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poignée de son arme, mais pour une étrange raison, elle ne put persuader son bras à agir, elle se contenta<br />

de rester là à le regarder retrouver son équilibre.<br />

—Je suis désolée de vous avoir déçu, templier Holmann, dit-elle.<br />

Puis elle se détourna et s’enfuit hors du m<strong>au</strong>solée pour s’enfon<strong>ce</strong>r dans la nuit froide et glacée.<br />

Ulrika se m<strong>au</strong>dit elle-même tout en courant. Quelle imbécile ! Elle <strong>au</strong>rait dû tuer Holmann lors de leur<br />

première rencontre dans les égouts. Elle ne l’avait pas fait, alors elle <strong>au</strong>rait dû le tuer dans <strong>ce</strong>tte bâtisse.<br />

Qu’est-<strong>ce</strong> qui pouvait la pousser ainsi à chercher l’amitié d’un chasseur de sorcières ? Elle pourrait<br />

prétendre que c’était pour obtenir des in<strong>format</strong>ions et l’utiliser pour se rendre dans des endroits où elle<br />

<strong>au</strong>rait eu toutes les peines du monde à entrer, mais elle savait que <strong>ce</strong> n’en était pas la véritable c<strong>au</strong>se.<br />

Était-<strong>ce</strong> par<strong>ce</strong> qu’elle n’avait d’<strong>au</strong>tre compagnie que <strong>ce</strong>lle de la comtesse Gabriella ? Ou bien par<strong>ce</strong> que<br />

Félix lui manquait ? Et pourquoi ne l’avait-elle pas tué là, dans <strong>ce</strong> m<strong>au</strong>solée, alors qu’elle en avait eu la<br />

parfaite opportunité ? Avait-elle des sentiments pour lui, ou bien n’était-<strong>ce</strong> que de la fierté mal placée ?<br />

L’avait-elle épargné juste pour avoir la satisfaction de lui prouver qu’il avait tort ?<br />

Au moins ne lui avait-elle donné <strong>au</strong>cun indi<strong>ce</strong> à exploiter. Il ne pourrait pas la suivre jusqu’à la<br />

demeure d’Aldrich. Il fallait juste qu’elle ne le croise plus jamais.<br />

D’un <strong>au</strong>tre côté, pourquoi devrait-elle avoir la moindre pitié, se demanda-t-elle. N’avait-il pas voulu la<br />

tuer juste après qu’elle lui eût s<strong>au</strong>vé la vie ? Bien sûr, elle connaissait ses raisons. Il l’avait démasquée<br />

en tant que monstre, d’après sa propre dénomination, et n’avait pas montré le moindre signe de regret,<br />

juste une rage aveugle et s<strong>au</strong>vage. Il avait combattu les goules avec bien moins de passion.<br />

Et elle savait pourquoi. Les goules n’avaient jamais prétendu être <strong>au</strong>tre chose que <strong>ce</strong> qu’elles étaient.<br />

Jamais elles n’avaient conquis son cœur.<br />

À trois maisons de <strong>ce</strong>lle du maître de guilde Aldrich, Ulrika comprit que quelque chose n’allait pas. Des<br />

cris parvinrent jusqu’à ses sens aiguisés alors qu’elle trottinait sur la ch<strong>au</strong>ssée boueuse, des cris qu’elle<br />

reconnut. Imma et Gabriella, effrayées et enragées, puis un fracas de vitre brisée et un rugissement<br />

animal.<br />

Elle accéléra et tira son sabre. Quelque chose s’en prenait à sa maîtresse ! Elle devait la protéger !<br />

Vue de sa façade, la demeure paraissait calme. La porte était fermée et la cour vide, mais les bruits<br />

provenaient des étages supérieurs et lorsqu’elle gravit en courant les marches du perron, elle aperçut des<br />

gouttes de sang.<br />

Elle tenta d’ouvrir la porte, elle était verrouillée de l’intérieur. Elle recula et donna un grand coup de<br />

botte en mobilisant toutes ses for<strong>ce</strong>s. Le battant se brisa vers l’intérieur, des éclats de bois et les verrous<br />

volèrent, et elle se jeta entre les débris, son arme déjà prête à servir.<br />

L’<strong>au</strong>stère valet d’Aldrich gisait mort dans le hall, écroulé contre l’un des murs, la gorge ouverte. Elle<br />

jura et bondit vers l’escalier qu’elle grimpa quatre à quatre. Sur le palier du premier étage, elle trouva<br />

Aldrich, sa chemise de nuit et son abdomen ouverts, ses entrailles répandues sur le tapis délicat. Il avait<br />

eu le temps de prendre une épée, mais ne semblait pas avoir eu <strong>ce</strong>lui de s’en servir.<br />

Elle courut en direction des cris et du vacarme des combats, ouvrit la porte des appartements de la<br />

comtesse pour plonger dans…<br />

L’obscurité.<br />

Jamais depuis qu’elle avait reçu le baiser de Krieger elle ne s’était sentie <strong>au</strong>ssi aveugle. Elle ne<br />

pouvait plus rien distinguer, pas même son sabre qu’elle tenait pointé devant elle, ni même la porte<br />

ouverte juste dans son dos. Elle se figea sur pla<strong>ce</strong>, effrayée et désorientée. Sa vision nocturne ne lui fut<br />

d’<strong>au</strong>cune aide, c’était comme si on lui avait enfoui la tête dans un sac. Ses <strong>au</strong>tres sens fonctionnaient

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