P - Chambre de Métiers et de l'Artisanat des Bouches-du-Rhône
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D ossier<br />
RÉFORME DU SYSTÈME DES RETRAITES<br />
« Des aménagements<br />
nécessaires mais pas<br />
suffisants »<br />
La réforme <strong>du</strong> système<br />
<strong>de</strong> r<strong>et</strong>raites, approuvée<br />
par 88 % <strong>de</strong>s dirigeants<br />
<strong>de</strong> TPE/PME a été promulguée<br />
le 10 novembre par<br />
le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République.<br />
Des changements notables sont<br />
à prévoir, avec pour but l’équilibre<br />
<strong>du</strong> régime <strong>de</strong> r<strong>et</strong>raites en<br />
2018. L’Union professionnelle<br />
artisanale (UPA) s’est félicitée :<br />
« les conditions sont réunies<br />
pour assurer la pérennité <strong>du</strong><br />
système <strong>de</strong> r<strong>et</strong>raites par répartition<br />
». Même si l’organisation<br />
professionnelle ne la considère<br />
« pas suffisante ». Elle déplore<br />
en eff<strong>et</strong> que certains points aient<br />
été peu ou pas pris en compte.<br />
D’ailleurs, <strong>de</strong> nouveaux aménagements<br />
sont déjà étudiés <strong>et</strong><br />
c<strong>et</strong>te réforme n’est que le début<br />
d’un travail <strong>de</strong> fond sur notre<br />
système <strong>de</strong> r<strong>et</strong>raites. En attendant,<br />
voici expliqués les principaux<br />
bouleversements auxquels<br />
les artisans <strong>de</strong>vront faire face.<br />
Âge légal <strong>de</strong> départ<br />
à 62 ans<br />
L’âge légal <strong>de</strong> départ à la r<strong>et</strong>rai-<br />
E XEMPLE<br />
Virginie, employée chez un artisan<br />
fleuriste est née en 1954, elle doit donc<br />
cotiser 165 trimestres pour espérer<br />
une r<strong>et</strong>raite à taux plein. Elle a commencé<br />
à travailler à 16 ans <strong>et</strong> a subi 3 trimestres<br />
<strong>de</strong> chômage involontaire (donc<br />
comptabilisés). Son salaire annuel moyen<br />
30 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2011<br />
Comment estimer le montant <strong>de</strong> ma pension<br />
Pour évaluer le montant <strong>de</strong> vos droits <strong>et</strong> ainsi<br />
pouvoir préparer votre r<strong>et</strong>raite, il vous faudra réunir<br />
vos fiches <strong>de</strong> paie <strong>et</strong> vous munir d’une calculatrice.<br />
Voici les points à prendre en considération lors <strong>de</strong><br />
votre calcul.<br />
1. R<strong>et</strong>raite <strong>de</strong> base : elle est calculée selon la<br />
formule suivante : Revenu annuel moyen x Taux x<br />
nombre <strong>de</strong> trimestres cotisés après 1972/<strong>du</strong>rée<br />
<strong>de</strong> référence<br />
2. Revenu annuel moyen : il est calculé sur la base<br />
<strong>de</strong> vos meilleures années. Le nombre d’années prises<br />
en compte pour ce calcul varie selon l’année <strong>de</strong><br />
naissance (voir tableau 1). À partir <strong>de</strong> 2013, le nombre<br />
d’années <strong>de</strong> référence sera automatiquement <strong>de</strong> 25,<br />
quelle que soit l’année <strong>de</strong> naissance.<br />
3. Taux <strong>de</strong> r<strong>et</strong>raite : il est fixé à 50 % <strong>et</strong> le taux<br />
minimum est égal à 25 %. Vous pouvez en bénéficier<br />
une fois que vous avez cotisé le nombre d’années<br />
nécessaires (voir tableau). À 65 ans (67 ans à partir <strong>de</strong><br />
la génération 1956), la r<strong>et</strong>raite à taux plein est<br />
accordée, quelle que soit la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> cotisation.<br />
te, une <strong>de</strong>s dispositions clé <strong>de</strong><br />
la réforme, a bien été repoussé.<br />
Le recul se fera progressivement<br />
