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AfriMAP_OuestAfrica_OGE_Complet_FR

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de la période coloniale. Mais là encore, les trajectoires sont différentes. Dans certains<br />

cas, les agents préposés à la gestion des élections ont été recrutés au sein de<br />

l’administration publique coloniale elle-même ; dans d’autres, le processus a été dirigé<br />

par d’éminentes personnalités indépendantes de l’administra tion. Dans les pays<br />

francophones, durant les dernières années de l’empire coloniale, les élections se sont<br />

déroulées dans le cadre du projet colonial, avec pour objectif la conso lidation de sa légitimité<br />

(Bénin, Sénégal). Dans les pays anglophones, en revanche, les élections organisées<br />

dans les dernières années de la période coloniale ont été marquées par contexte général<br />

de défi à la colonisation ou de préparation des élites africaines au gouvernement<br />

indépendant (Nigeria, Ghana, Sierra Léone). Ces différences expliquent également, en<br />

partie, comment, dans les pays francophones, les systèmes de gestion des élections<br />

de période coloniale ont été maintenus après l’indépendance, consolidant ainsi les nouveaux<br />

régimes. Dans les pays anglophones, par contre, le rôle des organes chargés de la<br />

gestion des élections a fait partie des questions les plus contestées dans l’effervescence<br />

politique des premières années de l’indépendance.<br />

La divergence des trajectoires peut également rendre compte de la différence<br />

notée à propos de l’histoire de la violence électorale dans les (ou la plupart des) pays<br />

anglophones par rapport à celle (de la plupart) des pays francophones. Le fait que<br />

les élections organisées dans la période précédant immédiatement l’indépendance<br />

faisaient partie du proces sus de décolonisation dans les pays anglophones explique,<br />

en grande partie, la nature violente des élections dans ces pays. Au Bénin et au<br />

Sénégal, en revanche, comme dans le reste des territoires de l’Afrique occidentale<br />

française (AOF), les élections organisées dans la période d’avant l’indépendance n’ont<br />

pas eu le caractère violent puisqu’elles s’apparentaient à une formalité administrative<br />

normale où la compétition portait sur des fonctions dans les institutions coloniales<br />

parmi des candidats africains qui faisaient eux-mêmes déjà partie de l’élite coloniale.<br />

Ainsi, la violence électorale est, dans la plupart des pays francophones, un phénomène<br />

relativement nouveau survenu avec la deuxième vague de démocratisation au<br />

début des années 1990. Même au Sénégal, où la démocratisation a commencé<br />

beaucoup plus tôt que dans la plupart des pays francophones, la violence électorale<br />

dans sa forme la plus brutale est devenue une caractéristique chronique dans les<br />

compétitions électorales uniquement après la restau ration du multipartisme ouvert<br />

vers la fin des années 1970.<br />

C. Elections et réformes constitutionnelles<br />

En tant que partie intégrante de l’histoire politique de ces pays, les <strong>OGE</strong> ont été au centre<br />

des efforts de consolidation de la démocratie. Quelle que soit la trajectoire suivie, la<br />

réforme des <strong>OGE</strong> – leur statut, leurs pouvoirs et leurs fonctions – a constitué un aspect<br />

important des réformes constitutionnelles et politiques plus vastes notées dans l’ensemble<br />

des pays étudiés. Dans certains cas (Ghana, Sierra Leone), les réformes élec torales ont<br />

APERçU GéNéRAL 3

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