EN BREF... - Maroc Hebdo International

En ces temps de rentrée
judiciaire, marquée
par la reprise
de grands procès (BNDE,
BCP, CNSS, CIH…) il faut
faire une mention spéciale
pour la situation de
Abdelmoughit Slimani,
condamné, le 20 avril 2006,
par la chambre criminelle
de premier degré près la
cour d’appel de Casablanca
et dont le procès en appel
débutera le 13 octobre
2006.
La justice, il faut le rappeler,
avait eu la main lourde
pour frapper l’ancien président
de la communauté
urbaine de la métropole
économique du royaume –
une peine de 10 ans de prison
ferme et une amende
de 50.000 dirhams avec
confiscation des biens et
restitution des fonds tirés
du projet de construction
de logements à Ouled
Ziane Fouarat et dévolus à l’Etat.
Justice non pas divine mais humaine
rendue par des magistrats qui,
comme tous les citoyens, ont été surinformés
durant plus de deux ans par
le tapage médiatique judiciaire initié,
voire orchestré, autour de cette
affaire.
Les avocats n’ont eu de cesse de rappeler
que toute cette procédure a été
mise en branle par la plainte d’un
certain Jean-Victor Lovat, entrepreneur
suisse réfugié en Helvétie, et
qui avait été lui-même l’objet de
nombreuses condamnations, en particulier
pour chèques sans provision.
Les avocats s’étaient également échinés
à demander que toute la lumière
soit faite sur la “fuite” de ce Lovat,
sur un vol régulier Agadir-Genève,
alors qu’il ne disposait pas de passeport
et qu’il faisait l’objet d’un
mandat d’arrêt…
C’est dire que subsistent encore des
zones d’ombre dans cette affaire.
Celles-ci tiennent à un préjugement
de culpabilité de Abdelmoughit
Slimane: elles sont également liées
Maroc Hebdo International N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006
POLITIQUE
Si Slimani n’avait pas été un parent de Driss Basri aurait-il eu
le même “traitement?” Sans grand risque, on peut répondre par
la négative. Quel sort lui sera réservé par la Cour d’appel?
Justice pour
Abdelmoughit Slimani
© Ph.DR
Contrairement à Driss Basri,
Abdelmoughit Slimani n’a pas
choisi le fuite, confiant qu’il
est dans la justice.
à des enquêtes judiciaires qui
n’ont pas été irréprochables;
enfin, comment nier que la
personnalité de ce prévenu
est à prendre en considération.
Il faut le dire tout net: si
Slimani n’avait pas été un
parent de Driss Basri –il est
en effet le cousin de sa
femme– aurait-il eu le même
“traitement?” Sans grand
risque, on peut répondre par
la négative. L’intéressé n’a
pas manqué de le crier haut
et fort, dans de nombreuses
interviews dont une accordée
à MHI. Comment ne pas
plaider, dans cette procédure
comme dans toutes les autres,
pour une justice sereine,
équitable, tournant le dos aux
pressions de toutes sortes qui
ont pu –ou peuvent encore–
peser sur son bon déroulement
et sa bonne administration?
Driss Basri, lui, a réglé ses
problèmes par cette solution: l’exil
doré à l’étranger. Abdelmoughit
Slimani n’a pas choisi cette fuite,
confiant qu’il est dans la justice
marocaine qui ne manquera pas, en
appel, de revoir l’ensemble de ce
dossier. L’Etat de droit, qui est à l’ordre
du jour, est un projet de société
auquel tous les Marocains adhèrent.
Il implique que la justice qui est le
garant des droits de tous soit emblématique
de ce vaste chantier national
au programme du Nouveau
Règne. ❏ N. Jouhari
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