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item 219 Anomalies du bilan du potassium - prepECN

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Objectifs :<br />

Hyperkaliémie<br />

<strong>Anomalies</strong> <strong>du</strong> <strong>bilan</strong> <strong>du</strong> <strong>potassium</strong><br />

• Savoir définir l’hyperkaliémie et reconnaître ses principales complications.<br />

• Connaître les principales causes d’hyperkaliémie et leurs caractéristiques diagnostiques.<br />

• Connaître le tra<strong>item</strong>ent d’urgence de l’hyperkaliémie menaçante.<br />

Hypokaliémie<br />

• Savoir définir l’hypokaliémie et reconnaître ses principales complications.<br />

• Connaître les principales causes d’hypokaliémie et leurs caractéristiques diagnostiques.<br />

• Connaître les principes <strong>du</strong> tra<strong>item</strong>ent de l’hypokaliémie.<br />

Sommaire<br />

Intro<strong>du</strong>ction<br />

Faq 1 - Hyperkaliemies<br />

Faq 2 - Hypokaliemies<br />

Intro<strong>du</strong>ction<br />

• Le <strong>potassium</strong> est le principal cation des liquides intracellulaires.<br />

• Le <strong>potassium</strong> est peu abondant dans le compartiment extracellulaire mais la kaliémie est très<br />

finement régulée entre 3,5 et 5,0 mmol/L.<br />

• Les transferts de <strong>potassium</strong> sont régulés par :<br />

– l’état acido-basique ;<br />

– l’insuline ;<br />

– les catécholamines et l’aldostérone.<br />

Faq 1 - Hyperaliemies<br />

A. Définition<br />

• Concentration plasmatique de <strong>potassium</strong> > 5,0 mmol/L, peut mettre en jeu le pronostic vital.<br />

• Fausses hyperkaliémies par libération de <strong>potassium</strong> <strong>du</strong> compartiment intracellulaire :<br />

– hémolyse (prélèvement laborieux avec un garrot serré, centrifugation tardive <strong>du</strong> tube d’un<br />

prélèvement au domicile) ;<br />

– hyperleucocytose ou thrombocytémie majeure.


B. Symptomatologie<br />

1. Signes cardiaques.<br />

• Modifications électrocardiographiques diffuses et progressives : successivement :<br />

– ondes T amples, pointues et symétriques ;<br />

– puis bradycardie par trouble de con<strong>du</strong>ction sino-auriculaire (diminution puis disparition de l’onde P)<br />

ou auriculo-ventriculaire ;<br />

– puis élargissement des complexes QRS ;<br />

– enfin tachycardie ventriculaire, fibrillation ventriculaire et l’arrêt cardiaque.<br />

NB : pas de parallélisme strict entre niveau d’hyperkaliémie et manifestations ECG.<br />

Si absence de toute anomalie ECG et K > 6 mmol/L : rechercher une fausse hyperkaliémie.<br />

2. Signes neurologiques.<br />

Non spécifiques, paresthésies des extrémités et de la région péribuccale.<br />

Rarement et tardivement, faiblesse musculaire voire paralysie débutant aux membres inférieurs et<br />

d’évolution ascendante.<br />

C. Étiologies<br />

1. Exces d'apport<br />

• Rarement en dehors de l’insuffisance rénale.<br />

• Infusion rapide de <strong>potassium</strong> chez l’enfant : pénicillinate de <strong>potassium</strong>, exsanguino-transfusion avec<br />

sang total conservé.<br />

2. Transfert<br />

• Acidose métabolique : kaliémie s’élève de 0,5 mmol/L si baisse de 0,1 <strong>du</strong> pH artériel.<br />

• Catabolisme cellulaire accru :<br />

- rhabdomyolyse, brûlures éten<strong>du</strong>es,<br />

- lyse tumorale,<br />

- syndrome de revascularisation post-opératoire,<br />

- hémolyse massive, hémorragie digestive sévère,<br />

- hypothermie.<br />

• Exercice physique intense<br />

• Médicaments et toxiques favorisant l’hyperkaliémie (surtout si insuffisance rénale) :<br />

– les ß-bloquants non sélectifs, et les agonistes alpha-adrénergiques,<br />

– intoxication digitalique (inhibition de la pompe Na-K-ATPase avec baisse <strong>du</strong><br />

<strong>potassium</strong> intracellulaire),<br />

3. Ré<strong>du</strong>ction de l'excretion rénale<br />

• Insuffisance rénale :


– aiguë : particulièrement en cas d’anurie ou de cause secondaire à une lyse<br />

cellulaire (rhabdomyolyse, hémolyse) ;<br />

– chronique : pré-terminale sauf si médicament associé.<br />

• Déficit en minéralocorticoides :<br />

– insuffisance surrénalienne : Addison ou rares déficits enzymatiques (21hydroxylase,<br />

