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EN BREF... - Maroc Hebdo International

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© Ph.DR La<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />

ÉCONOMIE<br />

Les agents maritimes et stevedores ont dénoncé, à Casablanca,<br />

l’absence de concertation de la part du ministère du Transport<br />

autour de la réforme portuaire.<br />

manutention<br />

navale en péril<br />

Mohamed Karia.<br />

Rien ne va plus entre<br />

le ministère des<br />

Transports et de l’Équipement,<br />

d’une part, et les<br />

agents maritimes, consignataires<br />

de navires et stevedores<br />

du <strong>Maroc</strong>, d’autre part.<br />

Regroupés au sein d’une<br />

association professionnelle<br />

très active, ces derniers ont<br />

organisé mardi 26 septembre<br />

2006 à Casablanca un débat<br />

portant sur la réforme portuaire,<br />

et auquel ont participé<br />

toutes les parties concernées:<br />

opérateurs économiques et<br />

représentants de l’administration.<br />

Ouvrant les discussions<br />

lors d’une allocution<br />

fort intéressante, le président<br />

de l’association et fondateur<br />

du groupe du transport maritime,<br />

IMTC, Commandant<br />

Mohamed Karia, n’a pas<br />

caché son amertume quant à<br />

la façon par laquelle le ministère<br />

de tutelle est en train de<br />

mener cette réforme.<br />

«Comment se fait-il qu’une<br />

loi de cette importance pour<br />

l’économie de notre pays soit<br />

conduite sans concertation<br />

avec les professionnels, en<br />

l’occurrence les agents maritimes<br />

et les stevedores?», s’interroge<br />

le commandant, sug-<br />

gérant au ministre un retour<br />

rapide aux règles qui régissent<br />

la libre concurrence dans<br />

ce secteur. Mais, de quoi s’agit-il<br />

au juste?<br />

En novembre 2005, le<br />

Parlement avait approuvé une<br />

loi autorisant la mise en application<br />

d’une réforme qui<br />

devrait toucher tous les ports<br />

du pays. L’idée consiste à<br />

mettre en place deux nouveaux<br />

opérateurs publics, qui<br />

seraient chargés de l’exploitation<br />

et la régulation des<br />

ports. Il y a d’abord l’agence<br />

nationale des ports (ANP) qui<br />

incarnera le gendarme de<br />

l’activité portuaire, ensuite la<br />

Société d’exploitation des<br />

ports (Sodep) qui s’attribuera<br />

une grande partie du trafic<br />

maritime. C’est l’ODEP<br />

(Office d’exploitation des<br />

ports) qui donnera naissance<br />

à ces deux structures: les<br />

actifs économiques et financiers<br />

de l’office seront transférés<br />

à la nouvelle agence et<br />

celui-ci deviendra une société<br />

anonyme (Sodep) dont l’ac-<br />

Karia recommande de recourir<br />

au Conseil supérieur de la<br />

concurrence.<br />

tivité sera concentrée sur la<br />

manutention à bord et à terre.<br />

Il se trouve que le ministère<br />

a pensé seul au fonctionnement<br />

de ces deux organismes,<br />

sans prendre l’avis des<br />

armateurs, négligeant au passage<br />

leurs intérêts, eux qui<br />

ont œuvré pendant de longues<br />

décennies à l’amélioration<br />

du trafic portuaire.<br />

Aussi, le Commandant Karia<br />

insiste sur un point fondamental:<br />

«Cette réforme, telle<br />

qu’elle est présentée par le<br />

ministère ne laisse aucune<br />

chance aux manutentionnaires<br />

et aux stevedores, dont<br />

l’activité risque de disparaître».<br />

À ce propos, il recommande<br />

de recourir à l’autorité<br />

du Conseil supérieur de<br />

la concurrence, seul habilité<br />

par la loi, pour statuer sur le<br />

respect de la libre concurrence<br />

lors du partage des surfaces<br />

d’exploitation entre la<br />

Sodep et les opérateurs privés.<br />

Pour leur part, les représentants<br />

du ministère sont catégoriques:<br />

«la réforme portuaire<br />

n’est qu’un maillon<br />

d’une chaîne de réformes qui<br />

ont touché d’autres secteurs<br />

comme le transport aérien et<br />

le transport routier». «Le but<br />

étant d’améliorer la compétitivité<br />

de notre économie sur<br />

le plan logistique», ajoutentils.<br />

Mais, ce que ces derniers<br />

semblent oublier, c’est que<br />

les armateurs sont pour la<br />

réforme. Seulement, ils<br />

contestent l’absence de<br />

concertation, le manque de<br />

concurrence loyale et la<br />

volonté inavouée de l’administration<br />

de tuer toute<br />

une profession: la manutention.<br />

❏<br />

Aïssa Amourag<br />

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