EN BREF... - Maroc Hebdo International

POLITIQUE
L’Association marocaine des anciens de Sciences-po a organisé
une conférence-débat avec le secrétaire général du PPS, Ismaïl
Alaoui à Casablanca. Une rencontre instructive.
La clarté du propos
C’est avec rationalisme, franchise,
responsabilité et clarté
de vision que Ismaïl Alaoui,
secrétaire général du Parti du Progrès
et du Socialisme, a répondu aux questions
posées par Tel Quel et Al Ahdath
Al Maghribia dans le cadre d’une conférence-débat
dans un hôtel casablancais
le 19 septembre organi-
sée par l’AMAPS
(Association marocaine
des anciens de sciences
po.) en vue des élections
prévue pour l’été 2007.
Tel Quel et Al Ahdath Al
Maghribia ont publié des comptes-rendus
à leurs lecteurs. Mais est-ce que
l’objectif avoué de l’AMAPS, à savoir
l’incitation et l’instauration d’un débat,
combien nécessaire en ce moment,
risque d’être atteint? My Ismail Alaoui,
à la tête d’une des premières formations
politiques du pays, ancrée à gauche, a
donné le ton qu’il faut non
pas en s’expliquant sur un
programme progressiste
mais plutôt en faisant un certain
nombre d’affirmations
– révélations et principalement:
“la monarchie de
Mohammed VI fait du très
bon travail” et “le club politique
marocain n’est pas
encore majeur et n’est pas
à la hauteur de ses responsabilités”.
L’ensemble étayé
de révélations somme toute
intéressantes, notamment
concernant la gestion du
problème de la lutte contre
l’analphabétisme qui
concerne “40% des
Marocains” assurant que le
gouvernement I de l’alter-
nance est “tombé dans la
lutte des clans” “pour des
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raisons politiciennes” et surtout affirmant
: “nous ne nous sommes jamais
investis dans la lutte contre l’analphabétisme”
. Rien que ça. Et c’est cela,
justement, qui doit permettre l’instauration
d’un débat sain, riche et constructif
à même d’apporter des réponses
claires et convaincantes, aux atteintes
Pour M. Alaoui, “le club
politique marocain n’est pas
à la hauteur de ses responsabilités”.
© Ph.DR
et autres interrogations de l’électorat
marocain, car il faut le reconnaître. Seule
cette voix est susceptible de servir de
barrage à l’immense pouvoir de l’audiovisuel
avec sa kyrielle de chaînes, sa
meute médiatique son chapelet et déformations
des faits et gestes. Seule cette
voix peut permettre une décrispation
générale à même de susciter un éveil
politique répondant aux appréhensions
justifiées et injustifiées des uns et des
autres.
Seule cette voix permettra aux partis
politiques de sortir de leur espace fermé,
de ne plus se cacher derrière des aléas,
aujourd’hui incompréhensibles, ou d’utiliser
ou la langue de bois ou/et
le double langage. Les temps
changent et les partis politiques
ne doivent plus mentir : (regarder
ce qui se passe en Hongrie),
ils doivent se remettre en question
et révolutionner leurs idées.
Le renouvellement du tiers de la
deuxième Chambre, qualifié de “non
événement” par M. Alaoui prouve que
les partis politiques sont incapables de
contrôler leurs élus et, surtout, incapables
de mettre un terme à des pratiques
tant dénoncées dans le passé.
Car ce sont nos partis politiques qui
savent mieux que quiconque
que la politique est fondamentalement
une science qui
consiste à anticiper, à prévoir
et à prévenir et le chemin est
aujourd’hui largement balisé
par une monarchie dynamique
qui se bat pour mettre
de l’ordre partout, accomplissant
un travail colossal et
combien difficile.
En attendant l’instauration de
ce débat qui vaudra certainement
mieux que d’autres
“manifestations-moussems”
hauts en couleur et au coût
qui durent ce que dure une
campagne électorale, gageons
et souhaitons que les efforts
de l’ASAP auront l’impact
positif souhaité. ❏
Hamid Touzani
Ismail Alaoui.
Maroc Hebdo International N°713 du 29 Septembre au 5 Octobre 2006