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AfriMAP_OuestAfrica_OGE_Complet_FR

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l’indépendance dans le cadre d’une fédération avec le Soudan (l’actuel Mali) le 20 juin<br />

1960, sans quitter la communauté. L’Union Progressiste Sénégalaise (UPS) 272 , créée<br />

dès 1958 à la suite du regroupement du BDS, du PSAS et du MSUS, sera le principal<br />

artisan de ce dernier pas vers l’indépendance. Le 20 août 1960 le Sénégal accède définitivement<br />

à l’indépendance, suite à la dissolution de la Fédération du Mali.<br />

Evènements politiques après l’indépendance<br />

Une fois l’indépendance acquise, l’Assemblée Nationale composée exclusivement de<br />

membres de l’UPS élus en mars 1959, adopte la première constitution du Sénégal unitaire<br />

indépendant, le 26 août 1960. Cette constitution maintient le régime parlementaire<br />

à exécutif bicéphale initié par la constitution du 24 janvier 1959. Les trois leaders<br />

politiques UPS de l’époque se partagent ainsi le pouvoir : Lamine Gueye, Président de<br />

l’Assemblée Nationale, Mamadou Dia, Président du Conseil de Gouvernement et Léopold<br />

Sédar Senghor, Président de la République.<br />

Au bout de deux années de fonctionnement du régime, une répartition juridique<br />

confuse des pouvoirs entre le Président de la République (chef de l’Etat) et le Président<br />

du Conseil (chef du gouvernement) conjuguée avec une crise de leadership sur fond<br />

de rivalité politique au sein du parti dominant (UPS) a engendré la survenance d’une<br />

crise institutionnelle. Celle-ci a abouti à la démission de Mamadou Dia en 1962 et au<br />

changement radical du régime politique avec l’adoption d’une nouvelle constitution le 7<br />

mars 1963 instituant un régime présidentiel à la place du régime parlementaire désigné<br />

comme responsable de la crise de 1962. Le régime institué par la Constitution de 1963<br />

a été conçu en réaction à celle de 1960. Pour conjurer les démons du bicéphalisme, il<br />

fut institué un monocéphalisme exécutif avec un président détenteur exclusif du pouvoir<br />

exécutif. Pour prévenir toute crise entre l’exécutif et le législatif, il fut organisé une<br />

séparation rigide des pouvoirs avec pour corollaire la spécialisation fonctionnelle des<br />

pouvoirs (tout l’exécutif au Président, tout le législatif au parlement, tout le judiciaire<br />

au pouvoir judiciaire) et l’irrévocabilité mutuelle des pouvoirs, c’est-à-dire l’absence de<br />

responsabilité du gouvernement devant le parlement et du droit de dissolution du parlement<br />

par l’exécutif.<br />

La loi constitutionnelle de 1963 a eu pour objectif de promouvoir la stabilité politique<br />

au Sénégal qui sort du traumatisme de la crise de décembre 1962. À cet égard,<br />

par rapport à l’ordre constitutionnel existant, la loi constitutionnelle du 7 mars 1963<br />

ambitionne de s’inscrire dans une perspective de rupture qui intègre le legs du cycle<br />

précédent et consacre l’avènement d’un cycle présidentialiste. Dotée d’une longévité<br />

exceptionnelle (1963–2001), la Constitution de 1963 a eu le temps d’impulser progressivement<br />

des initiatives d’approfondissement de la démocratie et de l’État de droit.<br />

L’Etat du Sénégal hérite d’une administration fortement centralisée, sur un territoire<br />

érigé en une unité administrative, avec une population d’une grande diversité<br />

272 Voir F. Zuccarelli, Un parti politique africain : L’union progressiste sénégalaise, Paris, LG-DJ, 1970.<br />

188 ORGANES DE GESTION DES ELECTIONS EN A<strong>FR</strong>IQUE DE L’OUEST

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