AfriMAP_OuestAfrica_OGE_Complet_FR

tout le pays, qui s’est traduit par une large participation aux auditions publiques organisées
par zones et par la soumission de 1466 memoranda à l’ERC. Sans surprise, son
rapport et ses recommandations ont été largement approuvés car ils reflétaient le point
de vue de l’ensemble des Nigérians sur les causes premières de la crise de gouvernance
électorale du Nigéria et les solutions à y apporter.
Conclusions de l’ERC
Dans son rapport publié en 2008, l’ERC est arrivée aux conclusions suivantes, sur la
base de l’analyse des données rassemblées dans le cadre de sa mission. 248
(a) Dégénérescence des résultats électoraux : « L’histoire des élections au Nigéria,
depuis 85 ans, montre une dégénérescence des résultats », les élections
de 2007 étant « les pires depuis les premières élections organisées
en 1922 ».
(b) Le rôle des politiciens et leur perception du pouvoir : les élections organisées
sous un régime militaire ont été généralement plus crédibles que celles réalisées
sous un régime civil. Ceci est dû aux « efforts déployés par les hommes
politiques pour rester au pouvoir à tout prix », qui deviennent « plus désespérés
et audacieux dans la prise et la conservation du pouvoir, plus téméraires
et cupides dans leur utilisation et leurs abus de pouvoirs et plus intolérants
envers l’opposition ».
(c) Attentes des Nigérians: Les attentes élevées des Nigérians dans leur engagement
« dans la vie politique et la démocratie… ont été le plus souvent anéanties,
les politiciens et les tenants de fonctions politiques officielles ayant moins
confiance que l’électorat en des élections correctement organisées comme fondement
de la gouvernance démocratique ».
(d) Rôle des organes chargés de la gestion des élections (OGE) et des autres
agences : les dispositions constitutionnelles et juridiques relatives à l’organisation
des élections et les liens étroits entre les organes chargés de la gestion
des élections et les agences de sécurité « sont, au fil des années, devenus les
points sur lesquels les élections ont été compromises » dans le pays. En outre
« les OGE ont été accablés d’un trop lourd fardeau de responsabilités, ce qui a
affecté leur performance ».
(e) Conflits sur les résultats des élections : « Depuis la première réclamation portant
sur les élections en 1950 à ce jour, le pouvoir judiciaire a toujours constitué
le dernier recours, lorsque les règlements extrajudiciaires n’ont pas pu
résoudre les problèmes post électoraux. Si les tribunaux se sont honorablement
acquittés de cette importante responsabilité, il faudrait faire attention de
ne pas attirer trop souvent le pouvoir judiciaire dans l’arène politique, car cela
peut affecter sa crédibilité ».
(f) Education civique, morale et politique : Il y a « une nécessité impérieuse à
248 Résumé/extrait de l’ERC, op.cit., pp.18–23.
172 ORGANES DE GESTION DES ELECTIONS EN AFRIQUE DE L’OUEST