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décret l’instituant, « s’était écarté » et qu’il n’avait aucun pouvoir pour signer ce décret. La
cour a également conclu que l’élection présidentielle annulée devait être rétablie et que la
Constitution de 1989 devait prendre effet. L’ING a fait appel du jugement. Mais avant que
l’appel n’ait pu être entendu et le jugement rendu, l’ING a été renversé par un autre coup
d’état en novembre 1993 – le dernier à ce jour – qui a marqué l’arrivée au pouvoir du général
Abacha, qui était quasiment le chef d’état réel sous l’ING, en tant que dirigeant militaire. 188
Bien qu’il y ait eu espoir que l’administration Abacha allait rendre à Abiola son mandat
électoral, cet espoir ne s’est jamais matérialisé. Après son décès en 1998, le général
Abdulsalam Abubakar lui a succédé en tant que dirigeant militaire. Le programme de
transition de l’administration Abdulsalam a adopté la Constitution de 1999, toujours
en vigueur, bien qu’amendée en 2010 – et actuellement l’objet d’un examen pour voir
si la constitution, sous sa forme amendée, requiert l’aval du président pour entrer en
vigueur – et il a abouti en mai 1999 à des élections compétitives parmi les partis politiques
nouvellement enregistrés, aux niveaux des autorités administratives locales, des
gouverneurs et parlements au niveau des états et à des élections présidentielles et législatives
au niveau fédéral. Depuis, des élections ont été organisées tous les quatre ans
– en 2003 et 2007, les prochaines étant prévues en 2011. Toutefois, les élections des
autorités administratives locales, sous l’égide des Commissions électorales indépendantes
des états, ne se sont pas déroulées régulièrement comme prévu, après celles
de 1999 sous l’administration militaire ; en fait, dans un certain nombre d’états, les
commissions intérimaires chargées des autorités administratives locales ont été désignées
après 2003, par les gouverneurs, en violation de la disposition constitutionnelle
figurant à la Section7(1) de la Constitution de 1999 qui stipule que « le système du gouvernement
local par des conseils d’autorités administratives locales élues est garanti par
la présente Constitution ».
La controverse a perduré lors des élections des états et des élections fédérales organisées
en 2003, des équipes d’observation et de contrôle nationales et internationales attirant
l’attention sur leur nature biaisée sur le fond. 189 De plus, un mouvement concerté
s’est produit en 2006–2007 pour changer la disposition constitutionnelle prévoyant
une limitation à deux mandats pour le président et les gouverneurs, afin de permettre
aux tenants de ces fonctions sur le point de terminer leurs deux mandats consécutifs
de quatre ans prévus par la constitution de postuler pour un mandat supplémentaire
« étiré ». 190
188 Eghosa Osaghae, Crippled Giant: Nigeria Since independence, London: Hurst & Company, 1998, p.265.
189 European Commission, Nigeria, European Union Mission Election Observation Mission Final Report,
Abuja: European Commission Mission in Nigeria, 2003; Human Rights Watch, Nigeria’s 2003
Elections: The Unacknowledged Violence, New York, 2004; and Transition Monitoring Group, Do Votes
Count, Final Report of the 2003 General Elections, Abuja: 2003; all cited in Jibrin Ibrahim, « Elections
and their implications for democratic consolidation in Nigeria », pp.32–52, In Attahiru Jega, Haruna
Wakili and Ismaila Zango [Eds], Consolidation of Democracy in Nigeria: Challenges and Prospects, Kano:
Aminiu Kano Centre for Democratic Research and Training, 2009.
190 Jibrin Ibrahim, « Legislation and the Political Process: The Third Term Agenda and the Future of Nigerian
Democracy », Seminar Paper, Centre for Democracy and Development, London: 21 April 2006; National Civil
Society Coalition Against Third Term Agenda, « Don’t destroy our unity with third term agenda », Abuja, 2006.
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