Les 4 secrets pour mieux protéger ses artères - IEDM
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n°18<br />
de la micronutrition<br />
Dossier :<br />
<strong>Les</strong> quatre <strong>secrets</strong><br />
<strong>pour</strong> <strong>mieux</strong> <strong>protéger</strong><br />
<strong>ses</strong> <strong>artères</strong>
Édito<br />
2<br />
Protéger <strong>ses</strong> <strong>artères</strong> :<br />
trop d’information<br />
tue l’information…<br />
Stopper les grais<strong>ses</strong>, faire baisser le cholestérol, perdre du poids, faire du sport,<br />
manger Crétois, prendre des antioxydants, réduire le stress… font partie des<br />
conseils destinés à nous aider à <strong>protéger</strong> nos <strong>artères</strong>.<br />
Pourtant, tous les sujets ayant subi un accident cardiaque n’étaient pas forcément obè<strong>ses</strong><br />
ou hyperstressés ; certains faisaient même beaucoup de sport, d’autres avaient un cholestérol<br />
tout à fait normal.<br />
Comment peut-on expliquer ces paradoxes, et <strong>mieux</strong> comprendre comment chacun d’entrenous<br />
peut trouver les quelques conseils appropriés à son cas personnel ?<br />
Après avoir, dans nos derniers Echos de la micronutrition n°17, étudié avec vous les moyens<br />
de <strong>mieux</strong> vivre avec son cholestérol, nous vous proposons de vous livrer “<strong>Les</strong> 4 <strong>secrets</strong> <strong>pour</strong><br />
<strong>mieux</strong> <strong>protéger</strong> <strong>ses</strong> <strong>artères</strong>”…<br />
En vous souhaitant une bonne lecture !<br />
20, rue Emériau - 75015 Paris<br />
Bien amicalement,<br />
Docteur Didier Chos<br />
Le Président de l’<strong>IEDM</strong><br />
<strong>Les</strong> “Echos de la micronutrition” ont été réalisés par l’Institut Européen de Diététique et Micronutrition (I.E.D.M.).<br />
Photos PiLeJe - Corbis - BSIP - Photodisc - Conception FLAMINGO COMMUNICATIONS - Photogravure et impression PREVIEW.<br />
<strong>Les</strong> schémas sont protégés par la loi du 11 mars 1957 concernant les Droits d’Auteur. Dépôt légal : septembre 2006.
Echos<br />
de la micronutrition<br />
Cholestérol et radicaux libres :<br />
bons ou mauvais ?<br />
g A quoi sert le cholestérol ?<br />
Le cholestérol est une graisse provenant <strong>pour</strong> un tiers de notre alimentation, les deux tiers restants<br />
étant fabriqués par notre foie. Sa mauvaise réputation fait oublier que le cholestérol est d’une<br />
importance capitale car il est impliqué dans de nombreux processus vitaux : élément constitutif des<br />
membranes cellulaires, noyau central de certaines hormones, matière première de la vitamine D…<br />
<strong>Les</strong> cellules ont donc besoin de cholestérol. Pour arriver jusqu’aux cellules, il doit transiter par la<br />
circulation sanguine, ce qui nécessite le recours à un transporteur : le LDL. Il forme ainsi le LDLcholestérol.<br />
Il existe également le HDL, qui lui se charge de ramener le cholestérol au foie, ce qui<br />
lui vaut le nom de “bon cholestérol”.<br />
LDL<br />
Transporteurs qui amènent le cholestérol vers les cellules<br />
g <strong>Les</strong> radicaux libres en quelques mots…<br />
Un peu comme les métaux, notre organisme s’oxyde et génère ce qu’on appelle des radicaux<br />
libres. La production “physiologique” de radicaux libres est un phénomène naturel et est<br />
indispensable <strong>pour</strong> maintenir certains équilibres comme la mise en place de nos systèmes de défense.<br />
Mais ces radicaux libres sont de petites bombes moléculaires qui, en cas d’excès, peuvent perturber<br />
le bon fonctionnement de l’organisme.<br />
HDL<br />
Transporteurs qui amènent le cholestérol vers le foie<br />
où il est transformé avant d’être éliminé<br />
3
Echos de la micronutrition<br />
4<br />
Oxydation,<br />
inflammation,<br />
coagulation :<br />
3 moments<br />
clés <strong>pour</strong> réagir<br />
Bien comprendre les mécanismes physiologiques permet de <strong>mieux</strong> <strong>protéger</strong> <strong>ses</strong><br />
<strong>artères</strong> en optant <strong>pour</strong> la solution la plus adaptée :<br />
g 1 ère étape : le LDL-cholestérol transporte par voie sanguine le cholestérol nécessaire aux cellules.<br />
Mais parfois, la quantité de LDL-cholestérol dans nos <strong>artères</strong> est supérieure à l’utilisation qu’en<br />
