EN BREF... - Maroc Hebdo International
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SOCIÉTÉ ET CULTURE<br />
La première marocaine d’Indigènes a lieu le 3 octobre 2006<br />
au Megarama de Casablanca, en présence de Rachid Bouchareb<br />
et Jamel Debbouze. Un chef d’œuvre qui répare des oublis.<br />
Indigènes, un film<br />
pour l’Histoire<br />
© Ph.DR<br />
Sami Bouajila, Jamel Debbouze, Samy Nacéri et Roschdy Zem.<br />
Si l’histoire des hommes les a<br />
oubliés, l’histoire du cinéma se<br />
souviendra sûrement, d’eux. Et<br />
ce, grâce à Rachid Bouchareb. Ce<br />
réalisateur algérien a redonné aux<br />
tirailleurs africains de la libération de<br />
la France une place dans la mémoire<br />
collective grâce à son film Indigènes,<br />
co-produit avec la France, la Belgique<br />
et le <strong>Maroc</strong>. Avec un casting emblématique,<br />
Sami Bouajila, Jamel<br />
Debbouze, Samy Nacéri et Roschdy<br />
Zem, soit les quatre comédiens maghrébins<br />
les plus connus du cinéma français,<br />
son long-métrage parle des<br />
230.000 Nord-Africains, dont 73.000<br />
<strong>Maroc</strong>ains mobilisés pour rejoindre<br />
48<br />
les 350.000 soldats, «européens» et<br />
«indigènes», de l’Armée d’Afrique du<br />
Nord commandée par le général De<br />
Lattre de Tassigny. Ils débarqueront<br />
en Sicile, en Italie, en Provence, du<br />
côté de Toulon, puis remonteront l’axe<br />
rhodanien jusqu’en Alsace.<br />
Parmi eux, quatre «indigènes», Saïd,<br />
incarné par Jamel Debbouze, Yassir,<br />
par Samy Nacéri, Messaoud, par<br />
Roschdy Zem, Abdelkader, par Sami<br />
Bouajila, et un «pied-noir» d’Oran,<br />
Martinez, par Bernard Blancan, leur<br />
sergent et chef. Loin de la victimisation,<br />
Rachid Bouchareb dessine une<br />
galerie de portraits attachants. Le gardien<br />
de chèvres illettré jamais sorti de<br />
son bled qui découvre la France. Le<br />
jeune Arabe qui n’en revient pas d’avoir<br />
une amourette avec une Française.<br />
L’intellectuel caporal, entre fascination<br />
et répulsion pour la France, rêvant<br />
de monter en grade et dénonçant les<br />
discriminations. Le «pied-noir», dur<br />
avec ses soldats, mais en même temps<br />
proche de ceux-là mêmes qui le considèrent<br />
sinon comme un Arabe, du<br />
moins comme un Africain. Des soldats<br />
métropolitains méprisants, quand<br />
ils ne sont pas indifférents.<br />
Rachid Bouchareb s’est inspiré de rencontres<br />
et de témoignages. Le goumier<br />
Yassir, il a discuté avec lui dans<br />
un foyer à Nantes. Le berger, il l’a vu<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
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