EN BREF... - Maroc Hebdo International
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uvelle formule<br />
tion dont les traits les plus saillants<br />
sont de divers ordres.<br />
Tout d’abord, cette première observation:<br />
la centralisation du pôle sécuritaire.<br />
Il aura fallu pas moins d’un<br />
septennat pour mener à bien cette entreprise.<br />
Au départ, dans les premières<br />
semaines du début de règne, la<br />
priorité a été donnée à la prise en mains<br />
de la DST, alors sous la coupe de Driss<br />
Basri. À la fin septembre 1999 donc,<br />
c’est le colonel Hamidou Laânigri qui<br />
est nommé à la tête de cette direction,<br />
il a été proposé au Souverain par les<br />
généraux Abdelaziz Bennani,<br />
Abdelhak El Kadiri et Hosni<br />
Benslimane. On le sait: l’homme n’est<br />
pas un militaire ordinaire. Une carrière<br />
plutôt heurtée, à forte exposition<br />
dira-t-on, que ce soit au Shaba, au<br />
Zaïre, ou ailleurs. Mais aussi, en interne,<br />
un parcours qui l’a vu au premier<br />
plan des spasmes de la vie politique,<br />
que ce soit lors de l’attentat du 16 août<br />
1972 contre le Boeing royal ou des<br />
événements de Moulay Bouazza, sept<br />
mois plus tard.<br />
Après quelque dix ans auprès du<br />
Cheikh Zayed, président des Émirats<br />
arabes unis, le voilà affecté à la DGED,<br />
à la tête du département du contreespionnage,<br />
auprès du général El<br />
Kadiri. Avec sa nomination à la DST,<br />
voici sept ans, il a pour lui plusieurs<br />
atouts: l’expérience, le carnet d’adresses,<br />
la connaissance des réseaux<br />
afghans de talibans contre l’occupation<br />
soviétique – autant dire qu’il a suivi de<br />
près la genèse de cette mouvance qui<br />
allait se démultiplier en une sorte d’internationale<br />
terroriste islamiste. Promu<br />
général, Hamidou Laânigri était devenu<br />
un pilier central de la sécurité; ce<br />
rôle a été renforcé par la situation créée<br />
par l’après-16 mai, laquelle a vu le<br />
Royaume s’engager résolument dans<br />
une politique antiterroriste résolue.<br />
L’homme travaillait en liaison avec<br />
Fouad Ali El Himma, ministre délégué<br />
à l’Intérieur et il avait l’avantage professionnel<br />
et psychologique d’avoir<br />
été un homme de terrain rompu aux<br />
techniques de lutte antisubversive. Il<br />
fait la Une de la presse et devient l’homme-clé<br />
de la sécurité, paraissant<br />
enjamber les autres composantes du<br />
système sécuritaire – DGED,<br />
Gendarmerie royale, 5ème Bureau des<br />
FAR. Sa position s’est encore renforcée<br />
avec la nomination de<br />
l’un de ses amis, le général<br />
Mohamed Belbachir,<br />
à la tête de la sécurité mi-<br />
Avec la<br />
nomination, à<br />
la DGSN, de<br />
Charki Draïss,<br />
proche de<br />
Ali El Himma<br />
et de Mansouri,<br />
la boucle<br />
sécuritaire est<br />
bouclée.<br />
litaire, et ce au lendemain<br />
des attentats du 16 mai<br />
2003. Quant à l’autre bras<br />
de l’appareil sécuritaire,<br />
la DGED, c’est le général Ahmed<br />
Harchi qui succède au général El<br />
Kadiri, nommé inspecteur général des<br />
FAR pour des raisons de santé.<br />
Quel est alors le tableau? Trois généraux<br />
dirigent pratiquement l’appareil<br />
sécuritaire du Royaume. Ce ne sont<br />
pas des familiers du Roi, tant s’en faut.<br />
Ils relèvent également d’une autre génération<br />
proche de la retraite.<br />
<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006<br />
Comment assurer dans ces conditions<br />
une gouvernance sécuritaire optimisée?<br />
Le Roi a en tête, probablement<br />
dès le début de son règne, le souci<br />
d’avoir la haute main sur l’appareil<br />
sécuritaire, mais il mesure aussi que<br />
la faisabilité de ce processus demande<br />
des étapes. Ainsi, deux mois après<br />
le 16 mai, le général Hamidou Laânigri<br />
est nommé à la tête de la DGSN, à la<br />
place de Hafid Benhachem. Pour tout<br />
Mohamed Yacine Mansouri<br />
autre que lui, le passage de la DST à<br />
la DGSN aurait été une promotion; or<br />
tel n’est pas le cas, même s’il a pu placer<br />
pour lui succéder l’un de ses bras<br />
droits, Ahmed Harari.<br />
Avec la nomination de Yacine<br />
Mansouri à la DGED, c’est donc un<br />
proche du Roi –camarade de promotion<br />
au Collège royal puis à<br />
l’Université– qui prend la pla-<br />
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