AfriMAP_OuestAfrica_OGE_Complet_FR
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la Commission électorale est impliquée dans la passation des marchés, le<br />
recrutement de son personnel, l’affectation des ressources et l’élaboration<br />
du budget électoral, moins grand est le risque d’ingérence politique des<br />
autres acteurs (comme l’indiquent les exemples du Ghana et de la Sierra<br />
Léone). Au Bénin, le fait que les structures décentralisées de la CENA<br />
soient désignées séparément signifie qu’il n’y a pas de hiérarchie claire du<br />
contrôle et que le bureau national de la CENA ne peut s’assurer que ses<br />
instructions sont suivies au niveau local. La répartition des tâches électorales<br />
entre d’autres institutions augmente le risque de mauvaise performance<br />
et de dépendance par rapport auxdites institutions. La Direcção-Geral de<br />
Apoio ao Processo Eleitoral (DGAPE) du Cap-Vert, par exemple, qui est un<br />
département du ministère de l’Intérieur, prend en charge un ensemble<br />
beaucoup plus vastes de tâches que la CENA du Bénin et, bien qu’elle<br />
soit sous le contrôle du gouvernement, elle exécute bien mieux ses tâches.<br />
Sur ce point, le Nigeria peut être considéré comme un cas exceptionnel.<br />
Alors que dans les autres pays la tendance est d’élargir l’assiette des<br />
responsabilités électorales de l’<strong>OGE</strong>, la Commission de réforme électorale<br />
du Nigéria a recommandé que certaines tâches de la CENI soient confiées<br />
à d’autres institutions à créer, y compris une commission de recensement<br />
et de régulation des partis, une commission des fraudes électo rales, une<br />
commission de délimitation des circonscriptions électorales et un centre<br />
pour les études en démocratie chargé de l’éducation civique.<br />
(vi) L’octroi à l’<strong>OGE</strong> d’un mandat lié aux partis politiques – et l’exerce d’un tel<br />
mandat – est particulièrement important. Dans les pays franco phones, il<br />
est rare que l’<strong>OGE</strong> ait un rôle dans la gestion interne des partis poli tiques.<br />
Au Ghana, la Commission électorale a entièrement pris en charge son rôle<br />
de surveillance des élections internes des partis, et a, de sa propre initiative,<br />
établi la Commission consultative inter partis (Inter Party Advi sory Committee<br />
– IPAC). L’IPAC est une institution qui renforce la confiance sans avoir de<br />
rôle officiel dans le processus électoral, dans le cadre de laquelle tous les partis<br />
briguant des élections rencontrent régulièrement la commission électorale et<br />
les autres parties prenantes concernées, de la société civile aux représentants<br />
des forces de sécurité chargées d’assurer l’ordre des élections, pour résoudre<br />
les questions qui peuvent se poser. L’IPAC a joué un rôle important dans la<br />
consolidation de la démocratie au Ghana, même si elle n’est pas expressément<br />
prévue par la loi ou la constitution. Au Nigeria, la CENI avait le pouvoir de surveiller<br />
les activités des partis en vertu de la constitution de 1999 et ce pouvoir a<br />
été renforcé par la loi électorale de 2010 ; mais ces dispositions ont par la suite<br />
été annulées à la suite d’une révision législative intervenue à la fin de l’année.<br />
En Sierra Léone, la Commission chargée de l’enregistrement des partis politiques<br />
(Political Party Registration Commission – PPRC) spécialement mise<br />
8 ORGANES DE GESTION DES ELECTIONS EN A<strong>FR</strong>IQUE DE L’OUEST