<strong>de</strong> 60 à 62 ans, d’ici<br />
2018, à raison <strong>de</strong> quatre mois<br />
supplémentaires par année à<br />
compter <strong>du</strong> 1 er juill<strong>et</strong> 2011.<br />
C<strong>et</strong>te modification ne concerne<br />
donc que les assurés appartenant<br />
à la génération 1951<br />
<strong>et</strong> plus. Cependant, le dispo-<br />
sitif carrières longues a été<br />
éten<strong>du</strong>, ce qui perm<strong>et</strong>tra aux<br />
personnes ayant commencé<br />
à travailler entre 14 <strong>et</strong> 17 ans<br />
<strong>de</strong> partir à la r<strong>et</strong>raite à taux<br />
plein en justifiant <strong>de</strong> 43 ans <strong>de</strong><br />
cotisation <strong>et</strong> un trimestre, soit<br />
<strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> plus que pour le<br />
régime classique. Si les conditions<br />
sont remplies, un départ<br />
à la r<strong>et</strong>raite sera donc envisa-<br />
est <strong>de</strong> 19 500 € (sur la base <strong>de</strong> ses<br />
25 meilleures années). Elle pourra partir<br />
à la r<strong>et</strong>raite à taux plein à 59 ans <strong>et</strong> <strong>de</strong>mi.<br />
En eff<strong>et</strong>, pour bénéficier <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong><br />
départ à la r<strong>et</strong>raite anticipée pour cause<br />
<strong>de</strong> carrière longue, il faut avoir cotisé<br />
9 trimestres <strong>de</strong> plus que la normale soit<br />
Décote : Si l’assuré veut prendre sa r<strong>et</strong>raite entre<br />
l’âge légal <strong>et</strong> l’âge <strong>de</strong> départ à taux plein <strong>et</strong> qu’il n’a<br />
pas cotisé suffisamment, son taux sera minoré en<br />
fonction <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> trimestres manquants <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
son année <strong>de</strong> naissance. La décote appliquée au<br />
taux sera <strong>de</strong> 1,25 % par trimestre manquant (soit 5 %<br />
par an). Pour les années antérieures, se reporter<br />
au tableau <strong>de</strong> l’Arrco.<br />
Surcôte : En cas <strong>de</strong> prolongement <strong>de</strong> carrière<br />
au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’âge légal <strong>et</strong> alors que l’assuré bénéficie<br />
<strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> trimestres suffisant, il bénéficie<br />
d’une majoration <strong>de</strong> pension <strong>de</strong> 0,75 % par trimestre<br />
supplémentaire, soit 3 % par an.<br />
4. Validation <strong>de</strong> trimestres : elle est calculée en<br />
fonction <strong>de</strong>s revenus cotisés <strong>et</strong> non en fonction <strong>du</strong><br />
temps <strong>de</strong> travail. Si le montant <strong>de</strong> la cotisation est<br />
insuffisante (minimum 200 fois le SMIC horaire par<br />
trimestre), l’assuré ne comptabilisera qu’un seul<br />
trimestre au lieu <strong>de</strong> quatre.<br />
5. Durée <strong>de</strong> référence : Variable selon le nombre<br />
d’années cotisées (voir tableau 1).<br />
geable à 60 ans ou avant. Un<br />
report légitime pour Jérôme<br />
Boutel, 47 ans, artisan chocolatier<br />
à Caen : « On a tous<br />
envie <strong>de</strong> partir le plus tôt possible<br />
mais il faut être réaliste, il<br />
nous faut travailler plus même<br />
si <strong>de</strong>s aménagements sont à<br />
faire en termes <strong>de</strong> pénibilité.<br />
Je suis d’ailleurs prêt à payer<br />
pour ça. »<br />
174 trimestres pour Virginie (165+9). Ayant<br />
commencé à 16 ans, elle pourra donc<br />
sol<strong>de</strong>r sa r<strong>et</strong>raite à taux plein à 59,5 ans.<br />
19 500 x 0,5 x (174/164) = 10 344,50 €<br />
Virginie pourra donc partir à la r<strong>et</strong>raite<br />
à 59,5 ans avec une pension d’un montant<br />
<strong>de</strong> 10 344,50 €.