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Il se contentait de la regarder, la bouche grande ouverte. Ses vêtements étaient déchirés et tout son<br />

corps portait des tra<strong>ce</strong>s de morsures et de griffures.<br />

Une goule frappa Ulrika <strong>au</strong> bras, elle pivota et l’envoya voler <strong>au</strong> loin. Les <strong>au</strong>tres approchaient, et il y<br />

en avait encore plus d’une douzaine. Elle se fendit en avant et <strong>ce</strong>lles devant elle reculèrent, mais <strong>ce</strong>lles<br />

dans son dos se jetèrent sur Holmann. Elle se retourna pour les repousser, tandis que d’<strong>au</strong>tres profitaient<br />

de <strong>ce</strong>tte ouverture pour se ruer sur eux. C’était une tâche impossible. Elle ne pouvait les combattre toutes<br />

tout en veillant sur Holmann.<br />

Elle jura et posa son ép<strong>au</strong>le g<strong>au</strong>che contre la boucle de <strong>ce</strong>inturon du templier, puis le souleva du sol en<br />

faisant basculer son torse sur son dos.<br />

—Dégagez, vermine ! cria-t-elle, puis elle s’élança avec son farde<strong>au</strong> vers le h<strong>au</strong>t de la pente.<br />

Malgré ses for<strong>ce</strong>s surnaturelles, Holmann était lourd, plus grand qu’elle et presque deux fois plus large,<br />

mais elle ne ralentit pas. Elle ne voulait pas l’abandonner à une telle mort.<br />

Elle traversa le <strong>ce</strong>rcle de cyprès et tourna vers l’est, vers le mur de pierre qui séparait le cimetière du<br />

quartier du temple. Privées de la moindre charge, les goules la rattrapèrent facilement, mais elle ne <strong>ce</strong>ssa<br />

jamais les moulinets de son sabre et elles ne purent à <strong>au</strong>cun moment s’approcher. Tels des loups<br />

pourchassant un <strong>ce</strong>rf, elles se contentaient d’attendre qu’elle se fatigue et qu’elle trébuche.<br />

Ce qu’elle ne tarderait pas à faire, elle le savait, car les combats et ses blessures l’avaient affaiblie.<br />

Ses jambes fléchissaient déjà sous le poids d’Holmann. Elle chercha le mur du regard, mais ne vit qu’une<br />

suc<strong>ce</strong>ssion de talus et de tombes devant elle, se perdant dans le brouillard. Jamais elle n’y arriverait.<br />

Elle vit un vieux m<strong>au</strong>solée fatigué par les intempéries, mais globalement intact, à l’ex<strong>ce</strong>ption de la<br />

porte qui avait disparu. Elle dévia sa course vers la gueule sombre rectangulaire, puisant de l’ardeur dans<br />

<strong>ce</strong> nouvel espoir. Les goules comprirent et elles tentèrent de lui couper la route, mais elle parvint à les<br />

repousser de la pointe de son sabre.<br />

Dans un ultime effort, elle dévala une petite pente herbeuse et se jeta par la porte du m<strong>au</strong>solée, les<br />

goules sur ses talons comme une meute de f<strong>au</strong>ves albinos. Elle laissa tomber Holmann sans ménagement<br />

sur le sol recouvert de feuilles mortes, puis se retourna pour faire fa<strong>ce</strong>. Quelques goules s’étaient déjà<br />

introduites à l’intérieur, mais elle les abattit sans difficulté puis alla se pla<strong>ce</strong>r dans l’embrasure de la<br />

porte, repoussant les dernières à coups de botte.<br />

—Maintenant, venez pour voir ! ricana-t-elle.<br />

Et c’est exactement <strong>ce</strong> qu’elles firent, mais leur nombre n’avait plus <strong>au</strong>cune importan<strong>ce</strong> désormais. À<br />

c<strong>au</strong>se de l’étroitesse de l’ouverture, elles ne pouvaient plus la contourner, ni échapper <strong>au</strong> tranchant de son<br />

sabre. Elles reculèrent l’une après l’<strong>au</strong>tre, laissant <strong>au</strong> sol des doigts, un bras, un œil, pour agoniser sous<br />

les terribles blessures infligées. Finalement, après de courtes minutes de fureur, les survivantes<br />

décidèrent qu’elles en avaient eu assez et s’enfuirent en piaillant de rage et de peur, laissant derrière<br />

leurs mortes et leurs mourantes.<br />

Ulrika sortit de son abri pour achever les blessées et s’assura que ses griffes et ses crocs s’étaient<br />

rétractés avant de rentrer à l’intérieur du m<strong>au</strong>solée afin de s’assurer de l’état d’Holmann.<br />

Elle le trouva debout, appuyé contre le sarcophage <strong>ce</strong>ntral de la crypte, tête nue, la transperçant de son<br />

regard gris.<br />

Elle s’arrêta, un sentiment glacé lui enserra la poitrine.<br />

—Templier Holmann ? lui demanda-t-elle dès qu’elle put à nouve<strong>au</strong> parler. Allez-vous bien ?<br />

Holmann se redressa et s’écarta du sarcophage, puis il tituba en avant, coupant un rayon de lune qui<br />

tombait du plafond par un trou. Il leva son épée et la pointa vers elle.<br />

—Vous êtes l’un d’eux ! grogna-t-il. Vous êtes une vampire !

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