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PORTRAIT
À 40 ans, Farid Berrada, lauréat des grandes écoles françaises
et américaines, tient les commandes de l'une des
entreprises les plus importantes de son secteur: Colorado.
Un patron
tout en couleurs
La peinture, c'est sa passion. S'il
n'était pas patron d'une grande
société casablancaise opérant
dans l'industrie de la peinture, il aurait
été artiste peintre. Il aime les couleurs
et les mélanges de couleurs. C'est son
boulot, sa vie. À 40 ans, Farid Berrada
tient les commandes de l'une
des entreprises les plus importantes
de son secteur: Colorado.
Aujourd'hui, il en a fait un bijou,
une valeur sûre, prête à s'introduire
en bourse. Fils de Me
Mohamed Berrada,
grand avocat, militant
engagé et ancien
journaliste,
Farid a été élevé
dans un milieu
qui consacre
les valeurs
du travail, du
sérieux et
du sacrifice. De son père, il a hérité cette
formidable force de caractère mêlée
du respect des droits et d'autrui.
De retour de France, où il a obtenu en
1989 une licence en sciences économiques
à l'université de la Sorbonne, il
entre de plain-pied dans le monde pro-
Rachetée dans les années 70,
alors qu'elle n'était qu'un simple
garage, la société s'agrandit vite.
fessionnel aux côtés de son père, qui assurait
la gestion de Colorado, encore petite
à l'époque (son chiffre d'affaires ne
dépassait pas 15 millions de dirhams et
son personnel une trentaine d'employés).
Rachetée à des Français dans
les années 70, alors qu'elle n'était qu'un
simple garage logé aux Roches noires
à Casablanca, la société s'agrandit vite,
au rythme d'une gestion rigoureuse
mais sereine.
L'esprit vif, Farid apprend rapidement
les règles du métier, aidé par une forte
mémoire et un bon sens sans faille.
En 1991, il décide de renforcer sa formation
et s'expatrie de nouveau,
mais, cette fois-ci, aux Etats-Unis
où il a décroché, une année après,
un certificat supérieur en business
management, à l'université
de Los Angeles.
Juste après, rappelé une
nouvelle fois par le devoir
familial, il rentre
au pays, et prend en
main la gestion effective
de Colorado.
Là, il ne tardera
pas à faire ses
Farid Berrada.
preuves. Il crée d'abord un grand laboratoire
de qualité et de recherche et
développement pour un investissement
entièrement financé par les fonds propres
de l'entreprise.
Ce qui était au départ un simple coup
d'essai s'est révélé un véritable coup de
maître. Le laboratoire a per-
mis à l'entreprise de gagner
en notoriété sur des produits
réputés de qualité.
Capitalisant sur cet acquis, il
ouvre ensuite plusieurs chantiers:
il élargit la capacité de production
de l'entreprise en automatisant toute la
chaîne de fabrication, forme une dynamique
force de vente, informatise à
grande échelle, et pour la première fois
dans l'histoire du secteur de la peinture,
il lance des campagnes de communication
tous azimuts.
En guise d'exemple: Farid Berrada se
félicite que Colorado ait été la première
entreprise marocaine à s'offrir les services
de l'affichage urbain. «C'était au
début des années 90 où il n'y avait que
les tableaux de petite taille, installés à
des endroits dispersés de la ville », se
rappelle-t-il, nostalgique.
Ce jeune homme, au regard incisif et
au verbe facile, a réussi sur toute la ligne.
Aussi bien dans sa carrière professionnelle
comme dans sa vie personnelle.
Marié très jeune, père de deux
enfants, M. Berrada s'estime aujourd'hui
très heureux, mais il veut encore
consacrer beaucoup d'énergie à son affaire:
Colorado. Il veut, en faire, tôt ou
tard, une entreprise internationale,
à l'image des grandes marques
mondiales.❏
Aïssa Amourag