ont nos cellules et l’excédent reste donc dans les <strong>artères</strong>. Si en parallèle les vaisseaux sanguins<br />
ont été agressés pendant des mois, voire des années par les radicaux libres, les failles créées par<br />
ces derniers vont permettre l’insertion progressive des LDL-cholestérol au sein de la paroi<br />
de nos vaisseaux sanguins.<br />
g 2 ème étape : une fois insérés dans la paroi, les LDL-cholestérol vont s’oxyder et perturber<br />
le bon fonctionnement de celle-ci. La paroi va alors attirer les macrophages (variété de globules<br />
blancs) dont le rôle est de nettoyer les parois des vaisseaux. <strong>Les</strong> macrophages vont se gorger<br />
de cholestérol et devenir des cellules spumeu<strong>ses</strong> qui s’étalent en stries graisseu<strong>ses</strong> <strong>pour</strong> devenir<br />
ensuite la plaque d’athérome. L’évolution du stade des macrophages jusqu’à celui de la plaque<br />
d’athérome se fait grâce au processus d'inflammation.<br />
g 3 ème étape : si le processus d'inflammation se fait mal, la plaque d’athérome est alors fragile<br />
et peut se rompre. En cas de fissure ou de rupture, la coagulation entre en jeu. Dans certains<br />
cas, une anomalie de la coagulation se produit, entraînant la formation d’un bouchon pouvant<br />
aller jusqu’à l’obstruction de l’artère. En se bouchant, elle prive le cœur d’oxygène et c’est<br />
la crise cardiaque.
1<br />
Le LDL-cholestérol,<br />
point de départ<br />
du problème<br />
Parfois, il arrive que le taux de LDL-cholestérol dans le sang augmente. Deux situations<br />
physiologiques peuvent être à l’origine de ce phénomène :<br />
g un dérèglement du récepteur au niveau de la membrane cellulaire empêche ces dernières<br />
de pouvoir utiliser le cholestérol en quantité voulue,<br />
g le LDL-cholestérol n’arrive pas à être utilisé chez les sujets qui consomment trop de grais<strong>ses</strong><br />
saturées. De manière générale, il s’agit de sujets en surpoids qui présentent une adiposité abdominale.<br />
A ce stade, un complément alimentaire à base de policosanols permet d’aider à la baisse du<br />
LDL-cholestérol sans effets secondaires. En effet, d’après 29 études répertoriées par Chen et<br />
<strong>ses</strong> collaborateurs, une dose journalière de 10 mg de policosanols permet de faire baisser le<br />
LDL-cholestérol de 20 % au bout de 2 mois.<br />
5
Echos<br />
6<br />
de la micronutrition<br />
2<br />
Faire baisser l’oxydation<br />
et l’inflammation<br />
Lorsqu’il y a trop de LDL-cholestérol présents dans nos <strong>artères</strong>, ils vont s’oxyder et s’insèreront<br />
d’autant plus facilement dans les parois. Il faut savoir que les LDL peuvent avoir des tailles et des<br />
densités différentes. On sait aujourd’hui que plus ils sont petits et de forte densité, plus ils sont<br />
dangereux. En effet, ils sont davantage sensibles à l’oxydation, responsable par la suite du<br />
phénomène d’inflammation et de la formation de la plaque d’athérome.<br />
<strong>Les</strong> personnes à ce stade présentent généralement un embonpoint, un taux de triglycérides un<br />
peu élevé et un taux de bon cholestérol trop bas. Pour ces personnes, il est important de modifier<br />
leurs habitudes alimentaires en s’orientant vers un modèle crétois.<br />
Le secret de longévité des Crétois : leur alimentation<br />
g Boissons : majoritairement de l’eau, un verre de vin rouge ou une tasse de thé vert,<br />
g Viandes : 2-4 fois par semaine en privilégiant les volailles,<br />
g Poissons : 2 fois par semaine en préférant les poissons gras des mers froides,<br />
g Grais<strong>ses</strong> : 2 à 3 cuillères à soupe par jour <strong>pour</strong> les femmes et 3 à 4 <strong>pour</strong> les hommes, d’huile<br />
Olive-Colza,<br />
g Laitages : privilégier les laits fermentés. Pour les fromages, optez <strong>pour</strong> ceux à base de lait de<br />
chèvre ou de brebis,<br />
g Céréales : à chaque repas, elles apportent des fibres et des glucides lents,<br />
g Légumineu<strong>ses</strong> : 1-2 fois par semaine, elles contribuent à diminuer le “mauvais cholestérol”,<br />
g Fruits : 3 fois par jour, crus ou cuits,<br />
g Légumes : à volonté, ils sont pleins de vitamines.<br />
Le résultat : une alimentation riche en vitamines, minéraux et oméga 3.<br />
Pour les personnes en surpoids, la consommation d’un complément alimentaire antioxydant est<br />
également conseillée selon les besoins.
