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combattait et elle rétracta ses griffes avec difficulté. Ses crocs étaient sortis eux aussi. Elle les rentra et
jeta un rapide coup d’œil au-dessus de son épaule pour voir si Holmann s’en était aperçu. Il était bien
trop occupé à lutter contre une demi-douzaine de ces créatures à coups d’épée et en leur jetant quelques
fioles d’eau bénite de plus. Quelle situation délicate ! Il lui faudrait se battre avec son seul sabre et en
prenant garde à ne pas lui dévoiler ses capacités réelles.
D’autres monstres arrivaient de toutes les directions. Elle tira sa dague et combattit à la tiléenne,
bloquant l’attaque ennemie de sa lame courte puis transperçant l’agresseur de son sabre. Les monstres
reculaient sous un tel traitement et basculaient en arrière, mais la moitié se relevaient, tellement plongés
dans leur soif sanguinaire que leurs blessures ne paraissaient que les aiguillonner davantage.
—Par la gloire de Sigmar, je vous chasse de ses terres ! rugit Holmann.
Il lança une autre fiole et deux autres goules reculèrent en hurlant, leurs chairs bouillonnant.
—Mais que sont ces créatures ? cria Ulrika, au bord de la nausée tout en tranchant et transperçant.
—Des goules ! répondit Holmann. Des humains déchus ! Des nécrophages !
Ulrika en fut embarrassée. Un humain expliquant à une vampire la nature de créatures de la nuit ! Et
pourtant, était-ce réellement si étrange ? Les connaissances de Krieger ne s’étaient pas déversées en elle
avec son sang, seulement sa fureur. Elle ne s’était pas relevée de la mort investie du savoir que tout
vampire devait posséder. Elle avait plus entendu parler de ces immondes cannibales dans des récits de
batailles des soldats de son père qu’elle n’en avait appris auprès de la comtesse Gabriella. Des pilleurs
de tombes, anthropophages, sauvages serviteurs de vampires et de nécromanciens, ils s’étaient abaissés
aussi bas qu’un être dit pensant pouvait aller, encore plus bas même que les mutants, qui eux au moins
conservaient leur intelligence.
Elle en décapita un et pivota pour faire face à deux autres, mais elle ressentit une intense douleur dans
son mollet droit. Elle baissa les yeux, une goule qu’elle pensait avoir tuée avait planté ses crocs dans sa
botte. Elle jura et abattit son sabre, lui ouvrant le crâne. Les deux autres en profitèrent pour se jeter sur
elle, elle releva son sabre, mais il était trop tard. Ils la jetèrent au sol et ils roulèrent tous droit au bas de
la pente, d’autres s’élançant à leur suite.
—Fräulein ! cria Holmann.
Elle percuta violemment une pierre de granite et aperçut entre les membres de ses agresseurs le
chasseur de sorcières tenter d’échapper à cinq créatures pour voler à son secours.
—Non ! Gardez-vous vous-même ! lui lança-t-elle, mais il ne l’entendit pas.
Une goule le percuta de dos et il tituba en avant, lançant des coups d’épée désespérés autour de lui. Une
autre lui agrippa le poignet alors qu’il allait sortir une nouvelle fiole de verre. Une troisième le mordit à
l’épaule.
—Non ! cria Ulrika.
Elle se releva d’un bond, griffes et crocs sortis et jeta les goules qui tentaient de la retenir comme s’il
s’était agi d’enfants. D’autres se jetèrent sur elle, déchirant sa tunique et ses chairs. Elle en éventra une et
trancha les bras d’une autre avant de s’élancer vers le haut de la pente.
Holmann avait été jeté au sol et frappait dans tous les sens à l’aide d’un pieu de bois tout en essayant
de dégager son épée du ventre d’une goule pendant que trois autres l’assaillaient de leurs griffes.
—Lâchez-le ! hurla Ulrika.
Elle décapita une goule et bondit par-dessus les deux autres pour atterrir sur celle accrochée au torse
d’Holmann. Elle lui déchira la gorge de ses griffes et la balança au loin par-dessus ses épaules, puis
frappa de son sabre. Les autres goules s’enfuirent et elle releva le templier. Il la regardait de ses yeux
embrumés. Avait-il vu ?
—Pouvez-vous toujours combattre ? lui demanda-t-elle.