3ß-hydroxydéshydrogénase) ;<br />

– syndrome d’hyporéninisme-hypoaldostéronisme avec acidose métabolique<br />

hyperchlorémique : diabète, néphropathies interstitielles, VIH… ;<br />

– iatrogènes (les plus fréquentes) : anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS),<br />

inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) et antagoniste des récepteurs de<br />

l’angiotensine II (ARA2).<br />

• Résistance à l’action de l’aldostérone, surtout médicamenteuse : diurétiques épargnant le <strong>potassium</strong><br />

(spironolactone, amiloride)<br />

La cause la plus fréquente d’hyperkaliémie reste d’origine iatrogène et<br />

liée à la prise d’IEC, d’ARA2, de diurétique épargnant le <strong>potassium</strong> ou<br />

d’AINS chez un patient ayant une hypovolémie efficace (déshydratation<br />

extracellulaire, insuffisance cardiaque).<br />

D. Diagnostic<br />

Tout hyperkaliémie impose un ECG : si absence de toute anomalie ECG avec K > 6 mmol/L :<br />

rechercher une fausse hyperkaliémie : prélèvement et analyse rapide.<br />

L’enquête étiologique nécessite :<br />

– un <strong>bilan</strong> acidobasique (<strong>bilan</strong> gazeux ou bicarbonate plasmatique veineux en l’absence de trouble<br />

respiratoire) : rechercher une acidose ;<br />

– créatininémie et kaliurèse : insuffisance rénale et déficit en minéralocorticoïdes ;<br />

– recherche d’une lyse cellulaire ou d’apport excessifs ;<br />

– recherche de facteurs favorisants d’hyperkaliémie : médicaments.<br />

E. Tra<strong>item</strong>ent<br />

L’urgence <strong>du</strong> tra<strong>item</strong>ent est d’autant plus grande que :<br />

– l’hyperkaliémie est élevée et d’installation rapide ;<br />

– avec retentissement ECG : trouble de con<strong>du</strong>ction ;<br />

– sur une cardiopathie sous-jacente.<br />

1. Les antagonistes membranaires directs<br />

• 1 à 3 ampoules de gluconate (ou de chlorure) de calcium en IV directe.<br />

• Répété après 5 minutes si anomalies de con<strong>du</strong>ction cardiaque non améliorées.<br />

• Contre-indiquée si digitaliques.<br />

2. Transfert <strong>du</strong> potassuim vers le compartiment intracellulaire<br />

• Alcalinisation : 250 à 500 ml de bicarbonate de sodium isotonique (1,4 %) ou hypertonique (100 ml à<br />

4,2 ou 50 ml à 8,4 %) IV lent, après rinçage <strong>du</strong> calcium (risque de précipitation), en l’absence<br />

d’œdème aigu <strong>du</strong> poumon, surtout si acidose associée.<br />

• Insuline : 500 à 1 000 ml de G10 % ou G30 % sur 1 à 6 heures, avec 0,5 à 2 unités d’insuline<br />

ordinaire par gramme de glucose.<br />

• Agents ß-adrénergiques (salbutamol) : mais arythmogène.<br />

3. Élimination de la surcharge potassique<br />

• Diurétiques de l’anse (furosémide, bumétamide) : LASILIX® 80 mg IVD lente, augmenté en


l’absence de réponse après 1 heure à 250 mg/IV/30 min (seringue électrique).<br />

• Résines échangeuses d’ions : KAYEXALATE® (échange un K+ contre un Na+ dans le colon) : per<br />

os (1 à 3 mesures), soit en urgence en lavement (6 à 10 mesures).<br />

• Épuration extrarénale par hémodialyse : le plus rapide et le plus efficace, impérative si oligo-anurie<br />

réfractaire ou trouble de con<strong>du</strong>ction grave à l’ECG.<br />

4. Principes de tra<strong>item</strong>ent<br />

• Kaliémie > 7 mmol/L ou trouble de con<strong>du</strong>ction grave = urgence absolue :<br />

– en l’absence d’intoxication digitalique : injection IVD de calcium ;<br />

– en l’absence d’œdème aigu <strong>du</strong> poumon : soluté bicarbonaté ou glucosé avec<br />

insuline ;<br />

– en cas d’œdème aigu <strong>du</strong> poumon : furosémide à fortes doses, Kayexalate® en<br />

lavement, et en fonction de l’évolution épuration extrarénale.<br />

• Hyperkaliémie modérée sans retentissement cardiaque : régime pauvre en <strong>potassium</strong>, Kayexalate®<br />

per os, Bicarbonate de Na 1 à 3 g par jour en gélules en cas d’acidose, et arrêt (si possible) des<br />

médicaments hyperkaliémiants.<br />

• Intoxication digitalique : anticorps neutralisants spécifiques (DIGIDOT®).<br />

• Insuffisance surrénale : 9alpha-fluorohydrocortisone (FLUDROCORTISONE®).<br />

Faq 2 - Hypokaliemeies<br />

A. Définition<br />

Concentration plasmatique de <strong>potassium</strong> < 3,5 mmol/L, peut mettre en jeu le pronostic vital.<br />