23<br />
Prévenir l’agrégation<br />
des plaquettes<br />
Comme nous l’avons vu précédemment, l’agrégation des plaquettes, permettant la coagulation,<br />
peut présenter des anomalies. L’acide alpha-linolénique (contenu dans l’huile de colza), ou oméga 3,<br />
contribue à <strong>protéger</strong> de cette anomalie. En effet, l’Etude de Lyon menée en 1994 par le professeur<br />
Serge Renaud a démontré que le modèle alimentaire crétois permettait de prévenir 70 % du<br />
risque de récidives d’un accident cardiaque.<br />
<strong>Les</strong> préconisations de l’Etude de Lyon :-<br />
g davantage de pain,<br />
g davantage de légumes,<br />
g davantage de poissons,<br />
g moins de viande (bœuf, veau, porc)<br />
mais plus de volailles,<br />
g pas un jour sans fruit,<br />
g pas de beurre ni de crème mais une<br />
association d’huiles d’olive et de colza.<br />
Seul l’acide alpha-linolénique<br />
<strong>pour</strong>rait prévenir à la fois<br />
l’infarctus et le décès cardiaque.<br />
Optimiser <strong>ses</strong> apports en acides gras essentiels, et notamment<br />
en oméga 3, est à la portée de chacun. Ainsi, la consommation<br />
quotidienne de 2 à 3 cuillères à soupe d’huile Olive-Colza<br />
chez les femmes permet de couvrir 62 % de leurs besoins<br />
en oméga 3. Pour les hommes, les recommandations sont<br />
de 3 à 4 cuillères <strong>pour</strong> des apports à hauteur de 65 % des<br />
recommandations nutritionnelles.<br />
Dans certains cas, une complémentation individualisée riche en oméga 3 peut être nécessaire <strong>pour</strong><br />
contribuer à rééquilibrer les apports lipidiques.<br />
7
Echos<br />
8<br />
de la micronutrition<br />
4 Un bon équilibre entre<br />
glucides, lipides et protéines<br />
Il est important de garder un regard critique sur les conseils alimentaires destinés à faire baisser le<br />
mauvais cholestérol. En effet, un régime aberrant préconisait de baisser la proportion de lipides à<br />
20-25 % de la ration quotidienne en contrebalançant avec une ration de 60 % de glucides. Le résultat :<br />
des LDL, certes en légère baisse, mais avec une recrudescence des LDL den<strong>ses</strong> et de petite taille,<br />
particulièrement dangereux <strong>pour</strong> la santé. Donc, évitons ce genre de manipulations et respectons<br />
la répartition judicieuse en protéines, glucides et lipides selon les principes suivants :<br />
En somme, “les 4 <strong>secrets</strong> <strong>pour</strong> <strong>mieux</strong> <strong>protéger</strong> <strong>ses</strong> <strong>artères</strong>” sont :<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
Lipides<br />
33 %<br />
Glucides<br />
< 50 %<br />
Protéines<br />
15 % à 18 %<br />
g Diminuer le mauvais cholestérol quand il reste à un taux anormalement élevé en s’aidant<br />
des policosanols.<br />
g Pour les personnes en surpoids, lutter contre l’oxydation et l’inflammation en adoptant<br />
le modèle alimentaire crétois, complété si besoin par la consommation d’un complément<br />
alimentaire antioxydant.<br />
g Dans tous les cas, avoir des apports suffisants en acide alpha-linolénique grâce notamment<br />
à la consommation d’huiles d’olive et de colza.<br />
g Respecter les grands équilibres entre les différentes familles de nutriments (grais<strong>ses</strong>,<br />
sucres, protéines) et éviter les manipulations nutritionnelles (comme se priver d’une de<br />
ces 3 familles).