasques, ils y<br />

plongeaient des pe<strong>au</strong>x de bovins à l’aide de longues perches. Ulrika frissonna. Pouvait-on imaginer pire<br />

emploi ? Ils devaient avoir perdu leur odorat !<br />

Gabriella l’entraîna vers l’escalier puis jusqu’à l’étage, elles y trouvèrent un large espa<strong>ce</strong> entièrement<br />

dégagé et muni de grandes fenêtres. Des portiques en bois suspendus <strong>au</strong> plafond supportaient des pe<strong>au</strong>x<br />

tannées. Des ouvriers en étalaient d’<strong>au</strong>tres dans un coin, mais la plupart s’étaient regroupés devant les<br />

fenêtres et regardaient <strong>ce</strong> qu’il se passait dans la rue en discutant entre eux.<br />

Gabriella secoua la tête.<br />

—Cela ne conviendra pas, murmura-t-elle avant de s’engager vers le deuxième étage.<br />

L’escalier débouchait sur un couloir sombre bordé de portes fermées par des ride<strong>au</strong>x de cuir. Elles<br />

s’approchèrent de la première et jetèrent un coup d’œil. C’était une petite piè<strong>ce</strong> dans laquelle on avait<br />

entassé des pe<strong>au</strong>x prêtes à être vendues. Ulrika se dirigea vers la suivante, c’était la même chose, seule la<br />

couleur des pe<strong>au</strong>x était différente.<br />

—C’est mieux, dit Gabriella en maintenant le ride<strong>au</strong> ouvert. Viens.<br />

Ulrika entra dans la petite piè<strong>ce</strong>. Elle était longue et étroite, des tas de pe<strong>au</strong>x avaient été rangés de part<br />

et d’<strong>au</strong>tre d’un petit passage. L’extrémité était fermée par une fenêtre dont les volets avaient été tirés. Les<br />

bruits de la foule entraient par là. Ulrika marcha jusqu’à elle. Elle ne voulait pas regarder, mais elle ne<br />

put s’en empêcher. Elle grimpa sur un tas de pe<strong>au</strong>x et trouva un petit espa<strong>ce</strong> entre les volets.

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