B. Symptomatologie<br />

1. Signes cardiaques.<br />

• <strong>Anomalies</strong> ECG diffuse :<br />

– dépression <strong>du</strong> segment ST ;<br />

– puis inversion de l’onde T ;<br />

– augmentation d’amplitude de l’onde U ;<br />

– puis allongement de l’espace QU ;<br />

– puis élargissement des QRS ;<br />

– puis troubles <strong>du</strong> rythme supraventricu-laires ou ventriculaires (extrasystoles,<br />

tachycardie ventriculaire, torsade de pointe, fibrillation ventriculaire).<br />

• La survenue d’arythmie est favorisée par :<br />

– cardiopathie ischémique sous-jacente ;<br />

– hypertrophie ventriculaire gauche ;<br />

– hypercalcémie ;<br />

– digitalique ou anti-arythmiques ;<br />

– hypoxie ;<br />

– torsade de pointe favorisée par hypomagnésémie et tra<strong>item</strong>ent par amiodarone.


2. Signes musculaires<br />

– crampes, myalgies ;<br />

– rare faiblesse musculaire voire paralysie débutant par accès aux membres inférieurs puis à<br />

progression ascendante ;<br />

– exceptionnelle rhabdomyolyse en cas de déplétion potassique sévère.<br />

3. Signes digestifs<br />

Constipation, iléus paralytique.<br />

4. Signes rénaux<br />

Polyurie, alcalose métabolique.<br />

C. Étiologies<br />

1. Carence d'apport<br />

– Anorexie mentale : surtout si vomissements provoqués, laxatifs ou diurétiques ;<br />

– Erreur de nutrition artificielle exclusive.<br />

2. Transfert <strong>du</strong> compartiment extracellulaire vers le compartiment intracellulaire<br />

• Alcalose : kaliémie baisse de 0,5 mmol/L par élévation de 0,1 unité <strong>du</strong> pH.<br />

• Insuline pour acido-cétose diabétique ou hyperinsulinisme réactionnel après perfusion de grandes<br />

quantités de solutés glucosés.<br />

3. Pertes de <strong>potassium</strong><br />

Pertes d’origine digestive basse : kaliurèse < 20 mmol/L<br />

– diarrhées aiguës ou chroniques, avec acidose métabolique associée (VIPômes, tumeurs villeuses,<br />

syndrome de Zollinger-Ellison, maladie des laxatifs) ;<br />

– au cours des vomissements ou des aspirations gastriques, l’hypokaliémie est davantage liée à la<br />

perte urinaire de <strong>potassium</strong> et au transfert intracellulaire secondaire à l’alcalose métabolique qu’à une<br />

perte directe de <strong>potassium</strong>.<br />

Pertes d’origine rénale : kaliurèse > 20 mmol/L<br />

• Diurétiques thiazidiques et de l’anse.<br />

• Sécrétion excessive de stéroïdes surrénaliens : surtout hyperaldostéronismes primitifs ou<br />

secondaires.<br />

• Néphropathies avec perte de sel :<br />

– acquises : néphropathies interstitielles chroniques, syndrome de levée d’obstacle,<br />

hypercalcémie, hypomagnésémie ;<br />

– tubulopathies toxiques (amphotéricine B, aminosides, polymyxine B, cisplatine), et -<br />

lactamine IV (anions dans le tube distal diminuent le gradient électrochimique) ;<br />

– congénitales : syndrome de Bartter, de Gitelman.


D. Démarche diagnostique<br />

1/ Eliminer une hypokaliémie liée à une redistribution <strong>du</strong> <strong>potassium</strong> intracellulaires.<br />

2/ Kaliurèse basse appropriée (< 20 mmol/24h) : pertes extrarénales notamment digestives basses.<br />

3/ Kaliurèse élevée inappropriée (> 20 mmol/24h) : pertes rénales.<br />

– hypertension artérielle : dosage de rénine et d’aldostérone ;<br />

– absence d’hypertension artérielle : néphropathies avec perte de sels, diurétiques, tubulopathies<br />

congénitales ou acquises.<br />

E. Tra<strong>item</strong>ent<br />

• Etiologique et symptomatique : urgence définie par le retentissement ECG.<br />

• Hypokaliémie modérée sans signe ECG : supplémentation potassique orale<br />

– aliments riches en <strong>potassium</strong> (fruits frais et secs, légumes secs, chocolat) ;<br />

– Chlorure de <strong>potassium</strong> : KALEORID®, DIFFU-K®.<br />

• Hypokaliémie sévère ou compliquée de troubles cardiaques :<br />

– Chlorure de <strong>potassium</strong> IV (seringue électrique), sans dépasser 1,5 g/heure ;<br />

– surveillance répétée de la kaliémie, <strong>du</strong> rythme cardiaque et de la veine perfusée en raison de la<br />

veinotoxicité <strong>du</strong> KCl.

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