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EN BREF... - Maroc Hebdo International

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te, a été stoppée nette en 1993. Depuis,<br />

plus rien. Plus de MRE sous la coupole<br />

de la représentation nationale.<br />

Face à cette suppression, il n'y a pas eu,<br />

vraiment, de protestations franches et<br />

vigoureuses de la part des partis politiques,<br />

hormis les gesticulations habituelles<br />

d'un Mahjoubi Aherdane et une<br />

timide allusion, pour le principe, dans<br />

le mémorandum de la Koutla<br />

adressé, en 1996, à feu Hassan II<br />

par les partis de l'opposition de<br />

l'époque.<br />

Ce silence politique n'empêchait<br />

pas certains milieux associatifs en<br />

gestation de contester “un véritable<br />

déni de citoyenneté” à l'encontre<br />

de <strong>Maroc</strong>ains de plein droit,<br />

sous prétexte qu'ils résident hors du<br />

pays. Une telle mesure est jugée anticonstitutionnelle.<br />

On s'est également élevé contre le fait<br />

de considérer les MRE comme de simples<br />

pompes à devises, quitte à les<br />

comptabiliser parmi “les touristes étrangers”,<br />

juste pour gonfler les statistiques<br />

pour près de moitié. Du coup, les dix<br />

millions de touristes à l'horizon 2010,<br />

© Ph.AFP<br />

seraient, donc, aisément divisibles par<br />

deux.<br />

Venons-en à la question centrale:<br />

Pourquoi un tel revirement? La principale<br />

raison invoquée n'est autre que<br />

les puissants courants islamistes qui<br />

traversent la communauté marocaine<br />

de l'étranger, particulièrement la plus<br />

nombreuse, celle de France, en parti-<br />

Quoi qu'il en soit, sur le thème<br />

de l'Islam et de l'islamisme<br />

en France, Sarkozy sait<br />

de quoi il parle.<br />

culier, et d'Europe de l'Ouest, en général.<br />

Sur ce point, il n'y a pas besoin<br />

de faire un dessin, tellement le phénomène<br />

a pris des dimensions de déferlante<br />

fondamentaliste.<br />

Les barbus et les voilées courent les<br />

rues et les métros de Paris, Madrid,<br />

Bruxelles, Amsterdam, Rome,<br />

Stockholm et Copenhague. Sans être<br />

spécialement attirés par les sirènes xénophobes<br />

de l'extrême droite, les populations<br />

des pays d'accueil ont<br />

quelques raisons d'être inquiètes. Car,<br />

c'est parmi ces islamistes à la religiosité<br />

ostentatoire, parfois outrageuse,<br />

que sont recrutés les terroristes<br />

de l'intégrisme. Ce sont eux aussi<br />

qui voteront et appelleront à voter<br />

pour des candidats à une députation<br />

marocaine qu'ils se feront un point<br />

d'honneur de choisir parmi eux.<br />

Autrement dit, un islamiste, de préférence<br />

parmi les purs et durs.<br />

Surtout qu'il ne s'agit pas, cette foisci,<br />

comme en 1984, de procéder à des<br />

tours de passe-passe pour faire rendre<br />

aux urnes, dans le secret des<br />

consulats, les résultats convenus avec<br />

Rabat. Les temps ont changé, les générations<br />

d'électeurs aussi. L'époque<br />

des fameuses “amicales” chargées de<br />

la filature des exilés politiques -et de<br />

la supervision du scrutin de 1984n'est<br />

plus.<br />

C'est cette réalité criante et ce risque<br />

patent que Nicolas Sarkozy, au gré<br />

de ses déplacements officiels et de<br />

ses contacts informels, a expliqué aux<br />

sécuritaires marocains. Il a milité pour<br />

la non participation des <strong>Maroc</strong>ains de<br />

France aux législatives de 2007;<br />

conseillant à ses interlocuteurs nationaux<br />

de ne surtout pas s'engager dans<br />

cette voie plus que hasardeuse.<br />

Difficile d'accuser Nicolas Sarkozy<br />

d'atteinte à la souveraineté marocaine,<br />

sur un sujet qui relève<br />

plutôt de la co-souveraineté.<br />

En ce sens que nos MRE<br />

sont, également, un peu<br />

les siens. Cela se passe<br />

chez lui et sous la responsabilité<br />

de son ministère<br />

d'État. N'est-il pas aussi<br />

le ministre du Culte, celui qui a mis<br />

en place, après moult difficultés, le<br />

CFCM (Conseil français du culte musulman).<br />

Un pari difficile qu'il a finalement<br />

gagné, réussissant à se donner<br />

un interlocuteur institutionnel de l'Islam<br />

de France. Il a, c'est vrai, une préférence<br />

pour Dalil Boubakeur, le recteur<br />

algérien de la mosquée de Paris, qu'il<br />

a installé au sommet du CFCM. Au<br />

détriment de Fouad Alaoui de la puissante<br />

UOIF (Union des organisations<br />

islamiques de France) et Mohamed<br />

Bechari, président de la FNMF<br />

(Fédération nationale des musulmans<br />

de France). Deux <strong>Maroc</strong>ains à la tête<br />

de deux structures majoritaires au sein<br />

du CFCM, mais que Sarkozy ne porte<br />

pas dans son cœur. Quoi qu'il en soit,<br />

sur le thème de l'islam et de l'islamisme<br />

en France, Sarkozy sait de quoi il<br />

parle.<br />

Et puis, entre nous, sommes-nous réellement<br />

en mesure de mobiliser les<br />

structures consulaires et toute la logistique<br />

extérieure dont nous disposons,<br />

pour faire voter, dans la régularité<br />

et la transparence, nos MRE là où<br />

il sont de par le monde? Ce n'est pas<br />

une incapacité congénitale, mais rien<br />

ne semble indiquer une réelle volonté<br />

politique dans ce sens. Aussi, le vote<br />

des <strong>Maroc</strong>ains de l'étranger et leur représentation<br />

au Parlement sont, plus<br />

que jamais et une fois de plus, compromis.La<br />

question n'est, tout simplement,<br />

plus à l'ordre du jour J, en 2007.❏<br />

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