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AfriMAP_OuestAfrica_OGE_Complet_FR

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tout le processus électoral ainsi que du budget est également un facteur important qui<br />

lui fait gagner en indépendance par rapport à d’autres institutions de l’Etat.<br />

Le modèle de la CE : Experts non partisans<br />

Le modèle de Commission électorale choisi par le Ghana est celui d’un organe indépendant<br />

dont les membres sont des personnalités d’expérience et de renommée désignées<br />

par « consensus » par les partis politiques. Même si dans le cas du Ghana, les membres<br />

de la CE ne sont pas réellement pas désignés par consensus, mais plutôt par le président<br />

après l’avis consultatif du Conseil d’Etat, une tradition a été établie en faveur de la<br />

nomination des personnes ayant une solide expérience et des qualités professionnelles<br />

et éthiques reconnues. Cette pratique relevant du « droit coutumier » électoral est devenue<br />

un des acquis de la démocratie ghanéenne.<br />

L’expérience dans plusieurs démocraties nouvelles de la sous-région est que la présence<br />

de représentants des partis politiques ou des candidats dans la Commission électorale<br />

concourt à l’affaiblissement de l’indépendance de la CE. Les partis politiques, au<br />

lieu d’y envoyer des membres remplissant les critères de probité et d’intégrité généralement<br />

fixés par la législation, préfèrent se faire représenter par des militants préoccupés<br />

avant tout par le succès de leurs candidats ou de leurs partis. En conséquence, les<br />

comportements stratégiques afin d’influencer négativement le fonctionnement et par<br />

conséquent les performances de la Commission sont monnaie courante. C’est ainsi<br />

qu’on a pu observer des tentatives de blocage du processus électoral ou de manipulation<br />

de certains aspects de la gestion du processus électoral en vue d’influencer les résultats.<br />

C’est le cas du Bénin où 94% des membres de la Commission Electorale Nationale<br />

Autonome (l’<strong>OGE</strong> du Bénin) sont désignés par les partis politiques.<br />

Au Ghana, en revanche les partis politiques ne sont pas autorisés à envoyer des<br />

représentants à la Commission électorale. Malgré le caractère «quasiment unilatéral»<br />

de la désignation des membres de la CE par le Président de la République, le choix a<br />

porté en 1993 sur des personnalités d’expérience et possédant un degré assez élevé<br />

d’intégrité et de moralité. Les membres de la Commission sont reconnus par l’opinion<br />

comme des personnes d’expérience et d’un niveau assez élevé d’intégrité. 148 L’opinion<br />

dans une large mesure reconnaît que les membres de la Commission maîtrisent l’art<br />

de la conduite des processus électoraux. Elle pense que la compétence dont fait preuve<br />

la CE vient de longues expériences en matière de gestion des élections de ses membres<br />

et que les expériences accumulées par les membres de la CE qui ont appartenu à des<br />

Commissions antérieures (NCD et INEC) ont positivement influencé la Commission<br />

actuelle. Par exemple le Président actuel, Dr Kwadwo Afari-Gyan, était vice-présient de<br />

l’INEC alors que l’un des deux vice-présidents actuels, M. David Azey Adeenze-Kangah,<br />

était membre de la NCD et de l’INEC.<br />

148 Par exemple, E. Gymah-Boadi, A Study of Ghana’s Electoral Comission, CODESRIA Research Reports,<br />

No. 2, 2010, CODESRIA, Dakar, 2010; voir aussi entretiens au cours des focus groups organisés à<br />

Accra en vue de ce rapport, janvier 2010.<br />

GHANA 99

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